Saliou Nghom risque cinq ans de réclusion criminelle. Ce pêcheur est traduit devant la chambre criminelle pour répondre aux chefs d’association de malfaiteurs et de vol. L’accusé sera fixé sur son sort le 17 décembre prochain.
N’eût été la présence d’un force de l’ordre dans les parages, Égene Faye succombera de ses blessures. Il était 6 heures du matin lorsque celle-ci a quitté Yoff pour se rendre à son lieu de travail. La jeune dame qui ne se doutait guère qu’elle allait passer un sale quart d’heure, voire frôler la mort, se dirigea à l’arrêt de bus. En cours de route, elle a été interpellée par un groupe d’individus. Ces malfaiteurs qui se sont pris à elle l’ont dépouillée de tous ses biens avant de la rouer de coups. Comme si ce n’était pas suffisant, l’un d’entre eux l’assène un violent coup de pierre sur la tête. Son sang qui giclait parsemé de hurlements a alerté un policier qui guettait au niveau du rond-point. Celui-ci a pu neutraliser l’un des agresseurs alors que les autres se sont évaporés dans la nature. Il s’agit de Saliou Nghom. Pêcheur de son état, il est âgé de 34 ans.
Au regard des faits, l’accusé est placé sous mandat de dépôt. Renvoyé devant la chambre criminelle, Saliou Nghom a comparu devant les magistrats après plusieurs années de détention préventive. Il lui est reproché les crimes d’association de malfaiteurs, de vol d’un téléphone portable et de la somme de 40 000. Des faits que l’accusé a contestés dès l’entame des débats d’audience. Selon sa version des faits, ce jour là : dit-il, «je venais de Yoff. En cours de route, j’ai eu une altercation avec une personne. Elle me reprochait de l’avoir bousculée. Alors que je ne l’avais pas fait exprès, je courais après un bus que je ne voulais pas rater. C’est elle qui a commencé à m’insulter. C’est ce qui m’a révolté et on s’est battus. Je lui ai asséné un coup de pierre sur la tête».
La victime, qui n’a pas comparu devant la barre, avait déclaré dans le procès-verbal de l’enquête qu’un groupe de personnes l’avait agressée avant de la dépouiller de son téléphone portable ainsi que d’une somme de 40 000. À cet effet, le maître des poursuites requiert de déclarer Saliou Nghom coupable des chefs de violence. Le ministère public a requis dans le même sillage de le condamner à la réclusion criminelle de cinq ans. «L’accusé accepte la violence mais omet la thèse du vol en disant qu’il était seul. Alors qu’il résulte du rapport d’enquête que c’est un groupe de personnes qui a attaqué la dame. Un certain nombre d’éléments permet de corroborer qu’il y a eu usage de violence imputable à l’accusé. Il était dans un état d’ébriété», renseigne le parquet. Cependant, les conseils de la défense sollicitent la clémence du tribunal. L’affaire est mise en délibéré au 17 décembre prochain.
Aïssatou TALL (Actusen.sn)