Si cela ne dépendait que du président de la fédération nationale des boulangers du Sénégal, le prix de la baguette de 90 gr de pain n’allait pas connaître une baisse dans ces conditions. Amadou Gaye, qui a participé, ce vendredi, à la réunion entre le gouvernement et le conseil national de la consommation a, dès le début, émis des réserves par rapport à l’applicabilité des nouveaux prix. Dans son argumentaire, il a fait savoir que pour une durabilité de la mesure de baisse du prix de la baguette de pain, les autorités doivent d’abord faire plus d’efforts sur le coût de la farine boulangère. De son avis, la baisse annoncée de 4000 fcfa sur le sac, est insuffisante dans la mesure où les boulangers s’attendaient à une baisse à hauteur de 6500 FCFA.
«Nous réclamons ces 6500 Fcfa et c’est que nous continuons à réclamer. Etant des industriels, il faut qu’on règle ce problème. Nous commercialisons un produit social, donc s’ils ne font pas cela, il y aura des conséquences, c’est impératif. Nous accueillons favorablement toute initiative visant à soulager le pouvoir d’achat des Sénégalais mais, pour que cette mesure soit viable à long terme, il faut que le coût des intrants soit réduit, de même que la Tva sur les levures, le diésel. L’Etat a la volonté de soulager la population et nous n’allons pas poser d’actes allant dans le sens contraire», a-t-il, en effet dit non sans manquer d’inviter les autorités à soutenir les boulangers qui pourraient être affectés par cette mesure.
Aussi, poursuit-il, «il est essentiel de prendre en compte les réalités locales en termes de coûts de production et de distribution car le Sénégal ne se limite pas à Dakar. Donc, il faut des concertations avec tous les conseils régionaux. Nous demandons au gouvernement de considérer sérieusement l’exemption de TVA pour la levure, le diésel, la farine locale, ce qui pourrait alléger le fardeau financier des producteurs de pain».
Seynabou FALL (Actusen.sn)