Les Avocats de l’Imam Alioune Ndao veulent que le droit, rien que le droit, soit dit dans cette affaire qui a valu à leur client de croupir derrière les barreaux, depuis 2015. Sauf que, Me Moussa Sarr et ses confrères n’ont pas apprécié la tenue, à Dakar, d’une conférence du diplomate Jean Christophe Cossel. Conseiller du ministre français des Affaires étrangères, le Chargé des Affaires religieuses est arrivé à Dakar, pour cette rencontre ayant pour thème : «Islam, Religion et diplomatie».
Au cours de ladite rencontre, le diplomate aurait déclaré que «les responsables religieux sénégalais devraient construire un discours audible pour les jeunes». Mais pour Maitre Sarr, «ces propos sont, extrêmement, graves, scandaleux et inacceptables. Ce n’est pas un petit diplomate français, qui viendra dans notre pays pour donner des leçons à nos chefs religieux, qui ont construit ce pays, depuis des centenaires. La France n’a pas à s’ingérer dans les affaires intérieures de ce pays. Le Sénégal n’est pas une Préfecture de la France. Cette tentative d’influer dans le cours de la justice est inacceptable», a-t-il réagi.
Le Conseil d’Imam Ndao est revenu sur d’autres déclarations imputées au diplomate français. Ce dernier a, dit-il, soutenu, par ailleurs, que «l’Islam a des difficultés pour prendre le chemin de la modernité». Me Moussa Sarr affirme que le Sénégal, comparé à la France, n’a pas ce type de problème. Au contraire, il soutient que ce sont «les Français, qui ont un problème avec l’islam». Pire, il estime que Jean Christophe Cossel a violé l’obligation de réserve.
Ce faisant, Maitre Moussa Sarr invite la justice «à rester insensible à ce comportement de la France». Le dernier reproche fait au diplomate français est relatif à la laïcité. Me Moussa Sarr considère que le Sénégal et la France n’ont pas la même conception de ce concept. Alors que, d’après Maitre Sarr, Jean Christophe Cossel a suggéré que l’Etat soit «neutre, il ne doit pas se rattacher à la religion».
Cette montée au créneau du Coordonnateur du pool d’avocats d’Imam Ndao contre la diplomatie française est venue s’ajouter à d’autres griefs soulevés par la défense. Les Avocats des prévenus ont demandé, notamment, la comparution du CEMGA, en tant que témoin. Le Général Cheikh Guèye est accusé d’avoir violé le secret de l’instruction, au cours du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique.
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