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Après avoir dissimulé sa grossesse jusqu’à l’accouchement : elle dépose le nouveau-né dans un sachet plastique qu’elle a caché sous son lit

Écrouée le 6 Août 2019, Momy Sarr a fait face aux juges de la chambre criminelle du tribunal des flagrants délits de Dakar ce mardi 4 juin 2024. Elle a été attraite à la barre pour répondre aux accusations d’infanticide. Si les juges suivent les réquisitoires du ministère public, elle écopera de 10 ans de réclusion criminelle.

Divorcée, Momy Sarr est sous tutelle de sa tante depuis cinq ans. Au courant de l’année 2019, elle est tombée enceinte. Ignorant le géniteur de l’enfant qu’elle porte, la jeune dame a eu la mauvaise idée de dissimuler sa grossesse jusqu’à la naissance du petit. Accouchée en catimini d’un garçon de 3 grammes, elle l’a déposé sous son lit dans un sachet plastique. Si elle n’était pas admise aux soins intensifs suite aux douleurs abdominales, son acte ne serait peut-être jamais découvert. En effet, c’est au cours de cette prise en charge que le médecin a constaté que la dame venait fraîchement d’accoucher. Les blouses blanches ont interpellé les enquêteurs, qui après perquisition, ont découvert le poteaux-roses.

Momy avait mis l’enfant dans un sachet avant de le déposer sous son lit. Heureusement, la science est venue au secours de la justice. Car entendue sous procès-verbal, la demoiselle soutenait avoir mis sous son lit un mort-né. Or, le diagnostic médical est sans appel. Le médecin a indiqué clairement une activité respiratoire à la naissance. Sur ces entrefaites, Momy Sarr est placée sous mandat de dépôt le 6 Août 2019. Renvoyé à la chambre criminelle sous l’accusation d’infanticide, elle garde la même ligne défensive.

«Je n’ai pas tué l’enfant. J’ai accouché d’un mort-né», rétorqua-t-elle à chaque fois. L’accusée s’est forgée une carapace devant les magistrats. Et envoya ses répliques à tout bouts de champs. Ainsi elle balance : «Le médecin a écrit ce qu’il veut dans son rapport. C’était un mort-né. J’ai accouché chez moi dans les toilettes. J’étais en position assise au moment de l’accouchement. Après l’accouchement, j’avais déposé l’enfant sous mon lit après l’avoir introduit dans un sachet. J’avoue que j’ai fait une erreur en le mettant dans un sachet en plastique. Je ne connais pas son père. Ma tante était au courant de ma grossesse».

Cependant, cette dernière l’a contredit devant les agents enquêteurs. D’ailleurs c’est elle qui l’a amené à l’hôpital lorsqu’elle n’arrêtait pas de se plaindre de maux de ventre. Nonobstant le fait que l’autopsie a démontré que l’enfant était vivant et avait une lésion externe, l’accusée se résigne à soutenir avoir laissé sous son lit un mort-né. Mais le procureur estime que rengaine des accusées d’infanticide est de faire croire que l’enfant est un mort-né.  Pis, la dissimulation de la grossesse et de l’accouchement prouve bêtement l’intention criminelle de la part de Momy. A cet effet, il requiert de la déclarer coupable et de la condamner à 10 ans de réclusion criminelle.

De son avis, son comportement à l’audience ne fait pas montre d’un certain amendement. «Elle ne mérite pas de circonstances atténuantes», indique le parquet. Ses avocats qui courent à sa rescousse livrent les raisons qui justifieraient le comportement de l’accusée devant la barre. Pour Me Fara Gomis, cette dame est prise par l’émotion et tente de se défendre comme si elle était devant des gens qui sont là pour l’enfoncer. «C’est déjà une sanction de voir son fils tué par elle-même», ajoute-t-il. Son confrère, Me Nokhine Mbodji en appui estime que c’est la clameur populaire qui ne n’a pas encore laissé Momy. C’est pourquoi elle a eu ce comportement à la barre. Et Me Ndiack ba, pour camper le décor, demande une application bienveillante de la loi pénale. «L’acte qu’elle a posé est répréhensible. Mais ce n’est pas parce qu’elle est mauvaise. Avec la pesanteur sociale on peut commettre des choses regrettables. Et aujourd’hui elle a des remords», plaide la défense. L’affaire est mise en délibéré le 20 juin prochain.

Aissatou TALL (Actusen.sn)

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