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Aux États-Unis, le procès en destitution de Donald Trump a débuté

Le Sénat américain a formellement ouvert, jeudi, le procès en destitution de Donald Trump, avec la lecture solennelle de l’acte d’accusation du président américain. Il est poursuivi pour abus de pouvoir et entrave à la bonne marche du Congrès.

Le procès en destitution de Donald Trump s’est ouvert au Sénat, jeudi 16 janvier, avec la lecture solennelle de l’acte d’accusation du président américain, le troisième de l’histoire des États-Unis. Même s’il doit être jugé pour abus de pouvoir et entrave au travail du Congrès, le milliardaire a toutes les chances d’être acquitté au Sénat, où les élus de son parti disposent d’une majorité de 53 sièges.

Selon la procédure d’Impeachment, les sénateurs chargés de le juger ont prêté serment. Le procès doit être ajourné jusqu’à mardi à 18 h GMT, lorsque les débats de fond débuteront véritablement.

Sept élus démocrates de la Chambre des représentants désignés procureurs se sont présentés à midi dans l’hémicycle de la chambre haute. À leur arrivée, un gradé chargé du protocole, le « sergent d’armes », a appelé l’auditoire à « garder le silence, sous peine d’être emprisonné ».

D’un ton grave, empreint d’émotion, le « procureur en chef » Adam Schiff a alors lu l’acte d’accusation adopté le 18 décembre par la Chambre.

« Donald John Trump, président des États-Unis, a été mis en accusation pour des crimes et délits graves », a-t-il énoncé. Il « a agi d’une manière contraire à la confiance placée en un président et subversive pour la conduite du gouvernement ».

Selon l’acte d’accusation, le président a demandé à l’Ukraine d’enquêter sur Joe Biden, son rival potentiel à la présidentielle de novembre, et exercé des pressions pour obtenir gain de cause, notamment en gelant une aide militaire cruciale pour ce pays en guerre avec la Russie.

Une fois ce chantage révélé, il a entravé l’enquête du Congrès, en interdisant à ses conseillers de témoigner ou de fournir des documents, a encore détaillé Adam Schiff.

Le procès ne devrait pas durer plus de deux semaines

Donald Trump assure depuis le début qu’il n’a « rien fait de mal » et se présente en victime d’un « coup monté », d’une « chasse aux sorcières » orchestrée par les démocrates. Il a d’ailleurs déclaré, dans la soirée de jeudi, que son procès serait « très vite » bouclé.

Les élus républicains font jusqu’ici bloc autour de lui. Leur chef Mitch McConnell a encore critiqué, jeudi, l’enquête menée par la Chambre, « une performance visiblement partisane du début à la fin ». Mais, a-t-il poursuivi, « l’heure de la Chambre est finie, c’est au tour du Sénat » et « cette assemblée existe pour que nous puissions (…) mettre de côté nos réflexes bestiaux ».

En décembre, ce fidèle défenseur du président avait été plus loin, reconnaissant se « coordonner » avec la Maison Blanche et ne pas être un juré « impartial » dans ce dossier.

Jeudi après-midi, il devra pourtant, comme l’ensemble de ses collègues, promettre solennellement de « rendre la justice de manière impartiale ». Les cent sénateurs prêteront serment collectivement devant le chef de la Cour suprême des États-Unis John Roberts, à qui la Constitution confie le soin de présider le procès.

Ils signeront ensuite, quatre par quatre, un « livre de serment » et les débats seront ajournés jusqu’à mardi. Selon un haut responsable de l’administration, le procès ne devrait pas durer plus de deux semaines.

Pendant cette période, les sénateurs devront assister aux audiences, sans sortir de la salle et en respectant le plus grand silence. S’ils ont des questions pour les parties, ils devront les poser par écrit à John Roberts, qui les lira à voix haute.

Donald Trump « savait exactement ce qui se passait »

Adam Schiff, l’une des bêtes noires de Donald Trump, portera l’accusation. Chef de la commission du Renseignement de la Chambre, l’élu de 59 ans a supervisé l’enquête en destitution contre le président, qui l’a rebaptisé « Schiff le fourbe ».

Son équipe compte six parlementaires démocrates qui reflètent la diversité des élus du parti. Nancy Pelosi a expliqué les avoir choisis pour leur « expérience juridique » d’ex-procureurs, d’avocat ou encore de chef de police. Il faudrait une majorité des deux tiers à la chambre haute pour obtenir une destitution du président, soit la défection de 20 sénateurs républicains, ce qui paraît impossible.

Les démocrates espèrent malgré tout que le procès fera émerger de nouveaux éléments embarrassants pour Donald Trump, et réclament l’audition de quatre proches conseillers du président.

Ils ont dévoilé, mardi, des documents inédits, accablants selon eux, provenant de conversations téléphoniques de Lev Parnas, un Américain d’origine ukrainienne associé de l’avocat personnel du président, Rudy Giuliani. Dans la foulée, Lev Parnas a assuré dans plusieurs médias que Donald Trump « savait exactement ce qui se passait » au sujet des pressions exercées par Rudy Giuliani sur des responsables ukrainiens.

Autre coup dur pour le président : un organisme indépendant de contrôle du gouvernement a estimé, jeudi, que la Maison Blanche avait « enfreint la loi » en suspendant des fonds destinés à l’Ukraine.

Avec AFP

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