La dernière fois qu’on lui a offert une tribune pour réagir à sa radiation de l’Assemblée nationale, Barthélémy Dias avait déclaré qu’il ne répondait pas à des enfantillages. Cependant, face à la presse ce lundi, le maire de Dakar est largement revenu sur cet acte posé par le ministre de la Justice qui a saisi le président de l’Hémicycle à cet effet. Déjà, le membre de Taxawu Sénégal annonce qu’il ne comptait pas siéger à l’Assemblée nationale et ce, « pour des raisons personnelles ». « Cette démission devait être enregistrée le jour de l’installation de la 15e législature, mais j’étais à Saint-Louis pour les besoins du procès des 80 otages ». Cela dit, précise-t-il, « par respect, j’avais écrit une lettre pour indiquer les raisons de mon absence et j’avais donné une procuration à ma collègue Anta Babacar Ngom pour le vote ».
Pour revenir à la radiation, le maire de Dakar estime que ce qui se trame au sein de l’Hémicycle « c’est autre chose » qu’une représentation nationale. « Si aujourd’hui je suis élu président, parce qu’un député et un président sont élus par le peuple, dans ce cas est-ce que quelqu’un oserait me déchoir de mon mandat de président ? ». Une question posée aux Sénégalais parce que, juge-t-il, c’est la même chose.
« Ma condamnation définitive a été prononcée en 2017 par la Cour d’Appel de Dakar, or, entre 2017 et 2024, sept années se sont écoulées »
« Le règlement intérieur de l’Assemblée nationale en son article 51 dispose que tout député condamné pour un crime ou un délit peut être radié sur demande du ministre de la Justice ou de l’Intérieur », rappelle-t-il. Puis renchérit : « Suis-je le seul des 165 députés à faire l’objet d’une condamnation définitive ? ». Faisant allusion au Premier ministre Ousmane Sonko, le premier magistrat de la capitale indique que sa condamnation définitive a été prononcée en 2017 par la Cour d’Appel de Dakar, or, entre 2017 et 2024, sept années se sont écoulées. « Les cinq ans se sont écoulés depuis belle lurette ». Ce qui l’exclut du champ d’application de cette disposition. « La condamnation définitive est prononcée par la Cour d’Appel et non par la Cour suprême. Et la mienne date de 2017.
« Les cinq ans se sont écoulés depuis belles lurettes ; alors arrêtez de vous acharner sur moi… »
Pendant ce temps, un autre député qui a été condamné récemment n’a pas été radié et a même été permis de suspendre son mandat », dénonce-t-il. Un deux poids deux mesures, une justice des vainqueurs, dira-t-il. « Arrêtez de vous acharner sur ma personne, je ne vous ai rien fait. Vous étiez procureur et vous connaissez bien le dossier de la fusillade de Mermoz Sacré-cœur ».
En terminant son propos, Barthélémy Dias annonce qu’un recours sera introduit, non pas parce qu’il souhaite retrouver son siège mais parce que la loi a été violée par le bureau de l’Assemblée nationale. Le même bureau qui n’a pas hésité de « violer la loi sur la parité ». Loi qu’il a lui-même votée.
Actusen.sn