L’Algérien Nabil Boufenchouche risque de passer six (6) mois en prison. Le représentant du Ministère public a requis, hier, cette peine à son encontre. Il comparaissait devant la chambre correctionnelle du Tribunal de Dakar pour des faits d’abus de confiance portant sur la somme de 404.000.000 de francs au préjudice du commerçant Serigne Babacar Dièye.
Prévenu d’abus de confiance portant sur la somme de 404.000.000 de francs Cfa, le ressortissant algérien Nabil Boufenchouche a été appelé à la barre de la Chambre correctionnelle du Tribunal de Dakar, hier. Il a été attrait à la barre de cette juridiction par le sieur Serigne Babacar Dièye. Émigré établi aux Usa, ce dernier raconte avoir fait la connaissance du prévenu par l’entremise d’un nommé Malick Diop. Ainsi, ils avaient convenu de faire une exportation de produits halieutiques. Le prévenu qui dit être à un pas de la retraite lui a proposé de s’associer à son fils Hassan Boufenchouche. C’est là qu’il lui a proposé de lui vendre ses machines qui se trouvaient à Saint-Louis.
«On s’est associés et dans le contrat, il était stipulé que chacun de nous devait avoir 50% de l’usine de Thiaroye. J’ai commencé à investir et à construire le terrain à Thiaroye. C’est moi qui ai tout financé, puisqu’il était en faillite et il n’avait rien. Et quand on a commencé les installations, toutes ces machines ne fonctionnaient pas. Et c’est là que j’en ai acheté d’autres. Les machines, je les ai achetées auprès de lui à 272.000.000 et le bâtiment à 72.000.000 de francs. Il me doit 404 millions. Il m’avait fait une décharge et remis toutes les factures lorsqu’il m’a vendu ses machines qui se trouvaient dans son usine de Saint-Louis. Et le comble, celles-ci étaient défectueuses », argue le plaignant.
Pis, Serigne Babacar Dièye dit avoir découvert que le terrain de Thiaroye où ils avaient installé l’usine dont il est un associé n’appartenait pas au prévenu mais, à une autre personne. «C’est par la suite qu’il m’a proposé d’investir à Yenne. Mais, il a remis l’usine de Yenne à une autre personne lorsque je suis revenu de la Guinée où j’étais parti en voyage. Son fils n’a jamais participé aux investissements. En plus de ça, je ne l’ai jamais vu. Et le pire est que je n’ai rien reçu des dividendes de l’usine de Yenne et de Thiaroye. Mais, il m’a chassé en me disant que je n’étais propriétaire de rien.»
Poursuivant, il renseigne, non sans brandir les procès-verbaux de constat : « J’ai les factures des machines et les décharges concernant les coûts des constructions de l’usine de Thiaroye. Avant que je ne commence les constructions, l’usine de Thiaroye était en ruine.»
Poursuivi pour abus de confiance portant sur 404.000.000 de francs CFA, Nabil Boufenchouche a contesté en soutenant n’avoir reçu que 500.000 francs devant notaire. À part cette somme, il déclare n’avoir reçu aucun franc venant du plaignant alors qu’à la gendarmerie, il révélait avoir reçu plus de 37.000.000 de francs. « C’est l’état du Sénégal qui est le propriétaire du site abritant l’usine de Thiaroye. Et ce sont les impôts et domaines qui m’ont autorisé à y construire», se défend-t-il.
Pour Me Ousseynou Gaye, conseil de la partie civile, le prévenu est un habitué des faits. « Quand il venait à Dakar avec un contrat avec ses partenaires chinois qui lui ont demandé de monter une affaire au Sénégal, s’il m’avait connu, j’irais lui dire de ne pas s’approcher de Nabil Boufenchouche. Parce que c’est un habitué du prétoire. Il lui arrive d’avoir dans ce tribunal beaucoup d’audience à la fois. C’est un bonimenteur. C’est quelqu’un qui distille la mauvaise foi », peste la robe noire qui réclame une réparation de 600.000.000 de francs pour le compte de son client.
À sa suite, le représentant du ministère public a demandé au tribunal de requalifier les faits en escroquerie et de condamner le prévenu à 6 mois ferme de prison. La défense a sollicité la relaxe. Le tribunal a mis l’affaire en délibéré au 19 mai.
Adja K. Thiam (Actusen.sn)