Au fil des heures, le bilan humain du tremblement de terre du 19 septembre au Mexique s’alourdit. Des corps sans vie sont découverts sous les décombres des immeubles qui se sont effondrés. L’espoir demeure de retrouver des personnes vivantes comme c’est le cas dans une école située au sud de Mexico, où plusieurs enfants ont pu être sauvés.
Plus de vingt-quatre heures après le tremblement de terre, les Mexicains retiennent toujours leur souffle. Ils ont suivi durant toute la journée de mercredi les progrès des secouristes, qui tentent de trouver des survivants sous les décombres de l’école Enrique-Rebsamen, au sud de la capitale.
Le bâtiment scolaire de trois étages s’est effondré au moment du séisme, écrasant et ensevelissant des dizaines d’enfants. Vingt-et-un d’entre eux ont trouvé la mort, ainsi que cinq adultes. Une trentaine d’enfants restent portés disparus, et certains sont toujours vivants. Aussi les secouristes mettent-ils tout en oeuvre pour les sauver, comme l’explique Alejandro Zuñiga, un membre de la protection civile de Puebla venu en renfort : « Ils essaient de percer des murs, de les casser, de soulever des pierres, enlever tous les gravats ; quant aux spécialistes en recherche et sauvetage, ils entrent par les parties les plus petites, les plus étroites pour pouvoir extraire les enfants qui sont pris au piège. »
Dans la journée, quatre écoliers ont été localisés sous les décombres : trois adolescents et une fillette de sept ans qui avaient eu le réflexe de se réfugier sous une table de granit au moment du séisme. Mercredi soir, les secouristes avaient bon espoir de les extraire de là, mais ils estimaient qu’il leur faudrait encore des heures avant de les sauver.
Des bénévoles avec pelles, pioches et mains nues
En l’espace de 24 heures, les habitants de la capitale se sont massivement mobilisés, faisant preuve d’une grande solidarité. Tous sont volontaires, les uns pour venir en aide aux sinistrés, les autres pour se porter au secours de ceux qui sont encore sous les décombres.
Assise sur une chaise, les poings serrés et les yeux rivés au sol, Adriana Fargo ne parvient même pas à prononcer le prénom de sa fille. Quand on le lui demande, elle serre les lèvres pour contenir ses sanglots. Son mari, lui, travaille aux côtés de centaines de soldats, pompiers et sauveteurs qui dégagent prudemment les décombres. Avec des pelles et des pioches, mais aussi à mains nues, ces hommes ne ménagent pas leur peine, après de longues heures sans dormir et presque sans manger.
Une équipe de volontaires, équipés de lampes frontales, transporte de grosses poutres de bois pour soutenir des plafonds qui menacent de s’effondrer. La zone est bouclée par l’armée.
Parmi les bénévoles, un homme a un rôle clef: sa petite taille lui a permis d’entrer dans un passage étroit pour établir le contact avec une fillette et lui fournir eau et oxygène.
Chaîne humaine
Des civils forment une chaîne humaine pour faire passer aux secouristes des paniers remplis de bouteilles d’eau, qui reviennent remplis de gravats.
Comme l’école Enrique-Rebsamen, les immeubles qui se sont écroulés dans la capitale sont très nombreux. Un HLM de quatre étages est tombé mardi comme un château de cartes.
A cela s’ajoutent les centres de collectes qui ont été montés dans de nombreux points de la ville. C’est là que les habitants viennent apporter des vivres, des couvertures, des médicaments, des articles d’hygiène. Bref, tout ce dont ont besoin les personnes sinistrées qui, désormais, peuvent dormir sous tente, dans des refuges qui ont été aménagés au plus vite pour tous ceux qui n’ont plus de toit.
Malgré la fatigue, secouristes et bénévoles poursuivent donc leur quête sur le site du bâtiment effondré qui ressemble à une fourmilière où se mêlent casques blancs, jaunes, rouges, oranges, verts et bleus des différents corps participant aux opérations.
Avec RFI