Tous âgés de 19 ans, Ndoura Bâ, Issa Gaye et Bassirou Souaré ont été condamnés, vendredi, à une peine d’emprisonnement de 2 ans dont 3 mois ferme par le juge du Tribunal des flagrants délits de Dakar. Ils sont reconnus coupables des délits d’association de malfaiteurs et de vol en réunion commis la nuit avec violence et usage d’armes.
Au moment où les populations dakaroises savouraient le sacre de l’équipe nationale du Sénégal à la CAN, Ndoura Bâ, Issa Gaye et Bassirou Souaré étaient au fond de leur cellule sous le régime de la garde-à-vue. En effet, pour avoir agressé le nommé N. Ndiaye, ils ont été mis aux arrêts. Les faits ont eu lieu le dimanche soir à la fin du match opposant le Sénégal à l’Egypte. N. Ndiaye, qui vaquait à ses occupations à minuit, a senti une présence humaine derrière lui. Quand il s’est retourné, il a eu la surprise de voir trois jeunes qui se sont subitement mis à lui arracher son téléphone et le sac à dos qu’il portait. L’un était armé d’un couteau. C’est ainsi qu’il a appelé au secours et les riverains ont réussi à mettre la main sur les trois garçons qui tentaient de prendre la fuite.
Conduits au Commissariat, ils ont été déférés au parquet et placés sous mandat de dépôt. C’est vendredi dernier qu’ils ont été appelés à la barre du Tribunal des flagrants délits de Dakar pour répondre des délits d’association de malfaiteurs et de vol en réunion commis la nuit avec violence et usage d’armes. Tous âgés de 19 ans, les trois n’ont pas l’air d’avoir franchi l’âge de la majorité. Leur apparence était beaucoup plus jeune que l’âge indiqué par le magistrat. Pourtant, Ndoura Bâ, Issa Gaye et Bassirou Souaré sont coutumiers des faits. Ayant été, par le passé, jugés par le tribunal des mineurs pour respectivement des faits d’association de malfaiteurs, d’usage de drogue et de vol de téléphone portable, Ndoura Bâ, Issa Gaye et Bassirou Souaré avaient passé, chacun, un séjour carcéral d’un mois à la prison pour enfant, Fort B.
Interrogés sur les faits qui leur valent leur comparution, les prévenus ont nié en bloc. Toutefois, Ndoura Bâ et Issa Gaye reconnaissent que leur camarade Bassirou Souaré détenait un couteau. Pour se défendre, celui-ci soutient que, ce jour-là, tous les trois avaient passé la journée à la plage pour manger du poisson braisé. Du coup, ce couteau servait à nettoyer les poissons qu’ils préparaient eux-mêmes.
Loin de croire aux allégations des trois gamins, la représentante du Ministère public a demandé au Tribunal d’appliquer la loi contre eux, non sans proférer des menaces à leur encontre. «Ici, on ne vous sermonne pas contrairement au Tribunal des mineurs. Si vous venez ici, on vous colle de lourdes peines et vous allez croupir en prison ! Donc, vous avez intérêt à changer et à vous mettre sur le droit chemin !» Prenant la parole à son tour, pour plaidoirie, le conseil, qui assurait la défense des prévenus, a sollicité une application bienveillante de la loi pénale en faveur de ses clients.
«Veuillez leur tendre la perche, Madame le président. Ils viennent à peine de sortir de l’adolescence. A fortiori, ils comparaissent devant une juridiction pénale pour la première fois. Donc, je vous demande de leur donner une seconde chance, afin qu’ils retrouvent leurs familles», a plaidé l’avocat. Hélas, Ndoura Bâ, Issa Gaye et Bassirou Souaré ne bénéficieront pas de la clémence de la Juridiction qui, après délibéré, les a déclarés coupables, avant de les condamner à une peine d’emprisonnement de 2 ans dont 3 mois ferme.
Adja K. Thiam (Actusen.sn)