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Amadou Ba sur la motion de censure : «la lecture de l’exposé des motifs traduit une rédaction hâtive, au contenu déconnecté de la déclaration de politique générale»

Même si beaucoup pouvait jurer la main sur le cœur que la motion de censure déposée par les 53 députés de Yewwi Askan Wi n’allait pas être votée, la tournure de cette affaire a surpris tout de même plus d’un. Elle sera bénie que par 55 députés et pour passer, il fallait en avoir 83. Mais, cela est sans surprise ! Déjà, la manière dont Birame Souleye Diop l’a présentée devant ses collègues députés pour les convaincre à l’adopter laisse à désirer. C’est pourquoi le président du groupe parlementaire de YAW sera victime de moquerie de la part de ses pairs. A son tour, après que la liste des orateurs a été épuisée, le Premier ministre n’a pas mâché ses mots pour clouer au pilori ses adversaires politiques.

«Honorables députés, l’exposé des motifs de la ‘’motion de défiance’’ qui est soumise est plus un discours de campagne électorale réchauffé», a estimé Amadou Ba, en réponse aux députés de YAW. S’attaquant à l’ordre du jour, le Pm revient à la charge : « La lecture de l’exposé des motifs traduit une rédaction hâtive, au contenu déconnecté de la déclaration de politique générale. Cette motion paraît avoir été rédigée avant ladite déclaration et rattachée artificiellement non à son contenu, mais à leur attente déçue. L’analyse de ce que ses auteurs qualifient de « motion de défiance», révèle en effet des distorsions et des projections fondées sur des biais cognitifs. Les rédacteurs pratiquent, dans un style trop direct, la pensée sélective en filtrant les informations qui sont en contradiction avec leurs croyances et en ne gardant que les informations qui vont dans le même sens.»

«La lecture de l’exposé des motifs traduit une rédaction hâtive»

Estimant ensuite que « par l’autocomplaisance, ils (les rédacteurs de la motion) s’attribuent la capacité de restaurer, par leur motion de défiance, ‘‘l’intégrité de la fonction parlementaire’’ en attribuant leurs insuffisances à des facteurs extérieurs, Amadou Ba de regretter que qu’ « il n’est inconnu d’aucun de nos concitoyens que vous, rédacteurs de cette motion, et vos partisans, avez pris l’engagement de rendre le pays ingouvernable ». Dans la foulée, le Pm poursuivra : « Vous projetez sur le Premier Ministre les intentions qui sont les vôtres, vous cherchez (comme vous dites vous-mêmes) à bloquer la démocratie par une attitude de défiance à la légitimité du suffrage universel ».

«Lorsque les critiques cessent d’être positives et constructives, elles perdent de leur crédibilité et de leur légitimité»

Devant les députés, les yeux dans les yeux, Amadou Ba ne cache pas le fond de sa pensée : « Lorsque les critiques cessent d’être positives et constructives pour devenir systématiques et automatiques, elles perdent de leur crédibilité et de leur légitimité. Aussi, est-il curieux qu’une motion de censure soit déposée, avant même que ce même budget ne connaisse un début d’exécution, à moins qu’il ne s’agisse d’une volonté de vouloir jeter le discrédit sur nos institutions. Notre pays ne mérite vraiment pas cela ».

Dans la foulée, M. Ba estime que les Sénégalais veulent la rupture : « la rupture avec cette manière de faire la politique, fondée sur le blocage systématique des institutions, ce qui rend les populations peu fières ; la rupture pour aller vers une démocratie apaisée dans laquelle les politiciens ont de la hauteur, et traitent avec respect et bienveillance leurs collègues, les institutions, leurs concitoyens et les pays partenaires du Sénégal ; la rupture en mettant l’intérêt supérieur du Sénégal au-delà de toute considération partisane, avec intelligence, organisation et méthode et non en cultivant la haine et l’adversité, la colère et les calomnies, les invectives et les médisances, les subversions et les transgressions ; la rupture en consolidant l’État de droit avec une justice qui protège les plus faibles, garantit sans complaisance la sécurité et l’intégrité du territoire ; la rupture pour construire avec conscience et bienveillance une nation prospère et en paix ».

«Les sénégalais veulent la rupture»

Seulement, ajoute-t-il, que « la rupture ne signifie pas la cécité volontaire pour refuser de voir des résultats tangibles et patents, des résultats qui profitent à nos compatriotes en matière de santé, de bien-être, de mobilité, de formation, de sécurité et de respect de leur dignité ». D’après le premier des ministres « la rupture ne signifie pas non plus le fait de se mettre des œillères pour rejeter ou disqualifier tout ce que vous n’avez pas réalisé, parce que vous n’avez pas encore l’opportunité d’avoir des réalisations à votre actif».

Amadou Dia (Actusen.sn)

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