Arrêté au courant du mois de décembre 2018 au rond-point Case Bi avec un sac contenant 16,5 kg de chanvre indien, Gilbert Demba a été finalement jugé, hier, par la Chambre criminelle de Dakar. Il est poursuivi pour trafic et culture de chanvre indien. A la suite du maître des poursuites qui a requis 10 ans de réclusion criminelle, le Tribunal a mis l’affaire en délibéré au 16 février prochain.
Poursuivi pour trafic et culture de chanvre indien, un ancien aide infirmier, Gilbert Demba, a été attrait à la barre de la Chambre criminelle de Dakar. Son interpellation fait suite à l’exploitation d’une information anonyme, relative à un intense trafic de chanvre indien qui s’exercerait sur l’axe Ziguinchor-Parcelles Assainies à Dakar, animé par un individu du nom de Gilbert Demba. Selon la source, ce dernier transporterait fréquemment du chanvre indien à bord des véhicules de transport en commun. Le produit illicite, dissimulé dans du poisson séché, serait destiné à la vente en gros à ses clients établis aux Parcelles Assainies.
En utilisant la technique de l’incitation à la vente, une commande de cinquante (50) kilogrammes est passée téléphoniquement, via leur informateur, auprès du suspect. Rendez-vous est pris, le mercredi 26 décembre 2018 au niveau de Poste Thiaroye, pour la livraison de la marchandise prohibée. Sans désemparer, un dispositif de surveillance est mis en place audit lieu. Après quelques heures de surveillance, précisément aux environs de 19 heures, la cible modifie le lieu et l’heure de la transaction. Elle décide que la transaction aura lieu au Rond-point « Case Bi » aux alentours de 02 heures du matin.
C’est vers 01 heure 50 minutes du matin que l’équipe de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis) déployée sur les lieux aperçoit un individu porter un sac en sisal bien rempli et un petit sac de voyage. Son allure et ses traits physiques correspondent parfaitement à la description fournie par la source. Ainsi, il a été interpellé, séance tenante. Il affirme se nommer Gilbert Demba et vient de Kafountine. Il prétend être venu à Dakar pour vendre du poisson séché qu’il transportait dans le sac en sisal qu’il avait par devers lui.
Une fouille minutieuse des sacs se solde par la découverte d’une couche de poissons séchés entourant un second sac qui contient 15 blocs de chanvre indien de la variété dite verte, accusant, à la pesée, 16,5 kilogrammes. Ainsi, il a été conduit au Commissariat. Interrogé sur procès-verbal, Gilbert Demba a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Il s’est approprié la totalité de la drogue saisie, lors de son interpellation.
Interpellé sur l’origine de cette drogue, il déclare l’avoir cultivée dans les îles Karone (Ziguinchor). En effet, il précise être venu à Dakar pour honorer une commande passée par un certain Cheikh DIOP au prix de vingt mille (20.000) ou vingt-cinq mille (25.000) francs Cfa le kilogramme. Dans cette dynamique, il a tenu à préciser que c’est son premier coup d’essai, car c’est récemment qu’il s’est tourné vers la culture de chanvre pour faire face aux charges de sa famille après la perte de son emploi. A l’en croire, il a démarré au mois de janvier 2017 dans une surface assez réduite pour ne pas éveiller de soupçons.
A l’instruction, Gilbert Demba a servi une autre version, en déclarant que le sac n’était pas le sien. À l’en croire, il était venu à Dakar juste pour prendre sa sœur malade qu’il devait amener en Casamance. S’agissant des 16 kilogrammes de drogue, il fait croire que le sac appartenait au jeune homme qui était assis à côté. Mais, révèle-t-il, lui ne transportait aucun bagage à part un cartable contenant ses papiers. C’est cette même déclaration qu’il a tenue, hier, à la barre de la Chambre criminelle de Dakar où il comparaissait.
Pour le représentant du Ministère public, si l’accusé a tenu ce discours, hier, c’est parce qu’il n’avait pas assez d’éléments pour se défendre. Mais, de l’avis du parquetier, les faits ne peuvent pas être légèrement imputés à Gilbert Demba. Ainsi, il a déploré la mauvaise foi de celui-ci et demandé au juge de prononcer une peine de 10 ans de réclusion criminelle à son encontre. Les conseils de la Défense, en l’occurrence Mes François Senghor et Ndeye Fatou Ndiaye, ont, tour à tour, sollicité une application bienveillante de la loi pénale. La Chambre rendra sa décision le 16 février prochain.
Adja K. Thiam (Actusen.sn)