À la suite d’une année où tous les secteurs d’activité sont impactés par la Covid-19, la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) a fait le point de la situation de l’année scolaire sénégalaise qui a été très mouvementée.
«Les cours se sont déroulés pour la première fois, dans l’histoire du système éducatif, en plein hivernage, exposant les élèves, l’encadrement et le personnel enseignant à plusieurs risques», déclare-t-elle dans un communiqué parvenu à ‘’Actusen.sn’’.
Selon la Cosydep, le pari d’avoir fait fonctionner une partie du système avec les 551 000 candidats et celui d’avoir testé un protocole pédagogique avec des seuils minimaux de compétence sont certes des opportunités qui pourraient inspirer les prochaines réformes, néanmoins elle demande au système d’apporter une réponse concrète pour le sort des 3 millions d’élèves des classes intermédiaires.
Ainsi, la Coalition a rédigé plusieurs facteurs qui, selon elle, influeront très probablement sur les résultats de cette année exceptionnelle de la pandémie de Covid-19 sur les examens certificatifs de fin d’année. La réduction des effectifs a été évoquée car pour la Cosydep. «Elle pourrait éventuellement impacter positivement les résultats et confirmer que les effectifs réduits sont un facteur de qualité contrairement aux effectifs pléthoriques».
Aussi, indique le communiqué, «l’insuffisance en personnel enseignant dans certaines disciplines, combinée à la mobilisation d’enseignants pas suffisamment préparés à tenir des classes d’examens, pourrait constituer une limite dans la qualité de l’encadrement des élèves». Il y a également «la veille sur le respect du protocole sanitaire jusqu’aux examens et la responsabilisation des communautés pour s’assurer de l’observance stricte des mesures barrières».
La liste est loin d’être terminée, car «la capacité d’anticipation du système face aux effets de l’hivernage pourrait impacter le temps réel d’apprentissage et poser un problème d’équité». De même que «le renforcement de la vigilance dans le choix, l’administration et la correction des épreuves doit être en cohérence avec le protocole pédagogique et l’apport de réponses pratiques à des questions classiques et récurrentes telles que le défaut de pièce d’état civil. A court terme, le système devra changer de perspective pour des solutions structurelles durables en lieu et place des mesures habituellement prises qui ne sont que conjoncturelles («composer sous réserve», «organiser des audiences foraines»)».
Et enfin, la Cosydep préconise «la prise de dispositions pertinentes pour l’accompagnement des candidats qui sont exemptés de reprise pour raison de maladie et la tenue de la session de remplacement qui leur est dédiée».
Quant à la rentrée 2020-2021, la Coalition soutient qu’il est indispensable d’établir un bilan objectif, exhaustif et inclusif sur tout le processus de la reprise en vue d’apprécier la portée et le taux de couverture des multiples offres d’accompagnement des apprenants mais aussi l’évaluation de la mise en œuvre des protocoles sanitaire et pédagogique.
Adja Khoudia Thiam (Stagiaire-Actusen.sn)