Une fois son besoin assouvi, l’enseignant à intimé l’ordre de la fille de garder le silence au risque de lui refaire la même chose avant de quitter le pays pour aller se réfugier en Gambie. Mais Marie n’a pas pu garder le silence plus longtemps. Rentrée chez elle, elle découvre des taches de sang sur ses sous-vêtements. Elle s’en ouvre à sa mère qui, sur le coup, pensait que sa fille a atteint la puberté et venait sûrement d’avoir ses règles.
C’est quelques jours après, alors que sa mère l’a menacé de le chicoter qu’elle est enfin tombée aux aveux. Après consultation, les blouses blanches ont confirmé la défloration de l’hymen. C’est sur ses entrefaites que son père a porté l’affaire en justice. Placé sous mandat de dépôt le 28 octobre 2021, Amidou Sagna est renvoyé devant la chambre criminelle sous les accusations d’avoir, à Dakar au courant de 2021, commis un acte de pénétration sur sa nièce, Marième C. À l’en croire, les enquêteurs ne l’ont même pas montré le procès-verbal qu’il n’a d’ailleurs pas signé.
Sagna jure que la fille n’est jamais venue lui apporter à manger. Il tâchait toujours de manger à la maison familiale. Selon lui, c’est le père de la victime qui a manigancé tout cela. Pis, il était en désaccord avec ma grande sœur. Alors qu’à l’enquête, il avait effectivement reconnu que la fille lui amenait souvent son repas dans sa chambre. Ainsi, il a déclaré que le viol s’est passé dans ma chambre. Conformément au procès-verbal, le sieur avait déclaré : « alors qu’elle m’apporter à manger, je revenais de la douche. J’avais un moment de faiblesse et j’ai abusé d’elle. Ce n’était pas une pénétration totale. Je suis resté à l’entrée de son vagin ». Des propos qu’il a bottés en touche devant les magistrats.
En sanglots devant la barre, elle revient sur sa mésaventure : « je lui ai une fois apporté son repas dans sa chambre. Je suis restée devant sa chambre pour attendre. Au bout de quelques minutes, il m’a appelé pour reprendre l’assiette. C’est ainsi qu’il m’a jeté sur le lit avant d’abuser de moi. Il a remonté ma jupe. Un fois son besoin assouvi, il lui a intimé l’ordre de garder le silence au risque de répéter son acte odieux. Je ne peux compter le nombre de fois qu’il m’a violé ». Mais devant la barre, en présence de sa mère, elle hésitait à assumer sa relation avec l’accusé. Acculée par le conseil de la défense, elle finit par lâcher le morceau. « On sortait ensemble », déclare la gamine.
Toutefois , le ministère public indique que le fait qu’ils étaient en couple ne change en rien la thèse du viol. Car lorsqu’un acte sexuel est entrepris avec un mineur de moins de 15 ans, cela constitue du viol. En effet, il n’y a ni accord ni consentement. Le parquet d’ajouter que le statut de fonctionnaire de Amidou Sagna rentre dans les circonstances aggravantes. Ainsi, le maitre des poursuites a requis de déclarer coupable de viol sur mineur et de le condamner à 10 ans de réclusion criminelle.
Au pire des cas, il demande de disqualifier le crime en pédophilie et le condamner à la peine. Néanmoins l’avocat de la défense qui plaide l’acquittement, estime qu’autant il n’y a pas d’éléments matériels pour le viol autant il n’y a pas d’éléments pour la pédophilie. « Elle fréquente un homme qui a l’age de son père, elle fricote avec lui. Et les choses ont mal tourné », a laissé entendre la robe noire qui ajoute que dans dans la rigueur de la loi, on ne peut pas parler de viol. La chambre statuera le 20 Août prochain.
Aïssatou TALL (Actusen.sn)