Source A : Vous êtes secrétaire général adjoint du Pds. Vous êtes ancien député à l’Assemblée nationale, ancien patron du groupe parlementaire libéral et démocratique sous le régime du président Wade. Vous êtes aussi ancien adjoint au maire de Pape Diop à la ville de Dakar. Aujourd’hui, vous êtes le candidat de la coalition ‘’Wallu Sénégal’’ à la ville de Dakar pour les élections municipales du 23 janvier prochain. Racontez-nous un peu quelles étapes vous avez franchies pour devenir le candidat de Wallu Sénégal à la ville de Dakar ?
«Les différentes étapes pour mon investiture, je peux les résumer en deux étapes. Nous sommes dans une Coalition. Il y a plusieurs Partis. Chaque Parti a le droit d’avoir un candidat. Ma candidature a été posée par le Parti démocratique sénégalais. Le Pds avait déjà fait son choix, qu’il aurait un candidat à Dakar. Cela a été dit, au cours d’une réunion qui a eu lieu dans la cour de la permanence du Pds. Après les tractions ont continué, il y a eu quelques incidents.
On devait en parler, on ne devait pas en parler ? Mais le principe est que tout Parti politique, qui s’engage pour aller à des élections doit avoir un candidat. La Coalition ‘’Wallu’’ s’est réunie à plusieurs reprises pour le choix de ce candidat et le Pds a répondu aux membres de la Coalition qu’il avait un candidat. Et au moment venu, le Pds a présenté son candidat. Ma candidature résulte de la proposition de mon Parti de faire de moi le candidat de la Coalition et ‘’Wallu Seneegal’’ a accepté cette candidature.»
Source A : Et en ce qui vous concerne, avez-vous décidé de postuler, avant que votre Parti vous désigne ?
Doudou Wade : «Il y a eu le choix du Pds. Moi-même, je pouvais postuler pour être candidat à la Ville de Dakar. Je pense que j’ai les aptitudes. Mais le Parti m’a choisi. Et il n’y avait pas au sein du Pds un candidat à la candidature à la Mairie de Dakar. Moi-même, je ne l’étais pas. Il est bon aussi de faire remarquer aussi aux Sénégalais que j’étais candidat à la candidature à la Mairie de Dakar en 2002 avec plusieurs personnes que je peux citer au choix : Abdou Fall, Mbaye Ndiaye, Farba Senghor, Feu Cheikh Saadibou Fall, Pape Diop… Mais notre Parti étant un Parti qui venait d’arriver au pouvoir, les ambitions limitées par le président Abdoulaye Wade, lui-même nous avait convoqués pour nous dire que son choix c’était Pape Diop. Le choix du Parti, c’était le choix du président Wade. Et, nous avions suivi cela. En tout cas, moi, je l’avais suivi et j’étais adjoint au maire de Dakar. J’ai travaillé avec beaucoup d’abnégation aux côtés de Pape Diop pour qu’il réussisse sa mandature d’alors.
Source A : La campagne a démarré depuis le 08 janvier. Comment se déroule votre programme ?
Doudou Wade : «J’ai fait beaucoup d’émissions pour parler aux Sénégalais, mes premières impressions sur Dakar, sur ma candidature, sur comment je vois Dakar. Cela, je l’ai fait pendant un temps. Nous sommes allés voir un certain nombre de personnes, nous avons rencontré des autorités religieuses avant même le début de la campagne pour d’abord leur parler de la situation des élections et des raisons de notre candidature. C’est ainsi que j’ai rencontré Cheikh Mahi Niasse, le khalife de Médina Baye. J’ai commencé la campagne comme je le peux, en fonction de mes objectifs, mes cibles et mes moyens. J’ai présenté mon programme. Mon programme est très chargé.
J’ai déjà fait beaucoup de localités et j’en ferai encore beaucoup d’autres. Aujourd’hui (hier), je dois aller à Hann Bel Air. Ce samedi, j’étais aux Parcelles assainies. Le vendredi, j’ai passé toute la journée à Yoff. Je vais revenir aux Parcelles assainies et à Yoff. Je vais faire Dakar plateau mardi ; aujourd’hui (hier), je ferai la Médina. Mercredi, je ferai un peu de Grand Dakar-Fann-Point E. C’est en fonction des densités des populations et des cibles. Je ferai Gorée. Mon temps de passage d’arrêt ou de passage dans les différentes circonscriptions dépend certes de la population, mais principalement des citoyens, des électeurs.
Source A : Est-ce que les électeurs sont réceptifs ?
Doudou Wade : «Je pense que les gens sont réceptifs à mon programme. Mais la réception est différente dans les trois cas : la population, les citoyens qui ont des cartes, les militants du Parti et les citoyens qui ont des cartes et qui décident de ne pas voter. Parmi les candidats, nous sommes sept, j’ai été le candidat qui a été le plus en face des populations. Dans les différents problèmes qui existent dans le pays, dans les différentes situations politiques, sportives et événementielles, j’ai été le candidat le plus présent. J’ai vu aux Parcelles assainies des personnes qui ont quitté le Pds et qui sont partis vers le pouvoir, mais qui m’ont dit qu’ils vont voter pour moi, compte tenu de la situation actuelle traversée par le maire actuel et ses derniers revirements. Ils me disent qu’ils vont revenir au Pds et vont voter pour moi pour la Ville. Tous ceux qui ne sont pas candidats à la Ville, je suis en train de voir ce que je peux faire. Concernant l’électorat de Grand Yoff de Mamadou Camara qui n’a pas de candidat à la Ville, je pense que ses militants ne vont pas voter pour le candidat du pouvoir. Donc, j’ai encore un réservoir que je vais attaquer cette semaine.
Source A : Vous avez dit que si vous êtes élu, vous allez collaborer avec le président de la République pour les deux ans qui lui restent. Pourquoi?
Doudou Wade : « Vous ne pouvez pas. C’est idiot de vouloir gérer la Ville de Dakar sans pour autant être en relation avec l’Etat central. Pendant neuf ans, ‘’Taxawu’’ n’a pas pu travailler parce qu’ils sont en confrontation avec le régime. »
Source A : La venue du président Abdoulaye Wade pour battre campagne pour sa coalition a été agitée. Qu’en est-il réellement?
Doudou Wade : « L’information ne provient ni de moi, ni de mon Parti. Après, vous en tirerez les conséquences. »
Source A : Le cadre unitaire de l’islam au Sénégal, en partenariat avec la plateforme ‘’Jammi Rewmi’’, a initié la signature d’une Charte de la non-violence, pour une élection apaisée. Mais malgré tout ça, on a noté des scènes de violences dans le pays depuis le démarrage de la campagne. D’après vous, qui en sont les responsables ?
Doudou Wade : «Hier encore (samedi), il y a eu des manifestations et des attaques dans le Jaol Fadhiout, sur le convoi d’une dame qui est du pouvoir et qui a été attaquée par quelqu’un du même Parti. C’est le directeur de la Solde qui a attaqué un convoi du Pouvoir. Dans toutes les altercations qui ont eu lieu depuis le début de la campagne, le Pouvoir y est pour quelque chose. »
Entretien réalisé par Amar DIAGNE