Ainsi, elle lui prêtait de l’argent pour fructifier son commerce et la doter. Sur sa demande, la femme se filmait nu avant de lui envoyer les images. Quand il a reçu ces vidéos désobligeantes, il a commencé à la faire chanter de lui de donner 200 mille francs au risque de divulguer ses images. Pour mettre fin à sa souffrance, Amina S. a porté l’affaire en justice. Ainsi, il est placé sous mandat de dépôt le 9 septembre dernier pour répondre aux chefs de détention d’images contraires aux bonnes mœurs en vue de leur diffusion et d’extorsion de fonds portant sur 527 mille francs.
Le couple a atterri devant le tribunal ce lundi 21 octobre 2024. Face au tribunal, le prévenu reconnaît les faits. La partie civile qui revient sur les faits précise avoir connu le prévenu dans un village situé à quelques mètres de Rosso Sénégal avant d’échanger de contact avec lui. «Pour la dot, il m’a fait savoir qu’il va commercialiser ses deux caisses de chaussures, un mouton et tv. Par la suite, il m’a emprunté de l’argent sous prétexte qu’il veut compléter la dot. Il veut m’offrir 700 mille francs. J’ai accepté de lui accorder un prêt. Mais il a continué à m’emprunter de l’argent. Pour satisfaire ses demandes, j’ai sollicité des membres de ma famille. Au total, je lui ai prêté 700.000 francs. Sur sa demande, je lui ai aussi envoyé des vidéos obscènes. Quand je lui ai réclamé mon argent, il a commencé à me menacer disant qu’il allait diffuser mes images obscènes si je ne lui verse pas de l’argent. Quand j’ai appelé mon frère, ce dernier m’a conseillé de venir à Dakar. Il m’a remboursé 400.000 francs, il me doit 127 mille francs», ajoute-t-elle.
Toutefois, Diop tient à préciser qu’il n’avait pas l’intention de mettre en œuvre ses menaces. Il dira : «Quand elle m’a réclamé son argent, je lui ai demandé un délai. Par la suite, j’ai commencé à la menacer de publier les images au cas où elle ne donnerait pas 150 mille francs. Mais je n’avais pas l’intention de passer à l’acte». Mais c’est convaincre le ministère public qui, convaincu de sa culpabilité, a requis de le déclarer coupable et de le condamner à une peine ferme de deux ans. Néanmoins, le conseil de la défense qui sollicite la clémence du tribunal estime qu’à partir du moment où la partie civile a envoyé l’argent de son propre gré il n’y a pas d’extorsion de fonds. Par rapport à la violence et voie de fait, Me Mamadou Ciss déclare : «il y a eu un prêt. Mais c’est la dame qui a parlé de menace en premier. Des violence qui n’ont pas existé antérieurement mais aussi postérieurement. La collecte n’est pas frauduleuse. Il y a eu seulement une détention. Au sujet de cette infraction, je suis là pour solliciter la clémence de votre juridiction. Il a mal agi. rien ne peut justifier son comportement vis-à -vis de cette dame. Malgré son âge, il n’a jamais comparu devant une juridiction pénale. Il a des enfants mineurs à sa charge», plaide la robe noire.
Finalement, le tribunal après en avoir délibéré a retenu le délit de détention d’images contraires aux bonnes mœurs. Le juge condamne Mamadou Diop à une peine d’emprisonnement de deux ans assorties du sursis et ordonné le paiement du montant de 127 mille francs
Aïssatou TALL (Actusen.sn)