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Boycottée par les Professionnels des Médias : la Maison de la Presse sous le coup d’une saisie ; l’huissier désigné

On craignait le trop-peu. Finalement, c’est le trop-plein, et pour cause. Au moment où la Coordination des Associations de Presse, regroupant toutes les Organisations des Médias du Sénégal, continue de boycotter la Maison de la Presse et ce, tant que Bara Ndiaye, l’actuel Administrateur des lieux, maire de Méouane, membre de la Convention des jeunesses républicaines, présidera aux destinées de ladite structure, voilà que la Justice entre dans la danse.

En effet, selon des sources généralement bien informées, Actusen.com est en mesure d’écrire, sans courir le risque d’être démenti, que la Maison de la Presse est sous le coup d’une Saisie. Sans blagues, alors !

En termes plus clairs, à défaut de pouvoir emporter le bâtiment avec lui, un huissier veut mettre la main sur le mobilier. La raison? Plusieurs fois convoqué en vain devant le Tribunal des référés et condamné à exécuter une décision de justice, à laquelle il oppose un mépris, Bara Ndiaye a dû avoir le sang glacé, quand un huissier, muni d’une décision de justice en bonne et due forme, s’est présenté dans ses locaux, aux fins de procéder à la saisie du matériel de la Maison de la Presse.

Bara Ndiaye « refuse » de prendre le Pv de saisie du mobilier : l’huissier se rabat sur la Mairie de la Médina, qui…

D’après toujours les sources de Actusen.com, joint par téléphone, ce jour-là, Bara Ndiaye a instruit ses Services de ne pas réceptionner le Procès-verbal de saisie en question. Finalement, à l’huissier, on a flanqué à la figure l’argument, selon lequel la Maison de la Presse étant un démembrement de l’Etat, ne saurait être l’objet d’une saisie.

Interdit d’accéder au patrimoine mobilier de la Maison de la Presse, l’huissier est retourné sur ses traces, non sans promettre de revenir sur les lieux. Mais en quittant le bâtiment que les Médias sénégalais continuent de boycotter, l’huissier est parti à la Mairie de la Médina, pour y déposer le Pv portant saisie du mobilier. A charge, à cet effet, pour la Mairie de faire parvenir ledit Pv à l’Administrateur de la Maison de la Presse, par voie postale.

Tout est parti du refus de Bara Ndiaye de restituer plusieurs mois de salaires de la Directrice technique de la Maison de la Presse, Jeanne Marie Diouf, que Bara Ndiaye a confisqués. Après avoir renvoyé en vain cette dernière.

L’Inspection du Travail ayant souffert le martyre, pour faire entendre raison à l’Administrateur de la Maison de la Presse, était contrainte à filer le « cas » Bara Ndiaye au Tribunal des référés. Lequel n’ayant jamais pu faire déférer le maire de Méouane, l’a finalement condamné à s’exécuter. Mais là aussi, en vain !

ENTRE PARFUM DE SCANDALES FINANCIERS ET RECRUTEMENT PATRIMONIAL A LA MAISON DE LA PRESSE : RETOUR SUR UNE GESTION SURRÉALISTE

En attendant de savoir le sort qui sera réservé au patrimoine mobilier de la Maison de la Presse, il y a lieu de souligner que, depuis qu’il a été bombardé à la tête de celle-ci, Bara Ndiaye entretient avec la polémique une relation de longue date.

En attestent plusieurs faits insolites ayant trait à la gestion financière de la structure, ainsi qu’au recrutement patrimonial du personnel et qui confortent les Professionnels des Médias à leur certitude, selon laquelle les conditions de nomination de l’Administrateur ne doivent pas épouser des contours politiques et politiciens. Retour sur un passé-présent de nature à glacer le sang de plus d’un.

Pour rafraîchir la mémoire de ses internautes, Actusen.com les replonge dans la gestion surréaliste de la Maison de la Presse. D’abord, c’est dans le choix de ses collaborateurs que Bara Ndiaye surprend son monde. En effet, l’actuel Directeur administratif et financier (Daf) de l’Administrateur de la Maison de la presse n’est ni plus ni moins que le désormais ex-Secrétaire municipal de la Commune rurale de Méouane, dont Bara Ndiaye est lui-même maire.

En d’autres termes, lorsqu’il s’est agi de s’attacher les services d’un Daf, le patron de la Maison de la presse est allé débaucher le Secrétaire municipal de sa Mairie, Aliou Mbaye.

Demandez-lui pourquoi a-t-il porté son dévolu sur ce dernier et la réponse de Bara Ndiaye tombe comme un couperet : « c’est quelqu’un que je connais ; il est loyal, compétent et a fini de faire ses preuves à la Mairie de Méouane, ex-Communauté rurale », invoque l’Administrateur de la Maison de la presse.

Ce n’est pas tout. Parce que le premier Adjoint à la Mairie de Méouane émarge au sein de la Maison de la presse. Mieux ou pire, c’est selon, Mourate Diagne perçoit un gain brut de quatre-cent-cinquante-deux mille cinq-cent-huit (452 508 F Cfa).

Actusen.com, qui a pu consulter le Contrat à durée indéterminée du 1er Adjoint au maire Bara Ndiaye, est en mesure de révéler que ce salaire qui fait frémir, est décomposé comme suit : salaire de base : 82 708 F Cfa ; Sursalaire : 349 000 F Cfa ; Prime de transport : 20 800 francs.

Chargé de mission, le jour et Responsable administratif et financier, la nuit : le 1er Adjoint au maire de Méouane doté d’un CDI avec un salaire de 452 508 F Cfa

Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, si sur la liste des Agents de la Maison de la presse, signée le 3 mai 2016, Mourate Diagne est propulsé au rang de Chargé de mission, il en est tout autre dans le Contrat de travail qui lie celui-ci à la structure. Car le 1er Adjoint au maire de Méouane est engagé en qualité de responsable administratif et financier et classé à la catégorie 6ème A de la Convention collective commerce.

Joint par téléphone, pour éclairer les pans d’ombres qui entourent ce traitement salarial de Mourate Diagne qui est de nature à faire tressaillir plus d’un adepte de la gestion vertueuse, Bara Ndiaye se défendait, à l’époque, à sa manière : « il a le profil de l’emploi », disait-il à Actusen.com.

Bara Ndiaye allaite la sœur du Dg de l’Aeme, Birame Faye, son « meilleur » pote, avec un biberon mensuel de 400 mille francs

Outre le Secrétaire municipal débauché et son 1er Adjoint au Contrat doré, Bara Ndiaye est accusé de allaite la sœur de Birame Faye, son camarade de l’Alliance pour la République et son ami intime, avec le biberon de la Maison de presse.

Pour ce faire, l’Administrateur de la Maison de la presse a recruté Mame Mbacké Faye. Cette dernière, Comptable Matières, d’après la liste de nomination des Agents, est créditée de toucher, à la fin du mois, 400 000 F Cfa.

Mais là aussi, Bara Ndiaye, interpellé à l’époque par Actusen.com, refusait de vaciller sur ses bases. Pour lui, la soeur de son pote Birame Faye, ex-Directeur de l’Anej et actuel boss de l’Agence pour l’économie et la maitrise de l’énergie, a le profil de l’emploi.

A l’en croire, Birame Faye a beau être son ami, mais il n’y a aucune relation de causalité avec le recrutement de la soeur de ce dernier. On parle pour celle-ci d’un salaire de 400 000 F Cfa.

Quid de Raoul Diakhaté? Celui-ci, bombardé au rang de Chef de Division des Ressources humaines, est également un ami de Bara Ndiaye. Lui aussi, dit-on, a un contrat à faire abjurer un Saint.

Une Assistante payée à 600 000 F Cfa, le mois

Quant à Mariam Diallo, elle toucherait 600 000 F Cfa et ce, alors qu’elle était jusqu’à un passé récent Assistante de l’Administrateur de la Maison de la presse.

Quand Actusen.com l’a interpellé au sujet de ce traitement royal, Bara Ndiaye n’avait pas nié ce salaire jugé balèze pour une Assistante de Direction. Tout au plus, relativisait-il que certes, Mariam Diallo assurait les fonctions d’Assistante, mais elle était en même temps Directrice de la Planification, de la Formation et du Partenariat.

La Loi de finance rectificative alloue 50 millions F Cfa la Maison de la presse, Bara Ndiaye se taille les 36 millions F Cfa et laisse dans la galère ses employés

Ce ne sont pas seulement les Contrats des Agents susmentionnés qui sont l’objet de polémique à la Maison de la presse. Pour cause, lorsque, dans le cadre de la loi rectificative des finances de novembre 2015, la Maison de la presse a reçu une enveloppe de 50 millions F Cfa, au lieu de payer les rappels de salaires aux Agents qui ont broyé du noir pendant plusieurs mois, Bara Ndiaye  s’est adjugé les 36 millions F Cfa. Une manière pour lui de se payer, lui-même, ses douze mois de rappels de salaires.

Interpellé, l’Administrateur de la Maison de la presse reconnaissait avoir touché ces 36 millions F Cfa. Non sans se défendre d’avoir violé la Loi. « Tous les Directeurs généraux perçoivent le rappel de leurs salaires, comme le leur autorise la loi », envoyait-t-il circuler ses détracteurs.

Mais il y a un grand « mais ». Car au même moment, ses collaborateurs n’avaient pas recouvré leurs sous concernant le rappel de leurs salaires. Ce fut le début de sa brouille avec un des agents, en l’occurrence Marie Jeanne Diouf.

Faute de Pca et d’Acp : seuls Bara, son ex-Secrétaire municipal de Méouane et Dieu savent l’utilisation faite de l’argent de la location des lieux

Autre fait surréaliste en cours à la Maison de la presse : seuls Bara Ndiaye, son ancien Secrétaire municipal de Méouane et Dieu, maître des jours et des nuits, savent comment sont utilisés les fonds  récoltés de la location de la Salle de conférence qui est à 350 000 F Cfa par jour et 250 000 F Cfa, la demi-journée, ainsi que la location du restaurant estimée à 600 000 F Cfa, le mois, dit-on.

Câblé, il y a quelques mois, par Actusen.com, l’Administrateur de la Maison de la presse reconnaissait que les lieux sont souvent donnés en location, mais rassure que tout est nickel dans la gestion de ces fonds. Dans tous les cas, faute d’Agent-comptable particulier et de Président de Conseil d’Administration, Bara Ndiaye et Alioune Mbaye sont les seuls maîtres à bord de la gestion de ces fonds.

La Directrice technique et maintenance limogée par Bara Ndiaye, pour avoir « refusé de signer un marché de 12 millions portant sur deux tables et deux armoires »

Autre fait marquant de la gestion de la Maison de la presse par Bara Ndiaye : celui-ci est accusé d’avoir limogé la Directrice technique et Maintenance, Jeanne Marie Diouf. Et selon les sources de Actusen.com, cette dernière estime que la goutte d’eau, qui a fait déborder le vase, a été son refus de signer un marché de 12 millions F Cfa (deux tables de bureau et deux armoires) attribué à une dame, sans que la Commission dont Jeanne Marie Diouf fait partie ne soit convoquée ou réunie.

L’Administrateur de la Maison de la presse veut, à la place du Pca, exécuter un marché de 184 339 600 Francs : l’Armp lui met les menottes

Récemment, l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp) vient de freiner l’Administrateur de la Maison de la presse, qui désirait faire approuver un marché de 184 339 600 Francs Cfa.

Selon des sources de Actusen.com, c’est par lettre datée du 11 novembre 2016, que l’Administrateur de la Maison de la presse a saisi le Comité de règlement des différends statuant en Commission  litiges, pour obtenir de cette instance l’autorisation d’approuver les marchés passés par sa structure, en attendant la nomination de l’autorité compétente, en l’occurrence le Président du Conseil d’Administration.

Pour faire accepter sa requête, Bara Ndiaye invoquait « le souci de remédier à une situation liée à la vacance du poste de Président du Conseil d’administration par l’exercice d’une compétence dévolue à celui-ci par les dispositions de l’article 29 du décret  n° 2014-1212 du 22 septembre 2014 portant Code marchés publics ».

L’Administrateur de la Maison de la presse ne s’arrête pas là. Pour cause, il justifiait, également, sa demande par le refus par la Direction centrale des marchés publics (Dcmp) d’immatriculer ce marché par sa structure en procédure d’urgence et relatif à l’acquisition d’équipements divers (auditorium et salle de conférence) pour un montant de 184 339 600 Francs TTC. Ce, pour des raisons liées, entre autres, à l’absence de l’approbation par l’autorité compétente.

Toutefois, les derniers espoirs de Bara Ndiaye se sont éteints devant les grilles de l’Armp. Car l’Autorité de régulation des marchés publics lui a opposé une fin de non-recevoir. Pour bétonner son argumentaire, l’Armp considère que l’article 29.1 c du Code des marchés publics dispose que les marchés des établissements publics, agence et autres organismes visés à l’article 2.1 c) dont les montants sont égaux ou supérieurs à 100 millions F Cfa, mais n’atteignant pas 300 millions sont visés par le Président du Conseil d’Administration ou l’organe délibérant.

Pour l’Armp, ce genre de contrat est nul et que sa nullité est absolue

Le gendarme des marchés publics renchérit qu’il en résulte que l’approbation de marchés fait partie des fonctions dévolues aux présidents des Conseils d’administration des établissements, lorsque leur seuil de compétence est atteint.

Interrogé au bout du fil, Bara Ndiaye tentait, à l’époque, de se laver à grande eau : « je ne lui ai jamais demandé de signer le marché dont elle parle. Au contraire, c’est mon Daf qui lui a demandé de signer un procès-verbal de réception du matériel et elle a refusé », se justifie-t-il.

Comment se fait-il que vous puissiez acheter du mobilier à douze millions F Cfa, alors que la Maison de la presse, qui n’est pas abonné à la Senelec, continue de marcher avec 80 A, en lieu et place de 650 KVA, et ne dispose même d’un Groupe électrogène estimé à 9 millions francs? Bara Ndiaye rétorquait : « on avait un petit différend avec la Senelec, au sujet de taxes qu’elle voulait qu’on paie, mais c’est réglé. On s’est récemment abonné à l’électricité. Il est vrai que le bâtiment était branché au courant du chantier d’alors ».

31 mars 2017 Tribunal des référés. Jeanne Marie Diouf et la Maison de la presse. Paiement des salaires des mois de janvier et février. Ni comparu ni défendu. Condamnation de la Maison de la presse, attestation de prise de service de 2015. 1 million 111 mille 068 F Cfa.

Actusen.com

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