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Commentaire : Tous, coupables de l’horizon bouché au Zimbabwe !

L’horizon est plus que bouché pour le Zimbabwe. Où l’Armée a pris le contrôle du Pouvoir, en procédant à l’arrestation de plusieurs ministres (ministres de la Santé, des Finances…). Même si elle feint de refuser de parler de coup d’Etat. Les militaires du Zimbabwe offrent encore une image regrettable du Continent noir qui fait le tour du Monde et qu’on ne voit presque jamais dans les grandes démocraties.

Aussi, dénonce-t-on avec la plus grande énergie toute possibilité pour l’Armée de s’arroger le droit de juger des tenants actuels du régime, en lieu et place des Magistrats. Tout comme, rien ni personne ne peut tolérer que la Grande Muette puisse déserter les casernes au profit des délices du Pouvoir.

Toutefois, la situation, qui prévaut au Zimbabwe, est loin d’être un accident de l’histoire. Au contraire, c’est le fruit d’une longévité maladivement inique à la tête de ce pays d’un Papy, 75 ans, pour ne pas citer Robert Mugabe. Coupable de 37 longues années aux affaires.

La situation en cale sèche en cours au Zimbabwe est la résultante d’une omniprésence et d’une omnipotence d’un Papy-Président et de son clan à la tête du pays. Et qui sont des sortes de divinités, au pied desquelles on s’incline en paltoquets ou on se fait éliminer.

La confusion, qui a pris d’assaut ce pays d’Afrique, est le résultat d’une gestion clanique des affaires de la Cité par un groupuscule d’individus. Nourris au lait d’un régime patrimonial, qui refuse toute idée de changement, depuis des décennies. On croise les doigts, pour que la sérénité revienne sur les lieux, les blindés rejoignent les casernes et les civils se remettent au travail.

Mais osons le dire, sans ambages ! Les tensions actuellement au Zimbabwe sont tributaires de la gestion d’un pays, où la Première Dame se prend pour une Déesse, qui fait et défait les carrières. Et, qui peut enjamber les frontières sud-africaines pour aller agresser deux femmes dans un hôtel.

On regrette la situation qui prévaut au Zimbabwe, mais c’est un avertissement sans frais adressé à tous les monarques africains et à leurs cours respectives, qui, après avoir fait une opa sur les maigres ressources de leurs pays, cherchent coûte que coûte à mourir au Pouvoir.

C’est un avis sans frais en direction de toutes les Premières Dames, qui seraient tombées à vie dans l’anonymat, si elles ne s’étaient pas mariées à des époux-présidents, et qui font la pluie et le beau-temps dans leurs pays.

L’apocalypse, qui menace de s’abattre sur le Zimbabwe, pouvait ne jamais être envisagée, si l’Armée s’était gardée de nouer des liaisons dangereuses avec certains caciques du régime de Mugabe. D’ailleurs, sa sévère mise en garde faite à l’endroit de celui-ci est assez révélatrice de son immixtion malheureuse dans la gestion des affaires de la Cité.

«La purge actuelle, qui vise, clairement, les membres du Parti au Pouvoir [Zanu-PF] qui ont été engagés dans la guerre d’indépendance, doit cesser immédiatement», a intimé l’Armée. Et d’en rajouter cette couche : «nous devons rappeler à ceux qui sont derrière ces dangereuses manigances que, lorsqu’il s’agit de protéger notre révolution, l’Armée n’hésitera à intervenir».

Suffisant pour que la formation politique de Robert Mugabe accuse le Chef de l’Armée, Constantino Chiwenga, qui de comportement relevant de la trahison” et de nature à perturber la paix nationale.

Accusation qui est difficile à démentir, si on sait que ancien ministre de la Défense et ex-patron des Services secrets du Zimbabwe, Constantino Chiwenga a joué un rôle clé dans les violences qui ont ensanglanté la présidentielle de 2008, remportée par Mugabe après le retrait de l’opposant Morgan Tsvangirai.

Sans compter le fait que, d’après beaucoup d’observateurs, le vice-président déchu qui avait promis de se venger de Mugabe et de son épouse Grace Mugabe, a laissé des marques indélébiles contre l’oubli dans les « atrocités de Gukurahundi » dans le sud du pays.

C’est quand il fut ministre de la Sécurité, dans les années 1980. Bref, tout le monde est coupable, par rapport à ce qui se passe dans ce pays. Où, malheureusement, ce sont les civils qui risquent de payer la note la plus salée de la situation confuse qui règne au Zimbabwe, si celle-ci perdure.

Daouda THIAM (Actusen.com) 

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