Quelle mouche a piqué les autorités pour autoriser la tenue du face-à-face entre deux lutteurs dans une Station services mais également dans une zone à fort taux criminogène?
Comment peut-on, en ces périodes où l’Etat communique sur d’éventuelles menaces terroristes, autoriser une telle manifestation dans un endroit aussi stratégique qu’une Station services et à quelques encablures de la Société Africaine de Raffinage et des dépôts de gaz ?
Questions d’autant plus légitimes que la banlieue, c’est connu de tous, est un terreau pour le banditisme surtout en des occasions comme ce face-to-face entre Modou Lô et Lac 2. Occasion souvent saisie par les malfrats pour perpétrer des scènes de violences inouïes. Histoire, pour eux, de s’illustrer à travers un lutteur désigné comme leur champion.
Enregistrer un mort à la suite de cet évènement peut être considéré comme une réussite de la part des Services de sécurité qui avaient, très tôt le samedi, pris les dispositions pour circonscrire à toute velléité de violences. Le jeune Khalifa Ndiaye, seule victime connue de cette manifestation, a été poignardé à la suite d’une altercation avec des partisans du camp adverse.
Khalifa Ndiaye, « déchiqueté » à coups de couteau
Son corps a été découvert sous le pont de Sicap Mbao, après la fin du face-à-face, criblé de coups de couteau. Dès 19 heures, circuler sur la route nationale était devenue un véritable chemin de croix et les vendeuses de fruits qui ont pignon sur rue le long de la route, entre Poste Thiaroye et Sicap Mbao, sont conscientes des dégâts à venir chaque fois qu’il y avait un combat de lutte.
Plus grave, cette fois-ci, ce n’était pas à Demba Diop ou Iba Mar Diop, principaux stades servant d’arènes aux combats de lutte, mais au rond-point de Sicap Mbao, à proximité de Fora, des quartiers populeux de Diamaguène, Fass Mbao connus comme des niches de banditisme.
La razzia des agresseurs, vers les coups de 22 heures
Dès 22 heures, la tension avait atteint son paroxysme, les voitures avançaient à pas de caméléon dans les deux sens. Même si les gendarmes, en nombre suffisant, veillaient au grain aux alentours de la station-service, lieu désigné pour la prestation des deux lutteurs, entre Poste Thiaroye et Sicap Mbao, les agresseurs s’adonnaient à leur sport favori.
Arrachant les téléphones-portables de passants ou même ouvrant les portières des véhicules pour contraindre les occupants à leur remettre téléphone, argent ou sacs sous la menace d’armes blanches. C’est ainsi que plusieurs victimes ont été dénombrées sans compter les affrontements entre camps rivaux qui auront fait, selon le Centre de santé de Mbao, plusieurs blessés enregistrés.
Entre 22 heures et 02 heures du matin, la banlieue a été sous la coupe réglée des partisans de Modou Lo et Lac de Guiers 2 qui y firent régner leur loi. Un automobiliste à bord d’une PRADO qui ne voulait pas céder le passage aux accompagnateurs d’un des lutteurs, en a fait l’amère expérience, à hauteur de la Station Shell de Diamaguène. Où sa 4X4 a été tout bonnement caillassée par des jeunes, qui étaient à bord d’une trentaine de motos et scooters. Le pauvre n’avait que ces yeux pour pleurer et n’eut été la vigilance d’un conducteur de scooter, le pire se serait produit.
Actusen.com