Obligés par les forces de l’ordre de rebrousser chemin, Me Abdoulaye Wade et sa bande ont suivi les instructions des flics, qui ont lâché sur eux des grenades lacrymogènes. Alors, la tête de liste de la «Coalition gagnante/Wattu Senegaal» rentre chez lui, à Fann-résidence, pour y tenir un point de presse.
«Ce qui s’est passé aujourd’hui, nous l’avions prévu, depuis hier. Nous l’avions aussi analysé. Car, ce serait extraordinaire tel que nous les (le pouvoir) connaissons qu’ils nous laissent faire une manifestation qui, par essence, est pacifique.
Notre objectif était d’aller chez le Ministre de l’Intérieur, lui présenter nos doléances par rapport à la revendication de nos cartes d’électeurs. Ceci est notre droit le plus élémentaire», dit-il d’emblée, lors de son face-à-face avec la presse.
Il estime, d’ailleurs, n’être pas surpris de ce qui s’est passé. Car, «c’est dans l’ordre normal des choses pour un pays où il n’y a pas de démocratie. Il faut bien comprendre que nous, nous avons une très longue expérience pour être le premier à créer un Parti politique dans une Afrique, où il n’y avait que des partis uniques», soutient l’ancien Président de la République.
Pour lui, «aujourd’hui, les jeunes ont envie de s’exprimer et ils le feront. De toute façon, ils s’exprimeront. En organisant des élections ou en ne les organisant pas ou encore en les truquant, la position intelligente serait de nous laisser nous exprimer à travers cette campagne électorale. Si tout ça est bloqué, les choses explosent, forcément».
D’après Me Abdoulaye Wade, Macky Sall a, pourtant, dans un récent communiqué, fait savoir que tout citoyen disposant d’une carte d’électeur a le droit de participer à des élections. «Soit, nous avons une démocratie ou une sous-démocratie», lâche-t-il.
Richard SAMBOU (Actusen.com)