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Proche Orient : Egypte, Kurdistan et Israël pour relancer le processus de paix

Le peuple Kurde a voté pour son indépendance le 22 Septembre 2017. Une indépendance acceptée par Israël mais remise en cause et contestée par l’Iran, la Turquie et la Syrie. Les peuples Kurde et Juif ont ceci de commun dans leurs histoires millénaires: c’est d’avoir été un peuple persécuté même si du coté d’Israël, l’échelle de la riposte fait l’objet de débats. Comme par le passé pour le peuple Juif, le peuple Kurde est éparpillé dans le Proche et Moyen-Orient. Les Kurdes sont en Irak, en Iran, en Turquie, en Syrie et 35 millions de Kurdes sont un peuple sans Etat.
Le peuple Kurde, de par son poids démographique, est le quatrième peuple au Proche et Moyen-Orient, derrière respectivement les Arabes, les Perses et les Turcs.
A la veille de la décolonisation par les Anglais de cette partie du monde, le Royaume-uni avait promis et planifié une indépendance pour le Kurdistan. C’est l’arrivée au pourvoir de Mustafa Kemal Pacha (Atatürk) en Turquie en 1923 qui a compromis et inhibé le projet d’indépendance du Kurdistan. Depuis, le peuple Kurde qui a longtemps connu une persécution sous le régime de Saddam Hussein, a tenté une première fois de proclamer son indépendance à la fin de la guerre Iran-Irak dans les années 80. Une volonté d’indépendance qui sera violemment réprimée dans le sang par l’armée irakienne. Ce sera finalement dans le contexte de la guerre internationale et asymétrique contre Daesh que le peuple Kurde d’Irak, qui a défait Daesh sur ses terres après en avoir payé un lourd tribut, qu’intervient la proclamation d’indépendance du Kurdistan suite à un référendum d’auto-détermination.
 Israël et Kurdistan , l’Egypte en soutien
Seul contre tous, Israël a cristallisé durant ces cinquante dernières années, toute la tension nerveuse au Proche et Moyen-Orient. Depuis le 11 Septembre 2011, Israël n’est plus le seul et unique moteur de la conflictualité mondiale au Proche et Moyen-Orient, mais un parmi un autre: Daesh. Du coup, les palestiniens du Fatah et du Hamas se rapprochent de plus en plus grâce aux bons offices de l’Egypte qui a compris très tôt que la plus pernicieuse, totale et asymétrique des menaces au Proche et Moyen-Orient, est le terrorisme d’inspiration djihadiste et salafiste. Avec le soutien de l’Egypte, Israël et le nouvel Etat du Kurdistan, ont une carte à jouer pour amener l’Iran, l’Irak, l’Arabie saoudite et la Turquie à faire évoluer leurs positions pour une reprise et une avancée du processus de paix dans la région.
Pour qu’enfin, Arabes, Kurdes, Juifs, Perses et Turcs, connaissent enfin, la paix des braves et envisagent un meilleur futur sur cette partie du monde, le Proche et Moyen Orient, berceau des religions révélées, terre sainte et patrimoine de tous les peuples de l’Humanité. Depuis toujours, l’ONU et les Etats-unis ont été en ‘front office » et en première ligne pour pacifier la poudrière Proche et Moyen-Orient. Face à l’impasse qui dure et perdure, les conflits au Proche et Moyen-Orient ont plus que jamais besoin d’acteurs locaux et territoriaux en « front office », avec l’accompagnement de l’ONU et des USA en  »back office ».
Ce temps est arrivé et les acteurs (Etats) sont en place: Egypte, Israël et Kurdistan. D’autant plus que le Liban et la Jordanie gardent toujours le contact avec Israël la mosaïque (Arabes musulmans, Arabes juifs, Druzes, Caucasiens, Éthiopiens juifs). Israël, mal-aimé par l’Occident; mal accepté par ses voisins arabes, par les turcs et les perses; mis en mal avec beaucoup d’Etats africains surtout dans les pays musulmans, fait de grands pas pour la paix dans la région, en acceptant le principe du retour aux frontières de 1968 dans son différend territorial avec la Palestine.
Israël,  pays le plus informé du monde et en avant poste sur le Renseignement dans la lutte contre le terrorisme, un laboratoire mondial dans les innovations technologiques, alors, il ne faudrait pas désespérer que dans un futur moyen terme, que l’Arabie saoudite ouvre la perspective d’une résolution globale par tous les acteurs des crises majeures en Proche et Moyen-Orient, en actant un bureau de liaison en Israël. Oui, parce que le Proche et Moyen-Orient est par essence, terre de miracles.
Sagesse africaine et Flegme oriental
 A cet effet et sous ce rapport, l’Afrique, berceau de l’Humanité, « continent premier » et continent de la résilience par excellence, tend sa main au Proche et Moyen-Orient et lui propose ses deux modèles les plus éprouvés de coexistence pacifique: le modèle du « Vivre-ensemble » de L’Île Mauricie sous fond de multiculturalisme, du multilinguisme et de la diversité religieuse et le modèle de dialogue des religions du Sénégal qui compris bien avant l’heure que si les religions nous divisent, Dieu nous unit.
L’Afrique a été morcelée et divisée par les colonisateurs européens. Les Africains ont puisé au plus profond de la Sagesse africaine, les voies et  moyens pour dépasser aujourd’hui, les clivages et les incompréhensions crées par l’esclavage et la colonisation. En dépit de l’équerre, le compas et la gomme de la conférence de Berlin  qui a dépecé le continent noir,  les Africains ont fait preuve de dépassement a bien des égards, pour reconstruire aujourd’hui cette nouvelle Afrique à l’horizon, en phase de devenir le nouveau moteur et le nouveau centre de gravité de l’économie mondialisée.
Le Proche et Moyen-Orient est aussi appelé et invité à puiser dans le flegme oriental, les ressorts et les compromis nécessaires pour « réinventer » un Proche et Moyen-Orient réconcilié et en paix avec lui-même pour le plus grand bonheur du monde. Le conflit entre Palestine et Israël n’est plus seulement une crise entre les deux Etats, la Palestine et Israël, mais c’est une crise devenue régionale qui ne saurait trouver une bonne résolution que dans une approche régionale et inclusive. Quand le Proche et Moyen-Orient éternue, c’est le monde qui tousse. Et pour le « Vivre ensemble » et le dialogue des religions, L’Île Maurice et le Sénégal en ont un modèle et une pédagogie éprouvés et en partage.
Siré SY, Président du Think Tank
Africa WorldWide Group (Géopoltique & Géoéconomie)
siresy@gmail.com

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