Dans son discours en date du 26 février 2024 tenu à Diamniadio, le Président de la République, Macky Sall a informé que, «dans un esprit de réconciliation nationale», il va saisir «l’Assemblée nationale d’un projet de loi d’Amnistie générale sur des faits se rapportant aux manifestations politiques survenues entre 2021 et 2024». Le Forum Civil manifeste son désaccord. Dans un communiqué, l’organisation de Birahim Seck rappelle que l’impact d’une réconciliation nationale durable et consensuelle doit reposer sur la vérité et la justice.
À l’en croire, une réconciliation préfabriquée ou arrangée même revêtue du voile de la légalité ne génèrera que de la haine, du ressentiment, de l’incompréhension gros de risques pour l’unité nationale. Pour le Forum civil, les Sénégalais ont besoin de connaître la vérité, en situant les responsabilités sur les atrocités que des citoyens ont subies durant les événements survenus entre 2021 et 2024. «Durant cette période, des Sénégalais et des Sénégalaises ont vécu la terreur des violences extrêmes. Le secteur économique a été violemment impacté et des centaines de personnes, violentées, emprisonnées et plusieurs tuées. L’image du Sénégal en a pris un sérieux coup. Les familles sont dans le désarroi et l’angoisse permanents», souligne le Forum civil.
Ainsi, il dit considérer cette initiative, «inappropriée» du Président de la République, comme une volonté manifeste d’ensevelir la vérité, une absolution, un permis de tuer, de torturer, de saccager des biens, de brimer, de détruire des vies et des familles, de balafrer durablement l’image du Sénégal, en consolidant le règne de l’impunité. À la place d’une amnistie, le Forum civil exige des enquêtes transparentes et indépendantes soient diligentées pour situer les responsabilités sur les «faits se rapportant aux manifestations politiques survenues entre 2021et 2024». Il demande également que des enquêtes approfondies soient menées sur le système de recrutement des personnels de défense et de sécurité et les formations qui leur ont été dispensées de 2020 à nos jours.
Adja Khoudia THIAM (Actusen.sn)