Aliou Cissé répondait ce mardi dans l’après-midi aux questions des journalistes. Le sélectionneur national des «Lions» a été interpellé sur le match de ce mercredi contre le Burkina en demi-finale de la coupe d’Afrique des nations. Entre autres questions abordées, l’ossature de l’équipe, le début de compétition pas très convaincant…
Comment aborder le match contre le Burkina ?
« On a bien préparé ce match et même si on n’a pas eu beaucoup de temps, on a plus misé sur la récupération que sur le travail. Le Burkina est une très belle équipe qu’on connait. On a partagé la même poule lors des éliminatoires de la Coupe du Monde 2018. Ce fut deux matchs âprement disputés. Entre temps l’équipe a changé, mais il y a une nouvelle génération qui arrive qui est très prometteuse et qui est en train de faire de très bonnes choses. Cette génération est là parce qu’il y a du travail qui est fait. Kamu Malo est en train de faire du bon travail ; l’équipe progresse depuis qu’il est là. On va vers une demi-finale, il faut travailler dur pour y être. On s’attend à un match difficile. »
La bonne année pour le sacre ?
« Je ne pense pas à l’échec. Là où je suis, je pense plutôt à passer ce cap des demi-finales. C’est vrai qu’on a rendu fier le peuple sénégalais, mais la génération 2002 n’a pas gagné. On ne peut pas non plus effacer tout ce que les joueurs, le staff et les dirigeants qui étaient là ont fait; le bonheur qu’ils ont pu donner à notre peuple. La question se pose toujours : est-ce que réussir c’est toujours gagner ou faire un travail conséquent qui laisse un héritage ? On espère bien cette étoile-là, on travaille pour ça depuis des années. On n’a jamais été aussi proche, mais il y a l’obstacle burkinabé qui est là et qu’il faudra passer demain. »
La pression ?
« Depuis un mois, on me pose toujours cette même question. Je pense que les 24 entraineurs qui sont là ont aussi une pression jusqu’à Kamu, mais peut-être différente de la mienne du fait de l’instabilité au pays qui peut motiver d’avantage les joueurs. On a espoir que cette étoile-là viendra et on espère que ça sera au Cameroun. »
Etat de l’infirmerie de la « Tanière »
« Alhamdulilah il n’y a pas de cas de Covid dans le groupe et pas de blessé pour l’instant à part Boulaye qui a reçu un coup. Cependant, je pense que ça devrait s’arranger. Pour l’instant, tout se passe bien. »
L’ossature de l’équipe… ?
« C’est toujours important d’avoir l’ensemble de son effectif, de son groupe, pour un entraîneur. C’est pour donner plus de possibilités, plus d’options de changer les choses en cours de match. Aujourd’hui, on a l’ensemble de ce groupe, cela me donne plus de cartes en main. Il faut savoir qu’on va vers des matchs compliqués, il faudra qu’on soit patients, jouer, mettre en place un jeu et oui ce match peut aller en prolongations, aux tirs au but et à ce niveau-là, le plus important est de passer. Mais c’est bien d’avoir l’effectif au complet. »
Début poussif de la compétition…
« Tout dépend de l’analyse qu’on peut faire d’un début poussif ou d’un début difficile, sur quel plan, athlétique, physique, dans le jeu… Une chose est sûre est qu’on n’a jamais douté de ce qu’on est capables de faire. On sait qui on est. Comme je le disais il y deux ou trois semaines, on venait avec des certitudes et petit à petit les cours de la vie ont fait que cette certitude s’est effritée un peu. Il a fallu s’accrocher, remobiliser tout le monde et avoir des croyances et travailler. C’est ce qui nous a amenés là où nous sommes aujourd’hui. Maintenant, le chemin est encore long, ce n’est pas fini. Comme je le disais aux garçons, l’objectif c’était de jouer sept matchs. Aujourd’hui, on a la possibilité de jouer les sept. On a aussi envie de jouer la grande finale, pas la petite finale. ce groupe est motivé et conscient et capable d’écrire l’histoire. »
Que disent les chiffres du football sénégalais ?
« C’est une très bonne question. Je pense que les journalistes sénégalais pouvaient répondre à cette question. En tout cas, c’est très bien de souligner le travail que cette génération est en train de faire, tout l’ensemble du staff technique, l’ensemble des gens qui sont collés à cette équipe nationale. On travaille avec des hauts et bas, tout en gardant une ligne directrice. Depuis 2015, s’il y a progression au niveau international d’une équipe sur 6 ans, je crois que le Sénégal en fait partie. Quand je suis arrivé, je crois qu’on était 14e sur le plan continental et 64e sur le plan de la Fifa. Je crois que le Sénégal est le premier en Afrique et dans le top 20 du classement Fifa. Ce n’est pas un hasard, c’est un travail de longue haleine. On continue à travailler et cela ne pourra être couronné que si cette génération gagne un trophée. Le Sénégal court derrière ce trophée depuis 1960 avec de très belles générations. On se battra pour le décrocher. »
Pape Djibril Gaye (envoyé spécial au Cameroun-Actusen.sn)