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Algérie : le FLN proclamé vainqueur des élections législatives

Le Conseil constitutionnel algérien a proclamé mercredi les résultats officiels des législatives organisées le 12 juin et remportées par le FLN, le parti au pouvoir, dans un contexte de très forte abstention et de crise politique. Conformément à la Constitution, le Premier ministre algérien Abdelaziz Djerad a présenté sa démission dans la foulée des résultats.

Le Front de libération nationale (FLN) a remporté les élections législatives du 12 juin en Algérie, selon les résultats officiels proclamés, mercredi 23 juin, par le Conseil constitutionnel. Conformément à la Constitution, le Premier ministre algérien Abdelaziz Djerad a présenté sa démission, jeudi, pour ouvrir la voie à la nomination d’un nouveau gouvernement par le président Abdelmadjid Tebboune.

Ex-parti unique et principale formation du Parlement sortant, le FLN a obtenu 98 sièges sur 407, devant un groupe disparate d’indépendants (84 élus), a annoncé le président du Conseil constitutionnel, Kamel Fenniche, à la télévision publique. Le scrutin a été marqué par une abstention record.

Le premier parti islamiste algérien, le Mouvement de la société pour la paix (MSP), légaliste et conservateur, arrive en troisième position avec 65 élus.

Enfin, l’allié traditionnel du FLN, le Rassemblement national démocratique (RND), décroche 58 sièges.

Ces deux partis constituaient l’ossature de l’ancienne alliance présidentielle créée en 2012 pour soutenir le président Abdelaziz Bouteflika, chassé du pouvoir début 2019 par le soulèvement populaire du Hirak.

La victoire du FLN constitue une surprise car ce parti était considéré comme discrédité et à bout de souffle, en raison de sa compromission avec A. Bouteflika et son clan.

Cette élection, qui s’est tenue dans un contexte de répression généralisée contre les voix dissidentes, avait été rejetée à l’avance par le Hirak et l’opposition laïque et de gauche, qualifiée de « mascarade ».

Le taux de participation a été revu à la baisse, à 23 %, soit le plus bas de l’histoire de l’Algérie, tous scrutins confondus.

Cette abstention historique témoigne de la défiance des Algériens à l’égard d’une classe politique largement discréditée. L’électorat avait déjà massivement boudé les urnes lors de la présidentielle de 2019 et du référendum constitutionnel de 2020 (60 % et 76 % respectivement).

Lors des dernières législatives de 2017, la participation avait atteint 35,7 %.

Le président Abdelmadjid Tebboune a pourtant choisi d’ignorer ce faible taux de participation, « pas important ».

Le pouvoir est en effet déterminé à reprendre la main après le séisme du Hirak, ignorant les revendications de la rue : État de droit, transition démocratique, souveraineté populaire, justice indépendante.

Les prochaines étapes seront l’inauguration, à la fin du mois, de la nouvelle Assemblée populaire nationale (APN), puis la désignation d’un Premier ministre et la formation d’un gouvernement qui devra tenir compte de la nouvelle carte politique.

L’assemblée qui se dessine pourrait déboucher sur une coalition rassemblant les deux partis traditionnels (FLN et RND), les indépendants et les islamo-conservateurs.

Elle sera presque exclusivement masculine puisque 35 femmes seulement ont été élues (sur 8 000 candidates), contre 146 précédemment, en raison de la suppression d’un système de quotas instauré en 2012.

France 24

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