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Ayant attrait son petit ami à la barre pour attentat à la pudeur : le père désavoué par sa fille

Daouda Camara a écopé, hier, d’une peine de 3 mois assortie du sursis. Il a été reconnu coupable du délit d’attentat à la pudeur par le tribunal d’instance de Dakar. Il est poursuivi par le père de sa petite amie M. Sow, mais il a été disculpé par cette dernière à la barre.

L’amour est invincible. Le père de M. Sow l’a appris à ses dépens, hier. Ayant traduit en justice le copain de sa fille qu’il accuse d’attentat à la pudeur au préjudice de celle-ci, il a eu la désagréable surprise d’être lâché par M. Sow qui n’a pas hésité à soutenir son petit ami à son détriment.

 La procédure d’enquête menée hier à l’audience du Tribunal d’instance de Dakar a révélé que c’est en 2018 que les tourtereaux se sont rencontrés. À l’époque, ils étudiaient tous les deux à Ziguinchor. De leur amourette, est né un enfant, alors qu’ils étaient encore des mineurs. En effet, Daouda Camara était âgé de 17 ans et sa copine n’en avait que 14. Pour protéger son petit ami, la jeune collégienne avait dit à ses parents qu’elle a été violée par un inconnu, alors qu’elle se trouvait à Ziguinchor. Ainsi, l’enfant qui a aujourd’hui 3 ans, est pris en charge par ses parents qui ont cru à la thèse du viol, car ayant déposé plainte conte X.

Toutefois, éprise du père de son enfant, M. Sow continue, à l’insu de ses parents, d’organiser des rencontres avec celui-ci. De leurs escapades, elle contracte une nouvelle grossesse. Ses parents qui ont appris que c’est Daouda Camara qui est l’auteur des deux grossesses, ont décidé de saisir la justice car leur fille est toujours mineure. A la barre du tribunal d’instance de Dakar hier, il ne reconnaît pas le détournement de mineure qui lui est reproché, mais reconnaît être l’auteur de la grossesse de M. Sow. Élève en classe de Terminale, il soutient qu’à chaque fois, c’est la partie civile qui organisait leur rencard. Il renseigne que c’est chez Amadou Sow, le frère de celle-ci qu’ils se retrouvaient.

A en croire Daouda Camara, leur dernier rapport sexuel remonte au mois de mai. «A l’approche de la Tabaski, elle m’a annoncé qu’elle est enceinte et qu’elle compte avorter. Je l’ en ai dissuadée mais elle n’a pas voulu entendre raison. C’est ainsi qu’elle m’a dit qu’elle va utiliser les 20 mille francs Cfa que je lui avais envoyés pour notre premier enfant, pour interrompre la grossesse. Quelques jours après, elle me rappelle pour me dire que la sage-femme lui a demandé 30 mille francs Cfa. Quand je lui ai dit que je ne disposais pas de cette somme, elle s’est énervée. C’est ainsi que je lui ai encore envoyé 20 mille francs Cfa», dit le prévenu, qui avoue à la barre avoir vendu  les bijoux de sa mère qu’il vole pour entretenir sa petite famille.

D’après le prévenu, M. Sow lui avait dit que l’avortement était un succès. Mais au mois de décembre, souligne-t-il, celle-ci est revenue lui dire que c’est une grossesse gémellaire et que l’interruption n’a concerné que l’un des fœtus. «Ce qui m’a fait douter. Mais maintenant, je reconnais que je suis l’auteur de sa grossesse.» Entendue, M. Sow, enceinte de 8 mois, corrobore les déclarations du prévenu qui pourtant n’a pas réussi à convaincre le Tribunal. Mais déterminée à sauver son petit ami du milieu carcéral où il séjourne depuis plusieurs jours, la jeune fille reste formelle sur le fait qu’elle est à l’origine de toutes ses rencontres avec son petit ami qu’elle dit aimer.

D’ailleurs, alors que l’avocat de la défense faisait sa plaidoirie pour solliciter l’application de la loi, les amoureux qui étaient assis côte à côte chuchotaient sous le regard du juge. Ce dernier, curieux de savoir ce qu’ils se disaient, les interpelle en ces termes : «vous vous disiez quoi, tout à l’heure ? », a-t-il interrogé Daouda Camara. D’une voix candide, celui-ci répond : « elle m’a demandé comment ça se passe à Rebeuss et je lui ai dit que c’est très dur pour moi. Elle m’a ensuite réconforté »

Au préalable, la représentante du Ministère public, lors de son réquisitoire, s’en était rapportée à la sagesse du Tribunal. Mais elle reste convaincue que le détournement de mineure reproché à Daouda Camara est constant. Finalement, le juge, après avoir sermonné les jeunes tourtereaux, surtout Daouda Camara, a reconnu celui-ci coupable du délit de détournement de mineure. Mais tenant en compte le fait qu’il soit élève, le magistrat a décidé de lui tendre la perche, en lui infligeant 3 mois de prison assortis du sursis.

Adja K. Thiam (Actusen.sn)

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