En prélude aux élections locales, les guéguerres entre militants deviennent de plus en plus fréquentes dans l’arène politique. À Sébikotane, deux jeunes filles des noms de Adja Aïda Kane et Awa Diouf qui se sont crêpées les chignons en ont payé les frais. Poursuivies pour coups et blessures volontaires avec une incapacité temporaire de travail de 21 jours, Adja Aida a répondu, hier, de ses actes au tribunal des flagrants délits de Dakar. Quant à la petite A. Diouf, âgée de 15 ans, elle sera à son tour jugée aujourd’hui au tribunal des mineurs.
Si l’on n’y prend pas garde, le pays risque d’assister à des violences effrénées entre adversaires politiques. La preuve : la campagne électorale pas encore lancée, des faits de coups et blessures volontaires entre 2 familles de sensibilités politiques différentes se sont déjà invités, hier, à la barre des flagrants délits de Dakar. Les auteurs de ces faits répondent des noms de Adja Aïda Kane et Awa Diouf, deux jeunes filles qui habitent la commune de Sébikotane. Selon l’accusation, tout est parti d’une altercation qui a opposé les deux familles respectives des prévenues. Ce qui a déclenché la bagarre entre A. Kane et A. Diouf qui en sont finalement venues aux mains. C’est sur ces entrefaites qu’elles ont été arrêtées et placées sous mandat de dépôt le 28 décembre dernier.
Inculpées réciproquement pour le délit de coups et blessures volontaires ayant entraîné des incapacités temporaires de travail de 21 jours, seule A. Kane a été jugée, hier, par le tribunal des flagrants délits de Dakar. Âgée de 15 ans, A. Diouf doit être jugée aujourd’hui, vendredi, par le tribunal pour enfants. Néanmoins, elle a comparu, hier, pour livrer sa version des faits. Adja Aïda Kane a été la première à être entendue par le magistrat. À la barre, l’élève en classe de Terminal S2 a contesté les faits qui lui sont reprochés. « Ce sont les membres de la famille d’Awa Diouf qui avaient attaqué ma mère. A. Diouf qui me reprochait d’avoir filmé la scène, a attendu le lendemain pour m’agresser avec une lame au moment où je revenais de la boutique. Elle m’a blessée au bras. Je n’ai pas touché à un seul de ses cheveux », se dédouane-t-elle. Déclarations que sa co prévenue a battues en brèche. À l’en croire, elle n’a fait que prendre la revanche de sa grand-mère qui a été abreuvée d’injures par Adja Aïda Kane lors de la dispute entre leurs familles. « Lorsqu’on s’est croisées le lendemain, elle s’est agrippée à mes cheveux, avant de lacérer mes deux bras avec une lame. Son petit frère qui est sorti de nulle part, m’a lancé une pierre au dos », s’est défendue la mineure de moins de 16 ans. Ainsi, renseigne-t-elle, pour se venger, elle a saisi la lame entre les mains de son antagoniste pour se venger. « Je lui ai lacéré le bras », reconnaît-elle.
Conseil de la partie civile, Me Domingo Dieng a introduit une lettre de désistement. Selon l’avocat, les deux familles des prévenues se sont lancées dans un règlement à l’amiable. Malgré ce renoncement, le représentant du ministère public a requis l’application de la loi pénale. Lors de ses plaidoiries, l’avocat de la défense, Me Abdoul Daff a plaidé le renvoi des fins de la poursuite, à titre principal et une application bienveillante de la loi, à titre subsidiaire. «Elle m’a juré sur tous les saints qu’elle ne s’est jamais battue. Elle est très maladive», souligne la robe noire qui rassure que les pères des deux filles ont convenu de ramener la paix entre les deux parties. Les débats clos, le juge a finalement disqualifié les faits de coups et blessures volontaires en violence et voie de fait avant de déclarer la prévenue coupable. Dispensée de peine, Adja Aida Kane est rentrée chez elle tandis que Awa Diouf, elle, retourne en taule en attendant son jugement, aujourd’hui.
Adja K. Thiam (Actusen.sn)