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Première rentrée des Cours et Tribunaux : Diomaye donne des gages  

« Droit de grève et préservation de l’ordre public. » C’est le thème retenu pour cette année judiciaire qui a été solennellement ouverte ce jeudi par le Chef de l’Etat à l’occasion de la rentrée des Cours et Tribunaux. Un droit Garanti par la Constitution du Sénégal qui consacre en son article 25 al 4 que « le droit de grève est reconnu. Il s’exerce dans le cadre des lois qui le régissent. Il ne peut en aucun cas, ni porter atteinte à la liberté de travail, ni mettre l’entreprise en péril ».

Se réjouissant d’être aux côtés de la grande famille judiciaire, ce rendez-vous républicain offre toujours l’occasion, selon le Président de la République, aux pouvoirs exécutif et judiciaire d’échanger sur des thématiques qui sont au cœur des préoccupations de la Cité. « Il ouvre un espace de réflexion où se rejoignent la volonté politique et l’expertise des acteurs du monde judiciaire pour consolider l’État de droit et garantir le respect des libertés fondamentales », dira-t-il.

Bassirou Diomaye Faye : « Les justiciables doivent sentir que la Justice est un rempart contre l’arbitraire et non pas un instrument d’arbitraire »

Toutefois, en cette première audience solennelle sous son magistère qui marque la rentrée des Cours et tribunaux, Bassirou Diomaye Faye tient à rappeler l’importance de la Justice dans la consolidation des principes fondamentaux de notre République. « Elle est le régulateur des relations entre les différents pouvoirs et les institutions ; la gardienne des libertés individuelles et collectives ; le bouclier qui protège chaque citoyen de l’arbitraire », soutient-il. « Sous ce rapport, poursuit le chef de l’Etat, les justiciables doivent sentir que la Justice est un rempart contre l’arbitraire et non pas un instrument d’arbitraire. »

C’est pourquoi, rappelle Son Excellence dans la foulée, l’une des premières décisions de mon mandat a été de convoquer les Assises de la Justice autour du thème « la Réforme et la Modernisation de la Justice ». Ainsi, ce dialogue national, inclusif et participatif, a permis à des représentants de tous les secteurs socioprofessionnels, organisés en commissions, de dresser un diagnostic approfondi et précis sur la Justice afin de la débarrasser de ses maux. Ces commissions ont formulé, par la suite, des recommandations dont la mise en œuvre permettra d’humaniser le visage de la justice et de rendre plus performant le service public de la justice. D’ores et déjà, le chef de l’Etat a mis en place le Comité de rédaction des recommandations consensuelles issues de ces Assises. Ce comité, rappelle-t-il, a pour mission de matérialiser les réformes nécessaires afin, entre autres, que les exigences de l’État de droit soient mieux prises en charge par les acteurs du monde de la Justice.

« Chaque juge, dans l’intimité de sa conscience, doit toujours interroger son propre rapport à l’éthique et la vérité et dire le Droit sans céder à l’injustice. La Justice doit participer à cet effort d’introspection pour fortifier notre cohésion nationale pour que plus jamais la récente histoire qui a traversé la période 2021-2024 ne se reproduise »

En effet, Bassirou Diomaye Faye estime qu’il faut rapprocher la Justice de la Nation au nom de qui elle est rendue. « Le monde judiciaire à des défis immenses à relever et doit s’ouvrir au questionnement, à la remise en cause, au changement et à la modernisation. Il doit nécessairement s’ouvrir, à l’instar de tous les corps de la République, au monde extérieur car l’exigence d’un contrat social repensé nous interpelle tous. Un système clôturé à lui-même ne permet pas de faire peuple. Gardons-nous tous de la tentation de l’entre-soi et du repli », soutiendra-t-il.

Revenant sur le thème retenu cette année à savoir « Le droit de grève et la préservation de l’ordre public », le Président de la République rappelle qu’il constitue une invite aux acteurs judiciaires à réfléchir sur l’équilibre délicat mais essentiel entre le respect des droits et le bon ordre communautaire. A ce titre, il encourage « les inspecteurs du travail et de la sécurité sociale et les magistrats compétents à promouvoir la conciliation qui est un levier important du dialogue social, car l’ordre public dépasse les seules prérogatives de l’État. » Il est un bien commun, reposant sur la sécurité, la tranquillité, la salubrité et le respect des libertés, poursuivra le chef de l’Etat.

Le Haut Conseil du Dialogue Social, qui a pour mission de procéder à des facilitations et à des médiations entre les acteurs sociaux, a également son importance dans la préservation de la stabilité dans le monde du travail, rappelle Bassirou Diomaye Faye. Dans ce sillage, il soutient que le Gouvernement, dirigé par le Premier ministre, Monsieur Ousmane SONKO, s’est engagé à renforcer les cadres de dialogue entre les différentes parties prenantes que sont les travailleurs, les employeurs et les autorités publiques.  « Au demeurant, le succès de l’Agenda national de Transformation Sénégal 2050 repose sur notre capacité à garantir une stabilité politique et sociale durable et à coordonner les efforts de tous les sénégalais. La Justice doit être garante en dernier ressort de la stabilité sociale. Chaque juge, dans l’intimité de sa conscience, doit toujours interroger son propre rapport à l’éthique et la vérité et dire le Droit sans céder à l’injustice. La Justice doit participer à cet effort d’introspection pour fortifier notre cohésion nationale pour que plus jamais la récente histoire qui a traversé la période 2021-2024 ne se reproduise », insiste le chef de l’Etat.

« Les employeurs et l’Etat doivent, quant à eux, accorder une attention bienveillante aux revendications légitimes des travailleurs, même si la défense des intérêts professionnels ne doit jamais se faire au détriment de la paix sociale et de la stabilité de notre Nation »

Pour le droit de grève, il informe que les services techniques compétents travaillent à l’élaboration de réformes juridiques visant à clarifier davantage les conditions d’exercice du droit de grève dans les secteurs stratégiques.  Par ailleurs, des mécanismes alternatifs de règlement des conflits collectifs de travail, à savoir l’arbitrage et la médiation, seront consacrés par ces réformes, promet-il. « Je saisis donc cette occasion pour appeler à un exercice responsable du droit de grève. La défense des intérêts professionnels ne doit jamais se faire au détriment de la paix sociale et de la stabilité de notre Nation. J’invite la Justice, gardienne de nos droits et libertés, à nous entraîner dans cette démarche avec impartialité et rigueur en veillant toujours à promouvoir la paix sociale dans notre pays. Les employeurs et l’Etat doivent, quant à eux, accorder une attention bienveillante aux revendications légitimes des travailleurs », encourage Bassirou Diomaye Faye. « Ensemble, construisons un Sénégal où les droits de chacun s’expriment dans le respect de l’intérêt général, un Sénégal de liberté, de justice et de prospérité », conclura-t-il.

Amadou Dia

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