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La commission ad hoc acte la levée de l’immunité de Farba Ngom : Djimo Souaré dénonce une instrumentalisation politique 

Le vice-président du groupe parlementaire de la coalition ‘’Takku Wallu’’ s’est prononcé, hier, après que la commission ad hoc a décidé d’acter la levée de l’immunité parlementaire du député Farba Ngom. Face à la presse, Djimo Souaré a dénoncé une instrumentalisation politique de l’affaire. En ce sens que la commission elle-même n’a disposé d’aucun élément lui permettant d’apprécier les faits. De même que sa collègue qui était chargée de la défense de Farba devant ladite commission, en lieu et place du dossier en question, seules les lettres de transmission étaient mises à leur disposition.

«Durant la réunion du vendredi, beaucoup d’autres collègues ont soulevé la même question ». Dans un premier temps, explique Djimo Souaré qui représentait son groupe parlementaire au sein de la commission, le président avait soutenu que le rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) était à la disposition du secrétariat général de l’Assemblée nationale, mais que c’est document estampillé confidentiel et donc qu’on ne pouvait nous communiquer. « Suite à ces déclarations des députés, comme moi, ont rétorqué qu’on ne pouvait pas nous demander de lever l’immunité parlementaire d’un collègue député sans détenir les éléments d’appréciation. C’est alors que le président nous a dit qu’il allait se rapprocher du secrétariat général pour voir les documents qu’il pourrait mettre à notre disposition ».

« Il y a toujours eu des procédures de levée d’immunité de députés, mais à chaque fois, le Ministère de la Justice a pris le soin de transmettre à l’Assemblée nationale, un dossier lui permettant d’avoir des éléments d’appréciation »

Après cela, poursuit-il, « il m’a appelé pour me dire qu’il y a des documents mis à notre disposition au niveau du secrétariat. Lundi matin, nous nous y sommes rendus et il se trouve que les documents dont il parlait, ne sont rien d’autre que les quatre lettres de transmission dont a parlé Me Aïssata Tall Sall. Il n’y avait rien d’autre dans le dossier». «Ce mardi, à 16 heures, bien avant que la présidente Aïssata Tall Sall ait posé le problème, nous avons encore soulevé cette question. Et bien évidemment, la commission ne disposait d’aucun dossier nous permettant d’apprécier les faits», a révélé le député.

« Compte tenu du fait que la coalition Pastef détient la majorité à l’Assemblée nationale, la commission a décidé de voter, de délibérer et de proposer à la plénière de lever l’immunité parlementaire du député Farba Ngom »

Pour Djimo Souaré, ce qui est en train de se passer à l’Assemblée nationale est extrêmement grave. Il ne s’agit pas seulement d’une question de procédure, mais, souligne-t-il, l’immunité parlementaire est un droit consacré par la Constitution. Elle permet au député d’exercer son mandat sans pression aucune de l’exécutif.

« Dans ce cas de figure, il apparaît clairement qu’il y a une instrumentalisation politique de cette affaire. L’honorable député Farba Ngom ne peut pas se défendre parce qu’il ne sait rien de ce qu’on lui reproche et nous, à la commission ad hoc, nous ne disposons pas non plus des éléments nous permettant d’apprécier l’opportunité ou non de lever l’immunité », dira-t-il.

Compte tenu du fait que la coalition Pastef détient la majorité à l’Assemblée nationale, a-t-il informé, « la commission a décidé de voter, de délibérer et de proposer à la plénière de lever l’immunité parlementaire du député Farba Ngom. Ceci est un fait inédit. Il y a toujours eu des procédures de levée d’immunité de députés, mais à chaque fois, le Ministère de la Justice a pris le soin de transmettre à l’Assemblée nationale, un dossier lui permettant d’avoir des éléments d’appréciation ».

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