Mariée et mère de deux enfants, Yaye Astou Ngome a écopé de trois mois d’emprisonnement ferme. Cette peine fait suite à la plainte de Mariama Zahra Diagne. Établie au Maroc, elle a participé à une tontine de la prévenue. Celle-ci étant fictive, la plaignante n’a jamais reçu son dû même après 14 mois de cotisation.
Créer des tontines fictives et gruger d’honnêtes gens, c’est l’activité favorite de Yaye Astou Ngom. Cette dernière a réussi à ruiner plusieurs personnes. Pour se faire, elle déclare aux adhérents que les tontines sont sous la supervision d’un adjudant au commissariat des Parcelles Assainies. En effet, la dame qui est établie au Maroc, a participé à une tontine de Yaye Astou Ngom, en y faisant adhérer trois autres membres de sa famille. Chaque mois, elle verse la somme de 270 mille francs. Pour appâter ses victimes sur le nombre de participants, elle leur donnait des numéros fictifs et parfois, ceux des membres de sa famille. Il ressort de la procédure que la tontine devait durer 14 mois.
Au bout du 11e mois, la plaignante et les membres de sa famille devaient recevoir successivement leurs parts. Quand celle-ci lui a demandé son dû, Yaye Astou Ngom, pour se tirer d’affaires, lui dit que certains membres n’ont pas cotisé. Lasse de réclamer son argent, Mariama Zahra Diagne dépose une plainte contre elle. L’affaire a été évoquée ce mardi, devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar.
En prison depuis le 26 janvier, Yaye Astou Ngom, âgée de 28 ans reconnaît devoir de l’argent à la partie civile. Elle explique que la tontine a commencé le 15 janvier 2023. À l’en croire, les participants étaient au nombre de 16. Elle précise également que le 17e devait lui revenir et que les autres étaient d’accord sur ce principe. «L’un des participants s’est retiré dès le premier mois. Sur ce, j’ai demandé aux autres membres d’augmenter leur cotisation pour couvrir les 17 mois. Par la suite, d’autres membres qui ont déjà récupéré leur mise, se sont retirés. On faisait le tirage dans le groupe Whatsapp», a déclaré la prévenue qui est mariée et mère de 2 enfants.
Entendue à son tour, la plaignante Mariama Zahra Diagne renseigne : «Quand j’ai déposé plainte, les réquisitions de la Sonatel ont démontré qu’elle nous a donné des numéros fictifs, quand je lui ai demandé les coordonnées des autres participants. Certains numéros appartiennent à ses proches. Aussi, elle m’avait dit que c’est l’Adjudant Niane du commissariat des Parcelles Assainies qui supervisait la tontine. Ce qui est faux. Ce dernier m’a fait savoir qu’elle est une habituée des faits. Il reçoit souvent des personnes qui se plaignent de ses agissements. La tontine n’a jamais existé».
Convaincu de la culpabilité de la prévenue, l’avocat de la partie civile a réclamé pour le compte de sa cliente la somme de 3,5 millions de francs CFA en guise de dédommagement. A la suite du ministère public qui a requis une peine d’emprisonnement de trois mois ferme, l’avocat de la défense a sollicité une application bienveillante de la loi pénale. Malheureusement sa requête n’a pas été acceptée par le tribunal qui a reconnu sa cliente coupable d’escroquerie. Elle a écopé d’une peine d’emprisonnement de 6 mois dont 3 mois de prison ferme. En sus de sa peine, elle doit allouer 3,5 millions de francs CFA à la plaignante Mariama Zahra Diagne. Dès qu’elle a entendu la sentence, Yaye Astou Ngom a piqué une crise avant d’être évacuée.
Aïssatou TALL (Actusen.sn)