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Après son séjour carcéral : Ousmane Sonko retrace le film des négociations qui ont abouti à sa libration

Même si son candidat est l’un des favoris de la présidentielle du 24 mars prochain, Ousmane Sonko ne considère pas que cette joute est gagnée d’avance. «Nous avons une élection à gagner, et on a perdu trop de temps», dira-t-il d’entrée ce vendredi lors de sa première sortie 24 heures après sa libération. Toutefois, il considère, comme pour répondre à ceux qui défendent l’idée de reporter l’élection, que s’il y avait quelqu’un qui devait contester le travail du conseil constitutionnel dans le cadre du traitement des dossiers de candidature, ce serait bien lui.

«Il faut le dire. Ce n’est pas la peine de féliciter le Conseil constitutionnel quand il fait son boulot. Je dénonce la manière dont il a rejeté ma candidature en ne respectant pas l’article L.41, car il l’a fait sur commande. D’autant plus que selon les rumeurs qui courent, puisque qu’il n’y pas encore de preuves, il y a eu corruption au cœur de cette institution. Mais s’il y a quelqu’un qui doit contacter cette élection, c’est bien moi», insiste-t-il. Avant de prévenir : «Soyons toutefois prudents. Rien n’est gagné d’avance. Il faut voter massivement et sécuriser le vote. D’ailleurs, le dernier service que je demande au Président Macky Sall, c’est d’organiser une élection transparente».

Dans la foulée, Ousmane Sonko a confirmé avoir reçu des émissaires depuis la Prison du Cap Manuel, ajoutant qu’il était dans l’obligation de négocier puisque, rappelle-t-il, à un moment donné, même le prophète Mohamed a été obligé de signer un pacte avec ses adversaires qui aura valu à sa communauté 10 ans de stabilité. «Il y a eu des discussions avec des émissaires qui sont venus me voir. Mais on ne s’est entendus sur aucun point, même si nous l’avons fait dans le respect mutuel. Nous avons discuté sur le report de l’élection. J’ai dit que ma personne est trop insignifiante pour justifier le report de cette élection. Et on a tout fait, par la suite, pour ne pas entretenir le report. Le deuxième point concerne la loi d’amnistie. J’ai posé mon véto, en proposant l’abandon des charges. Même si j’ai tenu à ce que nos députés, avant de voter pour ou contre la loi, essayent de savoir le fond de cette loi. Mais disons que la loi est passée pour que nous soyons là devant vous. Le dernier point est le dialogue et ma position n’a jamais varié sur ce point», a détaillé Ousmane Sonko.

Faisant savoir ensuite qu’il était dans de bonnes conditions en prison, ce qui n’était pas le cas pour Bassirou Diomaye Faye, Ousmane Sonko insistera : «On ne m’exige rien ! Sur insistance des membres de l’opposition et de certaines personnes de la société civile, on m’a proposé le report de la présidentielle. Il n’y a pas eu de troc et nous n’avons donné aucune contrepartie à qui que ce soit. S’il y en avait, je ferais bloquer la loi d’amnistie et jouerais le jeu du report car je serais le principal bénéficiaire. Et je tiens à  dire que nos vis à vis ont respecté nos positions. Et dans cette affaire, il n’y a ni de vainqueur ni de vaincu. Mais nous avons suivi notre destin. Il était dit qu’on passerait par ces étapes. On en n’est pas sortis moins grandis qu’avant”.

Amadou DIA (Actusen.sn)

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