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Commémoration du 80e anniversaire du massacre e Thiaroye : l’historien Mamadou Diouf appelle la France à une collaboration « franche et entière »

Le président du comité pour la commémoration du massacre de Thiaroye exige de la France une collaboration franche et entière pour les travaux de recherches concernant le bilan exact des morts lors du massacre de Thiaroye le 1er décembre 1944. Le professeur Mamadou Diouf, dans son discours à l’occasion de la commémoration du 80e anniversaire du massacre Thiaroye a insisté sur l’intérêt de rétablir la vérité sur les circonstances, mais aussi le nombre de morts dans ce massacre.

« Les circonstances, l’intensité des opérations répressives, le nombre de morts demeurent incertains ; certaines archives administratives et militaires sont inaccessibles, falsifiées, disparues ou incohérentes. Lever le voile sur le massacre contre les manœuvres de dissimulation de la vérité est, aujourd’hui, un impératif catégorique », a-t-il déploré. Et Mamadou Diouf d’ajouter : « nous en appelons à une collaboration franche et entière de la France ».

« Le gouvernement du Sénégal a décidé de revenir sur cet évènement avec la commémoration du 80ème anniversaire du massacre des tirailleurs sénégalais, à Thiaroye, le 1er décembre 1944. Prendre l’initiative relativement à la production du récit portant sur ce moment de notre histoire, c’est retourner l’évènement à l’Afrique, en effaçant la territorialisation coloniale, et en autorisant une mise en scène mémorielle commandée par les africains, hors des champs d’honneur français », a indiqué le président du comité.

Pour Mamadou Diouf, « certes l’ancien président français François Hollande reconnaissait en 2014, que des balles françaises avaient tué les tirailleurs ; il affirmait avec force que sa présence à Thiaroye était un acte de « réparation de l’injustice » ; que l’intervention de l’armée française était « épouvantable et insupportable ». Cependant, la reconnaissance de la répression sanglante dont les victimes portaient l’uniforme français semblait avoir une valeur d’absolution ».

Constatant pour le dénoncer que le président du comité estime que « l’emblème distinctif de la France à la fin de la guerre, signe le massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye ». « Le crime des tirailleurs : « un crime de désobéissance » dicté par la confusion entretenue par la métropole, entre les valeurs qui lui sont exclusivement réservées, d’une part et la gouvernance et l’arrogance impériales, d’autre part. Une disjonction qui a eu un coût si terrible que ses répercussions se font encore sentir de nos jours ».

En conséquence, conclut-il « il est indispensable de briser le silence et d’afficher, fortement, notre regard, nos commentaires et imaginations créatrices sur l’évènement. Thiaroye est pour nous, sénégalais l’occasion, aussi dramatique que majestueuse, d’accorder aux victimes du massacre le statut de « morts pour l’Afrique » et pour l’esprit panafricain ».

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