Prévenu de détournement de mineure sur la personne de F. F, le livreur Omar Mbengue est dans un sale pétrin. Il comparaissait, hier, à la barre du Tribunal d’instance des flagrants délits de Dakar. La juge a finalement renvoyé l’affaire pour la production des téléphones portables, afin de revoir leurs discussions car le prévenu conteste les faits. Elle a ainsi retenu la date du 22 avril pour la poursuite des débats.
De l’économie de la plainte, il ressort qu’au courant de février 2022, le plaignant, Serigne B. Diatta, a surpris sa fille adoptive, âgée de 16 ans, en train de se prendre en photo toute nue. Sommée de s’expliquer sur son acte, la fille lui a avoué qu’elle envoyait les images à son copain, Omar Mbengue qui l’avait abordée sur Snapchat avant de lui demander son numéro de téléphone. Poursuivant ses explications, elle lui a révélé que, le 16 février dernier, Omar Mbengue l’invite à le rejoindre aux Hlm, avant de la conduire à Liberté 5, dans la chambre d’un de ses amis. Là , son copain s’est adonné à des attouchements sexuels sur elle. Des propos confirmés par la victime F. F. , lors de son audition. Elle a précisé que le mis en cause a d’abord tenté de la pénétrer, n’y parvenant pas, car étant étroite, il a voulu la sodomiser, mais il n’a pas pu arriver à ses fins du fait qu’elle lui a fait savoir qu’elle avait très mal.
Les recherches entreprises par les enquêteurs ont permis d’identifier et d’arrêter le mis en cause. Interpellé sur procès-verbal régulier, le nommé Omar Mbengue, livreur de profession, a partiellement reconnu les faits qui lui sont reprochés. En effet, il affirme avoir connu mademoiselle F. F. sur Snapchat, au courant de février 2022. Après avoir échangé leurs numéros de téléphone, ils ont commencé à discuter amicalement avant que la fillette ne lui déclare vouloir se rendre à Dakar pour y rencontrer son père. A l’en croire, c’est elle qui lui a proposé de saisir cette occasion pour se voir. Comme il avait des livraisons à faire dans les environs des Hlm, il a accepté de la rencontrer au garage Guédiawaye. Sur place, dit-il, ils ont brièvement échangé, avant de se séparer.
À la question de savoir s’il entretenait une relation amoureuse avec F. F. , il a répondu par la négative et a catégoriquement réfuté l’avoir conduite dans une chambre située à Liberté 5. Selon toujours ses propos, il n’a jamais tenté d’entretenir de rapports sexuels avec elle. Face à ces dénégations, un transport a été effectué dans la chambre en question où les enquêteurs ont été reçus par le chef de maison du nom de Habib Diangou, lequel a confirmé que son ami Omar Mbengue s’est effectivement présenté dans sa chambre en compagnie de F. F. En outre, la réquisition adressée à l’opérateur de téléphonie Orange, il ressort qu’à la date du 16 février dernier, le nommé Omar Mbengue était bien présent à Liberté 5 et son téléphone a borné auprès de l’immeuble, où il a conduit F. F.
Confronté à ces nouveaux éléments de preuves, le nommé Omar Mbengue est finalement revenu sur ses déclarations. En effet, il a reconnu s’être rendu à liberté 5, avec F. F. Ainsi, une fois à l’intérieur de la chambre de son ami, ils ont flirté et au moment où il a voulu entretenir une relation sexuelle avec elle, il a constaté qu’elle était encore vierge. Ce qui l’aurait incité à arrêter sa tentative de pénétration.
À la barre du Tribunal d’instance des flagrants délits de Dakar, hier, F. F. avoue que, malgré ce qui s’est passé entre son ami et elle, elle continuait à discuter avec lui et celui-ci lui a conseillé de porter des perles de reins (bine-bine) pour être plus coquine. Elle abdique, achète les bine-bines et effectue les photographies pour prouver à son ami qu’elle veut lui faire plaisir. Celui-ci, insatiable, lui demande de les porter et de se prendre en photo. C’est ainsi, alors qu’elle se photographiait, toute nue, avec les perles autour de ses reins qu’elle a été surprise dans la salle de bain par son père.
Le prévenu, lui, a contesté le détournement de mineure qui lui est reproché. Par ailleurs, il a avoué l’avoir connue via Snapchat. Mais, il a nié, avec véhémence, avoir conduit la gamine chez son ami encore moins lui avoir proposé des rapports sexuels. A cet effet, pour faire éclater la vérité, la juge a décidé de renvoyer l’affaire pour la production des téléphones portables pour revoir leurs discussions. Elle a ainsi retenu la date du 22 avril pour la poursuite des débats. La demande de mise en liberté provisoire du prévenu formulée par l’avocat rejetée, celui-ci retourne à la citadelle du silence où il séjourne depuis quelques jours.
Adja K. THIAM (Actusen.sn)