La condamnation de Dieynaba Ndiaye à trois mois de prison alors que son bourreau n’écope que de 45 jours de prison suscite colère et frustration chez la population, particulièrement les organisations féminines, qui continuent d’exiger la libération de celle-ci. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, le collectif « justice pour Dieynaba » réclame la libération immédiate et sans condition de Dieynaba Ndiaye, « afin de lui permettre de reconstruire sa vie en toute dignité, entourée des personnes qui l’aiment ». « Les violences masculines sont un fléau au Sénégal, elles sont systémiques », déplorent d’emblée les membres dudit collectif. « Nous dénonçons la complaisance de la justice sénégalaise quand il s’agit de juger les auteurs des violences masculines ».
Revenant sur les faits, le collectif rappelle que « Dieynaba a utilisé ce qu’elle pouvait avoir en main pour se défendre contre son ex conjoint qui a exercé les pires violences contre sa personne. Il est inacceptable que dans un Etat de droit, une femme ayant agi pour sauver sa vie soit détenue alors que l’auteur des actes de violences physiques et psychologiques, s’en sort avec une peine de 45 jours de prison ».
Très remontés par le traitement infligé par la justice à Dieynaba, les membres du collectif pointent un doigt accusateur à la justice de notre pays. « La détention de Dieynaba est une anomalie: c’est le résultat d’un système qui échoue à protéger les victimes de violence, leur opposant une fin de non recevoir à leur plainte. Qui plus est, entretient leur revictimisation par les punitions qu’il inflige dès que les femmes se défendent. Les mesures de protection pour les survivantes de violences masculines doivent être renforcées garantissant ainsi leur sécurité et leur droit à la justice ».
Le collectif lance un appel à l’ordre des médecins du Sénégal de rompre « son silence complice et corporatiste à propos du médecin-prédateur Alioune Badara Mbacké. De plus, pour protéger l’ensemble des populations, il doit être radié de l’ordre et empêché d’approcher des femmes ».
« C’est un combat qui doit interpeller tout un chacun, en commençant par le Président Bassirou Diomaye Faye. Il doit également être une des priorités de son gouvernement et de la prochaine législature ».
Actusen.sn