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A Gadio, on fait la cour ; à Khalifa, on s’en tape : les deux poids, deux mesures du “Macky”

Les députés Khalifa Sall et Cheikh Tidiane Gadio ont maille à pâtir avec les Justices sénégalaise et américaine. Mais fait insolite : le Régime en place est de tout cœur avec l’un et affiche une indifférence à toute épreuve à l’endroit de l’autre.

«Non non ….,. je ne vais pas me prononcer», dit, d’emblée, Aymérou Gningue, Président du Groupe parlementaire «Benno Bokk Yakaar», ce jeudi, lors d’un Séminaire organisé par les députés membres de ladite Coalition.

En effet, il ne voulait point partager son opinion sur l’affaire Khalifa Sall, en prison, depuis le 07 mars 2017 et visé par une levée de son immunité parlementaire.

Pourtant, cet homme, qui s’abstient d’évoquer la question, est le Président du Comité ad hoc de l’Assemblée nationale chargée de statuer et d’entendre le maire de Dakar pour la levée de son immunité parlementaire.

Les raisons de son mutisme sur la question semblent trop faibles. Mais, insiste-t-il, «nous n’avons pas le droit d’entraver le fonctionnement de la Justice. Nous devons la laisser faire son travail». Et, c’est tout, comprend-t-on.

On drague Gadio, on oublie Khalifa dans son trou

Aujourd’hui, ce même Aymérou Gningue n’a pas manqué de réagir sur l’affaire Cheikh Tidiane Gadio. Un député au même titre que l’édile de la Capitale. Malgré son non-appartenance à l’Opposition, l’ancien ministre des Affaires étrangères obtient au moins un «soutien moral» de ses collègues parlementaires de «Benno Bokk Yakaar».

Même le Chef de l’Etat, Macky Sall, en personne, avait hier, dans les colonnes de L’As, demandé au Consul général du Sénégal à New-York, El Hadj Ndao, de donner à Gadio toute l’assistance nécessaire, dont il aurait besoin. Moustapha Niasse, aussi, s’en mêle. En saisissant le Président de la République sur ladite question, en sa qualité de Président de l’Assemblée nationale.

Alors, pourquoi la Mouvance présidentielle fait-elle autant la cour à Cheikh Tidiane Gadio ? Est-ce pour qu’il rejoigne les rangs du camp présidentiel? En tout cas, il y a anguille sous roche.

Le régime est-il en train de rassembler la famille politique qui avait porté Macky Sall à la tête du pays, lors du second tour de la Présidentielle de 2012 ? Une élection à laquelle avait participé Cheikh Tidiane Gadio.

Deux poids, deux mesures.

On ne croit pas que l’ancien ministre des Affaires étrangères doit mériter plus d’attention de la part du régime en place que son camarade, Khalifa. Tous deux étaient membres de la Mouvance présidentielle», la Coalition «Benno Bokk Yakaar». Avant que chacun ne se retire pour des raisons un peu différentes.

Aujourd’hui, Khalifa Sall «croupit» à la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Rebeuss. Il est poursuivi pour de présumés délits portant sur la gestion de «sa» Caisse d’avance de sa Municipalité estimée à 1,8 milliard de francs Cfa. Ce, avant son élection en tant que député au soir du 30 juillet dernier, sous la bannière de la Coalition «Manko Taxawu Senegaal» dont il était la tête de liste nationale. Pis, il est de nos jours, l’objet d’un projet de levée de son immunité parlementaire.

Tout comme Gadio a maille à pâtir avec la Justice américaine, est arrêté et est inculpé depuis vendredi passé, pour présumés corruption et blanchiment de capitaux.

L’ancien patron de la Diplomatie sénégalaise est soutenu par les députés du Pouvoir. L’édile de la capitale par les députés d’une partie de l’opposition. En politique, les coups sont souvent issus de tout bord.

Richard SAMBOU (Actusen.com)

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