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Refus de procéder à la passation de service avec son successeur, convocation à la gendarmerie : Diéguy Diop livre sa part de vérité

Sous les feux des projecteurs dernièrement à cause d’une histoire «de refus de passation de service» qui lui à valu, d’ailleurs, sa convocation à la brigade de la gendarmerie de Keur Massar, l’ancienne directrice de la Promotion de l’économie sociale et solidaire au ministère de la microfinance et de l’économie sociale et solidaire, Dieguy Diop  fait face à la presse hier pour délivrer sa part de vérité. Et d’emblée, il faut préciser que la dame Diop a démentie toute information relative à un refus de procéder à la cérémonie de passation de service avec son successeur. À l’en croire, elle est juste victime d’une campagne de diabolisation.
Laquelle a démarré depuis sa sortie sur les 100 jours du régime actuel : «Depuis ma participation à une émission de radio sur les trois mois du régime actuel, les adeptes de la pensée ont entamé une campagne de démolition de ma personne». La preuve, explique-t-elle, «j’ai reçu, dès le lendemain de l’émission, une mise en demeure de la part de mon ministre de tutelle. Le 26 juin, j’ai déposé la lettre de réponse accompagnée d’une lettre de démission adressée au Président de la République. Sans recevoir une réponse à ma lettre de démission, j’ai été retirée du groupe de travail par le Secrétaire général. Lequel groupe est composé de l’ensemble des directeurs du ministère ainsi que le ministre et son cabinet».
Le 18 juillet, poursuit-elle, «mon successeur est nommé, et dans le communiqué du Conseil des ministres, «il est mentionné poste vacant. Le 19 juillet, un journal a publié un pré-rapport concernant ma gestion. Le 23 juillet, je reçois un coup de fil de l’agent du bureau des courriers pour passer chez moi afin de me remettre un courrier dont la nature n’a pas été précisée. A ce dernier, je lui ai donné rendez-vous pour le lendemain parce que j’étais en déplacement». Le surlendemain, s’étonne-t-elle, «je reçois un huissier qui me demande le PV de passation dans les 48h. J’ai déposé le PV de passation le jour même. Signé et avec accusé de réception du ministère, j’ai déposé le document avec toutes les clés : la voiture qui m’avait été affectée et que je n’ai jamais utilisée, les clés de mon bureau, les cartes carburant et du péage».
Malgré tout cela, «le 2 Août, je reçois la convocation de la brigade de gendarmerie de Keur Massar me convoquant pour le 5 Août. Le jour J, j’ai été auditionnés de 11h à 19h25mn sur la plainte du ministère, représenté par son Secrétaire général, Gorgui Ndiaye dont l’objet était recel de documents administratifs. Le lendemain je fais une passation au ministère, sur ma proposition, avec un agent de ma direction qui a été nommé par arrêté le 12 juillet et en présence  de l’Iaf et de mon avocat pour des raisons sécuritaires et de respect de mon honorabilité. Ensuite je suis retournée à la gendarmerie où j’ai été entendu par major Kandji sur le PV de passation qui a été signé sans réserve par les parties. A ma grande surprise, tous les documents estampillés confidentiel par mon ministère se sont retrouvés dans la presse».
Dégueu Diop n’a pas manqué de rappeler que «la reddition des comptes est une nécessité dans une République et tout état digne de ce nom. J’en suis une farouche partisane et il ne saurait en être autrement pour moi qui suis une républicaine et démocrate. Mais, ce que j’ai vécu est hors de ce champ. J’ai été simplement une victime. Victime d’un acharnement sauvage visant à m’humilier, à me briser dans ma dimension d’opposante, dans ma dimension de femme et dans ma dimension humaine. J’ai été victime d’un incurie d’un anti-système devenu système avec ses logiques d’élimination de toutes sortes de personnes d’opposition. Ce qui s’est passé avec moi est étranger au principe administratif primaire. De 1960 à maintenant, aucun agent n’a été convoqué pour passation de service à fortiori un directeur national».
Seynabou FALL (Actusen.sn)

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