La justice sénégalaise a tranché. Mouhamadou Moustapha Sarr a écopé d’un an de prison ferme pour apologie de crime, menaces de mort et injures publiques sur internet. Une peine lourde, qui témoigne de la volonté des autorités de mettre un frein à la montée des discours haineux et aux tensions politiques. L’affaire fait suite d’une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux. Dans cet enregistrement, Sarr s’en prend violemment à l’opposant Ousmane Sonko et à l’ethnie diola, affirmant qu’«un Diola ne serait jamais président si ce pays n’était pas une démocratie».
Il pousse même la provocation jusqu’à appeler à l’assassinat de Sonko : «Il faut le tuer pour que le pays ait la paix.» Mais ce n’est pas tout. Un autre enregistrement audio, diffusé au tribunal, révèle des propos encore plus graves. L’accusé y appelle à des attaques contre les forces de l’ordre et réclame une intervention étrangère pour «éliminer» Sonko, le tout ponctué d’insultes virulentes.
À la barre, Mouhamadou Moustapha Sarr tente de se défendre. Il parle d’un excès de colère et implore la clémence du juge : «J’étais sous l’emprise de la colère et je me sentais trahi. Je n’ai jamais eu affaire à la justice auparavant.» Mais le procureur reste inflexible. Pour lui, ces déclarations ne sont pas anodines et constituent un réel danger pour la stabilité du pays. «Vous n’êtes personne pour menacer la paix du Sénégal. Ces discours ont provoqué des guerres ethniques ailleurs, nous n’accepterons jamais cela ici», assène-t-il.
Cependant, pour faire de cette affaire un exemple et dissuader toute récidive, le parquet a requis deux ans de prison ferme. En dernier recours, Sarr a tenté un ultime plaidoyer, implorant l’indulgence du tribunal. Il dira : «Je demande pardon. C’était une erreur. Ne me suivez pas dans ma colère. Je ne pensais pas que cette affaire prendrait une telle ampleur», a-t-il regretté. Finalement, le tribunal a condamné Sarr à un an de prison ferme.
Aïssatou TALL (Actusen.sn)