Presque une semaine durant, la région de Dakar a vécu l’apothéose de la série des Conseils des ministres décentralisés que le président de la République a présidés, avec à la clé l’affectation d’environ 4 000 milliards de francs d’investissements aux départements de Rufisque, Pikine et Guédiawaye, et qui englobent aussi des projets à caractère national impactant sur le développement de la capitale, comme le Train électrique régional, les réalisations à Diamniadio, la reprise de la construction du stade Assane Diouf.
Cela sans compter la publication des bilans à mi-parcours des réalisations effectuées dans les autres régions, variables en fonction des dates et du début de l’exécution des travaux. Des faits et des chiffres qui ont été opposés aux nihilistes engoncés dans le négationnisme systématique comme si, dans ce pays, cette seule posture devrait être la marque de fabrique idéale de l’opposant.
Pendant que le président de la République nouait avec les populations un protocole de l’Emergence, était dans un exercice d’interactions et de communion -ce qui en soi est déjà fort enrichissant et instructif pour qui veut gouverner sur la base des aspirations populaires-, à quoi avons-nous assisté ? Non pas à des débats sérieux et bien sériés sur ces actes de haute portée pour l’émergence de notre pays, mais sur des ébats théoriques de quelques opposants qui veulent nous persuader qu’il suffit d’étaler un docte champ lexical se réduisant au déni de la réalité et des réalisations, de se doter d’un don d’ubiquité sur tous les plateaux de télévision, toutes les pages des journaux et tous les sites d’information, pour changer l’Histoire qui s’écrit au présent et au futur.
Des histoires et des historiettes d’un protocole de Rebeuss et dit de Doha sur des supputations et suppositions, des suspicions et des soupçons pour changer l’Histoire !Rien que ça à offrir aux populations des campagnes, aux agriculteurs et aux habitants dans les zones inondées en cette période d’hivernage, aux jeunes en quête d’emplois dans les banlieues ?
Seulement les professionnels de la manipulation des masses passent souvent le temps à se tromper de masses. Il y en a qui ont chopé la coprolalie, autrement dit la maladie consistant à éructer n’importe quand et n’importe comment des insanités. Des moulinets à grossièretés, quoi ! Ils trouvent, dans l’espace politico-médiatique des idiots utiles. Heureusement pas dans tout l’espace où restent des esprits lucides. Alléluia, ça nous sauve !
Le sport national de nos nouvelles consciences : le dénigrement aveugle, sans discernement, les cris d’orfraie incessants, le brouet d’un protocole de Rebeuss aux acteurs qui actent des chiffres différents, qui se livrent à des récits aux vérités improbables.
Que nous serinent donc nos professionnels de la pensée magique ? Qu’il faut que nous restions encore et encore, toujours et toujours la tête dans la lessive des bornes fontaines, des soupçons et des suspicions, des tohu-bohus, des charivaris et autres tintamarres sur fond de fascination dérisoire pour l’information spectacle, «smartphonée», à la source incertaine des réseaux sociaux et autres phantasmes «facebookés».
On ne construit pas un pays à grands de coups de productions émotionnelles pour et sur tout,pour et sur rien, la bave en bouche comme méthode de persuasion. En le faisant, on risque tout au plus de désespérer davantage par une stérile mitraille qui empoisonne et empeste des débatsfumants et fumeux. Dans ce pays, on est arrivé à réclamer à comme à la schlague à nous punir par des élucubrations en nous infligeant un protocole moisi, presque décennal.
A écouter et à lire certains, on croirait que le Sénégal est une île déserte peuplée de Robinson Crusoé à leur petite soupe de poisson, qui n’arrivent pas à voir des autres flancs sur lesquels ils sont enlisés et qu’ils croient le seul point du globe au point de n’apercevoir de l’autre côté les routes éclairées, les centres médicaux ouverts, les habitats sociaux visités, les autoroutes inaugurées, plus généralement les réalisations pourtant aussi visibles que des éléphants derrière des buissons.
Il est vrai que la démocratie a besoin, comme d’une sève nourricière, l’esprit critique. C’est même aussi indispensable que le sang qui coule dans les veines ;mais quand elle en arrive à n’être irriguée que par des flots criticistes, elle stagne sur des aridités réfrigérantes.
Le seul protocole qui vaille est celui qui est bâti sur le socle solide de l’émergence. Il est temps de sortir des clous de la doxa négationniste d’une bien-pensance urbano-petite bourgeoise intellectuelle. Le protocole de l’Emergence, c’est déjà demain l’acte de résilience qui démontrera que notre pays s’est enfin guéri de ses tares séculaires.