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Accusée d’avoir volontairement incendié la chambre de sa voisine : Siga Diouf risque 10 ans de prison ferme

Même si Aïssatou Thiamane dit lui pardonner «en toute sincérité», la dame Siga Diouf risque de ne pas voir de sitôt le bout du tunnel. La raison : le procureur de la chambre criminelle de Pikine/Guédiawaye où elle comparaissait, ce mercredi, a requis contre elle une peine ferme de 10 ans. Incarcérée depuis 2019, elle répondait des faits d’incendie volontaire au préjudice de sa voisine Aïssatou Thiamane. En effet, le 12 octobre 2019, la vie de cette dernière s’est écroulée comme un château de cartes. Appelée à son lieu de travail, elle a été informée que sa chambre avait pris feu.

Quand elle est arrivée dans la maison où elle logeait, elle a constaté  que tout était consumé. Ainsi, elle a avisé les éléments de Pikine. Devant les enquêteurs, elle soutenait que Siga serait l’auteur parce que ses rapports avec celle-ci n’étaient plus lisses et qu’elle ne cessait de la menacer. Leur voisin, entendu à l’enquête en qualité de témoin, renseigne qu’elle a entendu dire que c’était Siga qui se réclamait l’auteure de l’incendie et, selon lui, c’était pour mettre en exécution ses menaces.

Entendue depuis l’enquête préliminaire, Siga Diouf conteste les faits. Jusqu’à la barre de la chambre criminelle, ce mercredi, ce sont les mêmes dénégations qu’elle a servies. «Je ne sais pas ce qui a brûlé cette chambre», s’est-elle limitée de dire. Ayant soutenu à l’enquête que c’est elle qui a informé la partie civile du feu qui s’était déclaré dans sa chambre, la maîtresse des lieux a balayé cela d’un revers de main.

Dans ses observations, le représentant du ministère public a estimé qu’il ne s’agissait point d’une cause accidentelle à propos de cet incendie mais, argue-t-il, c’est l’œuvre d’une main humaine. Selon lui, il peut l’affirmer puisque c’est celle de Siga Diouf. «Leur animosité était un secret de polichinelle. À cela s’ajoutent les menaces venant de l’accusé que la plaignante essuyait. Les témoins ont également indiqué que Siga se réclamait comme auteure de cet incendie», soutient le parquetier. De l’avis de ce dernier, les contestations de Siga ne sont qu’une vaine tentative de se soustraire à la justice.

«Il faut le déclarer coupable. Pour la répression, nous lui reconnaissons sa qualité de délinquante préliminaire, nous lui accordons des circonstances atténuantes parce qu’elle a, à la barre, révélé qu’elle est de nature colérique et que cette colère débouchant sur une crise qui lui faisait perdre la tête. Par ailleurs, aucun parent ne lui a rendu visite depuis son séjour carcéral et tout cela renseigne sur sa personnalité. Après avoir mis le feu, elle était là, à contempler son œuvre comme un pyromane au moment où les autres s’affairaient à l’éteindre», déclare le procureur qui requiert contre elle une peine de 10 ans de prison ferme.

Assurant la défense de l’accusée, Me Moussa Baldé a plaidé l’acquittement. «À l’enquête préliminaire, ma cliente n’a jamais tenu de telles déclarations. Il n’y a aucun élément dans mon dossier qui dit que ma cliente a mis le feu dans la chambre de la partie civile. Il y a tout simplement des présomptions. Il se pose un problème d’imputabilité».

L’affaire mise en délibéré, le verdict sera rendu le 3 mai prochain.

Adja Khoudia THIAM (Actusen.sn)

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