Moustapha Ndiaye s’est présenté, ce mercredi, devant les juges du tribunal des flagrants délits de Dakar. Accusé par Ngoye Fall de diffusion d’images et menaces, le photographe a été relaxé des faits qui lui sont reprochés.
À chaque Magal Touba, Ngoye Fall occupe le centre des débats. De masque en or, passant par une écharpe et les diamants, elle survole les normes du port de ce métal précieux. Comme à l’accoutumée, en fidèle mouride, le couple Touré organise une grande cérémonie lors du Magal que toute la presse s’empresse à couvrir. Une occasion pour elle, d’exhiber sa fortune et/ou celle de son mari. A l’occasion de l’édition 2023 du magal, la femme du ministre conseiller, Askia Touré, engage Moustapha Ndiaye pour assurer sa visibilité. Au lendemain de la cérémonie, le photographe qui par ailleurs est très actif sur les réseaux sociaux, a publié 50 photos de la dame. Surprise, N. Fall porte plainte contre Moustapha. Elle lui reproche d’avoir publié ses photos sans son consentement, ternit son image et proféré des menaces à son encontre.
Comparu librement à la barre du tribunal des flagrants délits ce mercredi 11 octobre 2023, pour les délits de diffusion d’images et menaces, M.N conteste les faits qui lui sont reprochés. Face aux juges, il est revenu dans les moindres détails sur son contrat moral avec la femme du ministre conseiller. En effet, selon le prévenu, il était convenu de payer 1000 f CFA pour chaque photo. «On est arrivé à 3 heures du matin à la veille du Magal. Elle m’a ordonné de prendre tous les temps forts en photos. La nuit du Magal, quand j’ai fini mon service je lui ai notifié. Elle m’a remis 50 mille alors que j’ai pris plus de 800 photos. En ce moment elle me doit au moins 600 mille. Elle m’a donné l’autorisation de publier les images sur ma page Instagram. Et demandé de publier les plus belles photos sur mon compte. Il y avait plus de 15 journalistes et plusieurs personnes qui la prenaient en photo et en vidéo. Elle veut juste ne pas me payer d’argent rien de plus», renseigne-t-il.
Par rapport aux menaces, il reconnaît avoir parlé sous le coup de la colère. Mais tout ce qu’il voulait c’est récupérer son dû pour pouvoir se procurer des soins médicaux. Le conseil de la partie civile réclame 20 millions à titre de dommages et intérêts. Me Barro soutient que M.N s’est déplacé de Guédiawaye à Touba. Ngoy Fall ne l’a jamais engagé. Le ministère public requiert la relaxe du prévenu des faits qui lui sont reprochés. La Parquetière indique qu’il n’y a aucune preuve attestant l’interdiction de publier les photos alors que la relation contractuelle entre les deux parties est existentielle. Elle a même déclaré à la barre qu’elle a engagé M.N pour un reportage du Magal. Me Ibrahima Diagne qui se réjouit de la décision du parquet ajoute que les 50 photos qui ont été publiées par le prévenu ont été publiées par elle. De son avis, la plaignante est à la quête constante du buzz c’est pourquoi elle poursuit ce monsieur qui fait sa promotion. Finalement, le tribunal a renvoyé Moustapha Ndiaye à des fins de poursuites.
Aïssatou TALL (Actusen.sn)