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Initiateur du projet satellitaire sénégalais en tant que ministre de l’Enseignement supérieur : Cheikh Oumar Anne parle

Si le Sénégal étrenne son tout premier satellite dénommé ‘‘Gaindesat’’, le mérite revient en partie à l’ancien Ministre de l’Enseignement supérieur de la Recherche et de l’Innovation, Cheikh Oumar Anne en l’occurrence. Dès que l’opportunité s’est présentée en 2019, le projet est revenu en Conseil des ministres, même si le Président de la République d’alors n’entendait pas dédier à ce projet son budget propre. Si d’aucuns disent que Macky Sall avait « refusé » de financer le projet, Cheikh Omar Anne préfère être prudent à ce sujet. « Je n’ai pas dit que ce n’est pas le cas. J’ai dit que je préfère ne pas utiliser le verbe ‘‘refuser’’. Il faut dire qu’il (Macky Sall) avait d’autres priorités. C’est ainsi qu’il m’a été demandé de trouver les moyens financiers de ce projet », précise Cheikh Oumar Anne dans un entretien qu’il a accordé à votre canard.

En effet, pour ceux qui ne le savent pas, c’est le maire de Ndioum, en tant que MESRI d’alors, qui avait initié le projet qui a valu à notre pays le lancement avec succès de son premier satellite dans l’espace. « Lou Sotti Am Borom. Mais c’est moi qui ai initié le projet, donné des bourses aux étudiants, signé le protocole d’accord avec le centre national d’études spatiales de France et Ariane Group. J’ai été là au lancement du projet, j’ai suivi les travaux. C’était juste un problème de délai car le satellite devait être lancé en 2023 », se souvient-il.

Pour réussir ce grand bond en avant, disons que les choses n’ont pas été faciles. Et Ch. O. Anne ne dira pas le contraire : « Quand on m’a demandé de trouver le budget, j’ai dû faire des arbitrages en interne. C’est un budget du MESRI alloué à un autre domaine qu’on a dû emprunter pour lancer le projet. C’est ce qui m’a permis de financer le projet sur 3 ans. »

Sur la base d’une sélection rigoureuse, des ingénieurs et autres techniciens supérieurs ont été envoyés à Montpellier pour acquérir des compétences dans le domaine. « Nous avons développé un savoir-faire sénégalais avec des ingénieurs et des techniciens supérieurs locaux que nous avons formés ici et qu’on a recrutés dans le cadre de ce projet pour aller apprendre à Montpellier », dira l’ancien Ministre. « C’est un projet intégralement géré par le MESRI. Même les agences dont on parle, elles n’ont jamais été impliquées dans le projet. Elles n’ont même pas les compétences pour ça. C’est Ariane Group qui en faisait partie mais avait finalement démissionné parce que nous n’avions pas assez d’argent », ajoutera-t-il.

Toutefois, pour le retour des ingénieurs et autres techniciens supérieurs, Cheikh Oumar Anne a dû négocier : « Je suis allé en 2021 puis en 2022 à Montpellier pour constater l’état d’avancement du projet et surtout demander aux ingénieurs et autres techniciens supérieurs qu’on avait envoyés là-bas de rentrer. Ils avaient acquis des connaissances de haut niveau et un travail les attendait au pays. Nous avions même décidé de les accompagner dans le cadre de leur retour, car on allait les perdre. Ce sont des ingénieurs de l’Ecole supérieure polytechnique de Dakar qui étaient envoyés en formation au cours de laquelle ils ont acquis des compétences qui leur ont permis de participer à la fabrication du nano-satellite. »

Quant au prolongement du projet, il est attendu plus tard une usine de fabrication de nano-satellites, si les nouvelles autorités arrivaient à trouver les financements nécessaires. « Le projet est beaucoup plus large. En son temps, il y avait aussi un projet pour mettre en place une usine de fabrication de nano-satellites au Sénégal. Ce sont des satellites identiques à celui qu’on vient de mettre en orbite. C’est la nouvelle tendance. Ce sont des nano-satellites qui permettent d’avoir des données bien ciblées avec une régularité assez extraordinaire », explique Cheikh Oumar Anne. Qui conclut en ces termes : « C’est la continuité de l’Etat. J’étais là en tant que Ministre de l’enseignement supérieur. Celui qui est là (Dr Abdourahmane Diouf : NDLR) représente tous les ministres de l’enseignement qui ont travaillé sur ce projet. Mais il y a un background scientifique qui nous a permis d’arriver à ce niveau. Il faut dire que tous les ministres de l’Enseignement supérieur se retrouvent dans ce projet. »

Amadou DIA (Actusen.sn)

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