Souleymane Téliko a finalement récolté un blâme. Dans l’échelle de valeur, c’est la sanction la plus faible infligée par la formation disciplinaire du Conseil supérieur de la Magistrature. N’empêche, les avocats du président de l’Ums se disent déçus surtout par les membres du Conseil disciplinaire. C’est le cas de Ciré Clédor Ly. Pour la robe noire, c’est le «sentiment général de toute la défense de Téliko. Il était défendu par 23 personnes (12 avocats et 11 magistrats).
Ciré Clédor Ly : «les magistrats ont raté le train de l’histoire»
«C’est justement ce principe de sanction que tout le monde a rejeté. Cette procédure, qui a été initiée par le Ministère de la Justice, était une tentative d’intimidation, de musellement des magistrats qui ont des revendications qui, en réalité, tendent à rompre, à couper le cordon ombilical entre le Pouvoir exécutif et celui judiciaire. Les magistrats ont raté le train de l’histoire», regrette le conseil. Pour lui, ils avaient l’occasion d’affirmer l’indépendance de la Magistrature et d’affirmer l’autorité de la justice.
«En suivant le ministre de la Justice dans son jeu, ils ont rendu une décision que je considère inacceptable. Cela viole fondamentalement les droits de Téliko, sur le plan constitutionnel, les droits consacrés par les instruments juridiques internationaux. La liberté d’expression et la liberté d’opinion ne peuvent avoir de limite que dans les cas précis qui sont posés par le pacte international relatif aux droits civils et politiques. Nous ne rentrons dans aucun des cas de restriction prévus par le pacte», a-t-il affirmé.
La défense de Téliko ne compte pas en rester là. Elle envisage de porter l’affaire devant la Cour suprême et en cas de besoin devant les Institutions internationales notamment le Comité des droits de l’homme des Nations-Unies par rapport au respect et à la violation des dispositions du pacte.
Omar Ndiaye (Actusen.sn)