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Attaques contre les chefs religieux, échanges de tirs entre Mimi Touré et le Pds, l’avenir de la coalition Yaw, troisième candidature de Macky Sall : Me Moussa Diop tire sur tous

Dans une interview exclusive accordée à « SourceA », Me Moussa Diop n’a pas mâché ses mots. Le président du Mouvement AG/Jotna s’est prononcé sur plusieurs questions à savoir les critiques faites contre les chefs religieux. L’ancien directeur général de « Dakar Demm Dikk » a donné également son point de vue sur la posture adoptée par le Parti démocratique sénégalais qui refuse d’adhérer à la plateforme mise en place par l’opposition pour combattre le troisième mandat de Macky Sall, à cause de Mimi Touré qui en est membre.

L’autre sujet évoqué par Me Moussa Diop est relatif à l’avenir de ‘’Yewwi Askan Wi’’, qui, selon lui, n’est plus une coalition mais une plateforme où les gens se regroupent uniquement pour l’intérêt de l’opposition. La question du troisième mandat n’a pas été épargnée par la robe noire qui persiste et signe que le président Macky Sall doit sortir par la grande porte pour que la paix et la stabilité règnent dans le pays.

SourceA : Quelle analyse faites-vous de la situation politique actuelle marquée par des critiques contre les chefs religieux ?

Me Moussa Diop : Nous avons, aujourd’hui, à travers les réseaux sociaux ainsi que par presse interposée, souvent remarqué des injures à l’encontre de toute personne qui ne fait que donner son point de vue. C’est pourquoi je considère qu’il faudra un peu de retenue. Les chefs religieux sont quasiment les sages de notre pays. Aller jusqu’à les mêler à la politique, c’est quelque chose qu’il faudra éviter. Je trouve que toute parole déplacée à l’encontre d’un citoyen qui ne partage pas votre point de vue, va à l’encontre de la démocratie. J’invite les régulateurs sociaux que sont les chefs religieux à intervenir et à clarifier le débat pour qu’il y ait une paix publique. En effet, ce que nous sommes en train de vivre aujourd’hui, à savoir l’intention ou même le troisième mandat en téléchargement, si telle est la volonté du président de la République sortant Macky Sall, va mettre le pays dans un situation d’instabilité. Et pour ça, la parole publique ne doit pas être dévalorisée au point de pousser certains à créer des comptes fictifs et à insulter des gens y compris les chefs religieux. Nous condamnons tous ces propos-là, appelons à la retenue et invitons aussi les acteurs à parler à leurs électeurs.

« Les chefs religieux sont quasiment les sages de notre pays. Aller jusqu’à les mêler à la politique, c’est quelque chose qu’il faudra éviter. »

SourceA : On constate qu’au niveau de l’opposition, les leaders ne parlent pas le même langage sur la question du troisième mandat. En atteste la dernière sortie du Pds qui accepte d’adhérer à la plateforme mise en place contre le troisième mandat mais sans Mimi Touré. Donc est-ce qu’il n’y a pas un travail à faire au sein de l’opposition pour éclaircir certaines positions ?

Me Moussa Diop : Tout sur quoi nous sommes quasiment d’accord qui peut nous rassembler à savoir être contre le troisième mandat, mérite que nous soyons ensemble et que nous nous retrouvions autour de ce combat. Maintenant, tout sur quoi, chacun a le droit de créer son programme, ce sera une affaire qui engage sa formation politique. La Coalition ‘’Wallu’’ et le Pds ont géré ce pays. Aujourd’hui, on les attend plus sur des questions qui intéressent la Nation. Lors des élections dernières, ils étaient avec l’opposition pour réduire la force de frappe du pouvoir mais dès qu’ils ont traversé la rive, on ne les entend plus. À l’Assemblée nationale, ils défendent le Pouvoir. Et quand ils sont invités par Yewwi Askan Wi à faire un concert de casseroles, ils se cachent derrière le pouvoir. Quand la coalition Benno Bokk Yakaar veut liquider politiquement Mimi Touré à travers le retrait de son poste de député à l’Assemblée nationale, le Wallu a soutenu la Mouvance présidentielle. Mimi Touré était la garde des Sceaux dans l’affaire Karim Wade. Mais s’il y a quelqu’un à qui on doit reprocher des choses, ce n’est pas Mimi Touré mais plutôt le président Macky Sall qui avait initié la politique des biens mal acquis. Bref, je pense que ce sont les cœurs qui parlent. Ce ne sont ni la raison, ni la tête. Et en politique, quand on est homme d’État, il faut dépasser la rancune et la vengeance.

« Lors des élections dernières, la Coalition ‘’Wallu’’ était avec l’opposition pour réduire la force de frappe du Pouvoir. Mais dès qu’elle a traversé la rive, on ne l’entend plus. »

SourceA : Qu’est-ce que vous pensez aujourd’hui de Yewwi Askan Wi en tant que coalition ?

Me Moussa Diop : La Coalition Yewwi Askan Wi n’existe plus parce que tout le monde est parti de son côté. Tout dernièrement, Khalifa Sall a démissionné. Lui n’est pas éligible mais il est en campagne électorale. Peut-être, il sait des choses que nous ignorons mais pour le moment, on sait pertinemment qu’il n’est pas éligible. Ousmane est allé de son côté, en tant que candidat. Il y a également Déthié Fall qui est candidat et d’autres sont partis. Donc Yewwi Askan Wi n’est plus une coalition mais tout simplement une plateforme où des gens se retrouvent lorsqu’il s’agit de questions d’intérêt commun pour l’opposition.

« Yewwi Askan Wi n’existe plus parce que tout le monde est parti de son côté. Même Khalifa Sall a démissionné. Lui n’est pas éligible mais il est en campagne électorale. »

SourceA : aujourd’hui, on constate qu’il y a deux Associations des maires du Sénégal. Est6ce que c’est une posture républicaine, d’après vous ?

Me Moussa Diop : La République doit être sauvegardée et je trouve que celui qui arrive à gérer ce pays doit être quelqu’un qui rassure. Il doit poser des actes qui poussent les citoyens à ne plus s’abstenir comme aux dernières élections législatives. Nous ne voulons pas qu’en 2024, il y ait des morts comme en 2012. Nous demandons au président de la République de sortir par la grande porte. Nous demandons aussi aux acteurs, surtout aux responsables politiques de poser des actes qui respectent les Institutions de la République. Tirer sur la justice et sur les forces de défense et de sécurité uniquement parce qu’on veut être candidat ne fait pas sérieux. Macky Sall ne peut pas rendre inéligible qui il veut.

« Tirer sur la justice et sur les forces de défense et de sécurité uniquement parce qu’on veut être candidat ne fait pas sérieux »

SourceA : pour vous, quelles sont les questions qu’on doit clarifier pour avoir une élection présidentielle apaisée en 2024 ?

Me Moussa Diop : La première question à régler aujourd’hui et sur laquelle je pense que 90% de Sénégalais sont d’accord, c’est que ce n’est pas au président de la République de dire quand je veux. C’est la Constitution qui fixe deux mandats. Donc, le président doit respecter sa parole et sortir par la grande porte pour que la paix et la stabilité règnent dans le pays.

SourceA : Vous dites que le président doit respecter sa parole mais s’il décide de se présenter, c’est le Conseil constitutionnel qui va valider sa candidature. Quel message peut-être lancé à la justice ?

« Si le président tarde à édifier les Sénégalais sur sa candidature en 2024, c’est parce qu’il évite les manifestations. Il n’a qu’à nous rendre le Sénégal comme il l’a trouvé »

Me Moussa Diop : Le président avait dit qu’il édifierait les Sénégalais après les élections législatives. Il ne l’a toujours pas fait. Et ce n’est pas pour rien qu’il repousse toujours la date. Parce que demain, s’il dit je suis candidat, les manifestations vont commencer. Qu’elles soient autorisées ou pas. De sa décision également de se candidater, c’est le Conseil constitutionnel qui va être saisi. Si les élections sont organisées également par son ministre de l’Intérieur, celles-ci ne seront pas reconnaissants. Pour l’intérêt du Sénégal, il n’a qu’à nous rendre le Sénégal comme il l’a trouvé. A moins d’un an de l’élection présidentielle, son propre clan est en train de faire le tour du pays pour l’investir. Mais ces gens de Bby ne sont pas courageux.

Propos recueillis par Mansour SYLLA 

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