Contribution

À chacun son métier et les vaches seront bien gardées

Ooooheuhh (bâillement) !! Désolé, Morphée vient de me relaxer grâce aux tumultes des étudiants qui se débattent une nouvelle fois sur un sujet où eux tous font comme le savetier médecin de Phèdre (Ex sutorMedicus). Une discussion, qui souvent se termine par des insultes, par des querelles…Thiey campus, kounekxamnalouné!

Ce matin, je laisse courir mes doigts effilés sur la bonne note ; En effet, il y a fort longtemps que je voulais mettre en exergue ma plume sur ce sujet mais je ne trouvais pas assez de mots.

Je me demande : Pourquoi les sénégalais se croient spécialistes de tout ?

Dans notre pays, il y en a ceux qui pensent que pour paraître intéressant et susciter l’envie, il faut verser dans le verbiage, comme si nous avons la verbomanie.
La société dans laquelle nous vivons a conditionné nos esprits à penser que nous sommes spécialistes de tout. Du coup, on se tue à débattre sur des sujets dont parfois on ne connaît pas les tenants et les aboutissements de la chose.
C’est vrai que c’est dans un débat que jaillit la vérité mais quand on a affaire à des débatteurs ignares, cela pose problème.

Lorsqu’un sujet est d’actualité au Sénégal, on est tous savants sur ce dossier comme ce fut le cas :

  • Avec le pétrole et le gaz : on est devenu ingénieur pétrolier ;
  • Avec les séries de meurtres : On est devenu législateur (OUI ou NON à la réactivation de la peine de mort) ;
  • Avec le Train Express Régional : on est devenu spécialiste ferroviaire ;
  • Avec la situation politique en Gambie : on est devenu analyste politique ;
  • Bientôt avec la Coupe d’Afrique des Nations : nous serons des Aliou Cissé par-ci, des SadioMané par-là…

Je vais arrêter ici pour ne pas me voir défenestrer de ma chambre au campus.

En attendant, je retourne à mes préoccupations en vous rappelant les grands mots d’Apelle  « Que le cordonnier ne juge pas au-delà de la chaussure ! »et « Que chacun s’exerce dans l’art qu’il connait» nous enseigne Cicéron.                                                                                                                 Laissons ceux qui excellent dans le verbiage inutile s’adonner à leur pratique.

Mathieu Patrick MENDY
Etudiant au département de Lettres Classiques/UCAD

Dans la même rubrique...

Tourisme au Sénégal : plaidoyer pour un secteur vital (par Mme Oumy Sall, acteur Touristique)

Actusen

Degré Zéro de la politique (Par Moussa Diaw, Politologue)

Actusen

Contribution / Pèlerinage 2024 : Au Sénégal, le business est en voie de déteindre sur le caractère sacré du hadj Makka (Par Cheikh Oumar Tall)

Actusen

Laissez un commentaire