La balle est maintenant dans le camp du Pool judiciaire financier. La juridiction peut à tout moment convoquer Moustapha Diop. Cité dans le dossier Tabaski Ngom, l’Assemblée nationale a levé, ce vendredi, l’immunité parlementaire du député. D’ailleurs ce dernier, lors de sa prise de parole, à la plénière, a invité tous ses collègues à voter pour la levée car, selon lui, il n’a rien à se reprocher. « Je ne veux pas de députés pour me défendre. Je ne veux pas, aussi, qu’un député vote contre. Je vous demande tous de voter pour», a t-il dit au perchoir. A en croire le député, j’ai toujours demandé à être entendu en tant que témoin ou même à renoncer à mon immunité parlementaire pour me mettre à la disposition de la justice.
«Dans cette affaire, je suis innocent et absolument innocent. La dame qui m’accuse n’a pas, à ce jour, formuler un quelconque commencement de preuve contre moi», ajoute-t-il. Elle se contente juste, déplore t-il, «de me salir comme si cela pouvait la sauver. Comment a-t-elle pu passer de 700 millions de F Cfa qu’elle aurait détourné avec ma complicité à seulement 300 millions qu’elle aurait déclaré m’avoir prêté. La vérité est que je n’ai rien à voir dans cette affaire de détournement même si je connais la dame. Aujourd’hui, je fais face à vous avec la conscience claire d’un innocent». Outre son innocence, le député a soulevé le caractère vide du dossier invitant ses collègues à éviter un précédent dangereux. Sur ce, il dit : «le dossier qui vous a été transmis ne contient aucun élément de preuve pouvant me charger. Nous ne devons pas accepter et cautionner que l’immunité d’un député soit levée de façon aussi facile surtout lorsque le dossier est vide».
Moustapha DIOP est, aussi, revenu sur les circonstances dans lesquelles, il a connu Tabaski Ngom. Et tout serait parti, selon lui, lorsque la dame s’est approchée de lui en 2022 pour lui demander de l’aider. «Je connais la dame depuis 2022. Elle m’a appelé pour me demander de l’aide parce qu’elle avait des problèmes dans son lieu de travail et, en tant que musulman, je l’ai aidé. Lors des législatives, elle a vu mon affiche et elle l’a appelé pour me dire qu’elle veut me soutenir. Après les élections, elle l’a appelé pour me féliciter et c’est là qu’elle l’a dit qu’elle a dépensé 20 millions pour la campagne et je l’ai remercié», raconte la député qui semble être surpris par la tournure des choses après cette étape : «C’est par la suite que j’ai entendu des rumeurs disant que je lui doit des millions. De 20 millions, au début, la somme a évolué jusqu’à 700 millions. Elle a affirmé avoir remis l’argent à mes chauffeurs et ces derniers ont été convoqués et entendus par les enquêteurs. Lors de la confrontation, ces derniers ont nié avoir reçu le moindre centime venant de la dame ».
Seynabou FALL (Actusen.sn)