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Attentat à la pudeur et détournement de mineure : les révélations choquantes des deux parties

Toute l’assistance est restée muette de stupéfaction, hier, au tribunal des flagrants délits du tribunal de Dakar. Un jeune homme de 19 ans, du nom de papa Gningue a été traduit en justice par sa petite amie Salla Diagne. Les faits qui lui ont valu sa comparution, remontent au dimanche 03 janvier dernier. Vers 21 heures, la jeune fille Salla Diagne s’est rendue à la police pour porter plainte contre son amoureux qui aurait abusé d’elle, en la menaçant avec un couteau. Mais les versions délivrées par les deux parties ont été si surréalistes que le juge a sollicité la comparution des témoins.

Le 03 janvier 2021, Salla Diagne a filé à la Police, pour porter plainte contre son ex. Les policiers lui ont demandé d’aller informer ses parents, afin qu’ils viennent ensemble. Quelque temps plus tard, elle est revenue avec sa sœur et la plainte a été validée.  Du coup, les flics sont allés cueillir le nommé Papa Dieng pour son implication présumée dans le détournement et attentat à la pudeur commis avec violence. A la Police, la fille avait déclaré, en la présence de sa grande sœur, être née en 2002.

A la Police, la plaignante dit être née en 2002, mais se donne 15 ans devant le juge

Appelée au prétoire, Salla Diagne est revenue avec sa sœur en niant la date de naissance qu’elle avait communiquée à l’enquête préliminaire. Selon elle et sa sœur qui l’appuie, elle est née en 2005. Ce qui fait qu’elle se retrouve avec 15 ans. Malheureusement pour elle, le juge a été catégorique. Car, dit-il, Salla Diagne est assurément plus vieille. «Je ne suis pas né de la dernière pluie. À te regarder, on ne te donne guère les 15 ans que tu veux nous faire croire. Si vous vous êtes concertées pour enfoncer davantage le prévenu, c’est peine perdue parce que cela ne se passe pas comme ça ici».

La sœur de la partie civile, assise sur une chaise roulante, tente de se justifier. «Quand on déclarait à la police qu’elle est née en 2002, on n’en était pas certaines. C’est par la suite que j’ai appelé son père et il m’a dit qu’elle est née en 2005», explique la sœur de Salla. Malgré ces éclaircissements, le juge a campé sur sa position. «On n’est pas fou. C’est comme si je te disais que moi, j’ai 20 ans», lui balance le magistrat. Qui leur a donc demandé de lui montrer l’acte de naissance de la plaignante. Mais cette dernière dit qu’elle n’en disposait pas.

Ainsi, ils ont procédé au déroulement des faits. Salla Diagne, domestique de son état, a été la première à dire le motif de sa plainte. Elle a commencé à avouer qu’elle entretenait une relation idyllique avec le jeune homme. ‘’Je partais le voir, parfois. Mais on vivait un amour platonique. Il ne s’est jamais rien passé entre nous deux. On buvait du thé et discutait jusqu’à ce qu’arrive mon heure de rentrer», fit-elle croire, avant de revenir sur les faits. «C’était le dimanche, jour de mon repos. Je partais voir mon amie, mais elle n’était pas chez elle. Elle habite près de chez Papa. Ce dernier a loué une chambre qu’il partage avec ses amis. C’est au quatrième étage. À mon retour, j’ai croisé Papa et il m’a invité chez lui, sous prétexte qu’il voulait me parler. Je l’ai suivi. C’était à 19 heures», narre Salla Diagne.

Celle-ci renchérit : «à côté de sa chambre, il y a un coin et il m’a fait entrer là-bas. Une fois dans cette minuscule pièce, il a sorti un couteau pour me menacer. Il m’a dit que cela fait longtemps qu’il me propose de lui satisfaire ses désirs charnels mais aujourd’hui, je vais le faire de gré ou de force. Il a coupé mon slip avec le couteau qu’il détenait et a commencé à me doigter. Après, il a introduit son sexe dans ma bouche et j’ai vomi. J’ai crié ‘’Wouy sama ndeye’’. Ses amis, Waly et Tapha, qui étaient dans la chambre, m’ont entendue, mais ils ont augmenté le volume de leur radio», raconte-t-elle.

Le juge lui a demandé à quelle heure elle est sortie de la maison et ce qu’elle a fait, par la suite. La plaignante a répondu que, ce jour-là, elle est sortie de la maison à 21 heures avant de filer vers la Police et dénoncer son ex. le juge dubitatif lui a demandé comment est-ce possible que Papa la menace pendant 2 heures de temps. Mais Salla Diagne dit que c’est ce qui s’est passé. Selon elle, Papa est son premier amour et à part lui, il n’en a jamais connu un autre.

Parfois dubitatif vis-à-vis de la plaignante et tantôt ébahi, le juge a renvoyé l’affaire jusqu’au vendredi prochain

Le magistrat, pas du tout convaincu, a révélé qu’il y a des zones d’ombres. Car, dit-il, c’est impossible qu’une fille fait l’amour pour la première fois, se fait doigter et ne présente aucune blessure. «Si tel était le cas, tu serais examinée par un spécialiste pour te délivrer un certificat médical».

Ainsi, vient le tour de Papa Gnigue pour donner sa version des faits. «Je reconnais avoir entretenu avec elle des relations sexuelles, ce jour. Mais ce n’est pas la première fois. Elle était ma petite copine et chaque jour que Dieu fait, elle passait chez moi à sa descente pour qu’on le fasse. Parfois même, c’est elle qui me forçait.

Je lui avais promis de lui acheter un téléphone dans trois jours. Quand on a fini d’entretenir, elle était fâchée parce que je lui ai dit que je ne lui donnerai rien, parce qu’elle n’est jamais rentrée à cette heure. Elle m’a dit qu’elle allait crier. C’est pour cela qu’elle a porté plainte. Pendant tout ce temps, mes amis étaient à côté, dans la chambre».

C’est à ce niveau que le juge, ébahi, a renvoyé l’affaire jusqu’au vendredi prochain. Car, selon lui, les amis de Papa, cités dans l’affaire, en l’occurrence Tapha Tine et Abdou Khadr Diongue, doivent impérativement témoigner.

Adja Khoudia Thiam, (Stagiaire Actusen.sn)

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