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Moussa Baldé, Dg Sodagri: « il y a un manque de cohésion entre apéristes et responsables de la Coalition BBY à Kolda »

Accroché lors de finale départementale de football organisée par l’Odcav, Moussa Baldé, président du Conseil départemental de Kolda et par ailleurs, directeur de la Société de développement agricole et industriel (Sodagri), est, lors de cet entretien, revenu largement sur des faits saillants de l’actualité nationale. Il a, aussi, exposé les objectifs nécessaires pour une autosuffisance en riz au Sénégal.

Monsieur Baldé, est-ce que la Sodagri a une réponse à la volonté du chef de l’Etat d’atteindre l’autosuffisance alimentaire en riz ?

Dans le but d’instaurer l’autosuffisance en riz, nos producteurs basés en Casamance et ceux des autres zones pluviales disposent toujours à temps d’intrants de qualité de semences certifiées. Et, nous les encourageons à mieux s’organiser pour pouvoir bénéficier des programmes du chef de l’Etat dans le cadre de la modernisation de l’équipement rural. Et, dans le cadre du programme d’accélération de la cadence de l’agriculture sénégalaise (Pracas) dans son volet riz, initié par le ministre de l’Agriculture, il était attendu que la Sodagri, sur instruction du président de la République, étende ses activités dans toute la Casamance ainsi qu’au Sud-est et au centre du pays.

Mais, les producteurs se plaignent souvent des animaux en divagation qui pillent leurs productions. Quelles solutions à cette épineuse et sempiternelle complainte ?

Nous organisons dans le bassin de l’Anambé des Comités locaux de développement (Cld) et de sensibilisation. Il faut dire qu’autour de la table de la concertation, étaient conviés l’autorité administrative, les élus locaux, les agriculteurs, les éleveurs et les riziculteurs. Les conclusions issues de ces Cld recommandent un tracé pour le bétail, une surveillance des troupeaux pendant la période hivernale. Ces programmes de sensibilisation commencent à porter leurs fruits et nous espérons les étendre dans toute notre zone d’intervention.

La consommation de riz au Sénégal se traduit en chiffres. Pour la production, il doit en être de même. Quels sont vos chiffres ?

Vous savez en matière de production, ce qui est important, ce sont les rendements à l’hectare. Et, dans le cadre du Pracas 1, la Sodagri s’était engagée sur des rendements de 5 tonnes à l’hectare au niveau du bassin de l’Anambé. En 2015, nous avions dépassé cette barre mais la production a chuté à 4,5 tonnes  ces deux dernières années à cause de la baisse de la pluviométrie.

Pour ce qui est du pluvial strict, c’est-à-dire les vallées, les plateaux, les bas fonds où il n’y a pas d’aménagement, l’objectif du Pracas 1 était de produire 3 tonnes à l’hectare. En 2015, les zones encadrées par la Sodagri avaient réussi ce pari. Mais l’hivernage de la saison 2016-2017 n’étant pas très pluvieuse, nous n’avons obtenu que 2.5 tonnes à l’hectare.  Pour cette année, ce sont presque 200 000 tonnes qui sont attendues.

C’est dire qu’on est encore loin de l’atteinte des objectifs ?

Vous savez, pour satisfaire à 100% la demande nationale en riz, il faut 1,6 million de tonne de riz «paddy» par an. Le riz irrigué de la Vallée du nord  doit produire les 60%,  soit 1 million de tonne. Les 40% restants doivent être produits dans les zones pluviales. Mais depuis 2015, la tendance s’inverse un peu car ce sont les zones pluviales qui produisent plus ou bien c’est 50/50. C’est pourquoi nous estimons que la zone pluviale est dans une bonne dynamique et qu’elle a atteint ses objectifs avec un potentiel de progression énorme. En tout cas dans le cadre du Pracas 2, si nous arrivons à ouvrir toutes nos antennes, nous espérons satisfaire la demande en production de riz.

Parlons politique. Quelle analyse faites-vous de votre dernière défaite dans la Commune de Kolda lors des dernières Législatives ?

Nous avons gagné le département de Kolda avec plus de 6 500 voix mais, il est aussi vrai que nous avons perdu la Commune avec plus de 2 000 voix. L’analyse que nous en avons fait est qu’il y a eu un manque de cohésion d’abord entre responsables apéristes d’une part et d’autre part entre apéristes et responsables de la Coalition. C’est pourquoi, nous travaillons à ce qu’il y ait une unité d’actions claires entre les différents responsables. L’objectif, c’est d’œuvrer pour une victoire commune dans toutes les 15 Collectivités locales du département. Cela, nous y parviendrons. Il est clair que pour l’instant, nous n’avons pas encore une stratégie bien définie mais tout le monde est prêt à discuter pour répondre favorablement à l’appel, à l’unité et la cohésion.

Vous étiez aussi, le parrain de la finale départementale de football jouée ce samedi 27 janvier. Dîtes-nous, en quoi, le Conseil départemental  est-il réellement utile à la jeunesse de Kolda ?

Le Conseil départemental avait mis d’abord l’accent sur les questions éducatives car, j’estime que rien ne vaut qu’une jeunesse bien éduquée. C’est ainsi que les 75% du Budget d’investissement ont été consacrés à la construction de salles de classe et de blocs administratifs dans les collèges. Cela, nous l’avons fait dans les 15 Communes du Département. A cela s’ajoute, l’électrification et l’achat de photocopieuses au bénéfice des huit (08) lycées du département. Tout ceci donne une bonne idée de ce que l’on veut faire de notre jeunesse.

Et, un mot sur la tuerie survenue dans la forêt de Boffa-Bayotte le 06 janvier dernier, faisant 14 morts ?

Le Réseau des universitaires républicains (Rur) dont je suis le coordonnateur, a sorti un communiqué pour exhorter le président de la République  à continuer sa politique de sécurisation de la Casamance et du pays tout entier. Ce,  pour  que  nos concitoyens puissent s’adonner en toute quiétude aux activités de productions porteuses de développement pour un Sénégal émergent dans la paix et la cohésion sociale. Le Rur est convaincu que cet acte isolé ne saurait compromettre la dynamique de paix voulue par tous les acteurs de ce conflit.

Douma Diallo, Correspondant Kolda (Actusen.com)

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