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Casamance : l’armée annonce la reprise de toutes les bases rebelles du front sud

Les quatre dernières bases historiques des rebelles du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), situées sur le front Sud, à la frontière avec la Guinée Bissau, ont été intégralement reprises après plus de dix jours d’intervention de l’Armée nationale, a constaté l’APS.

«Les premières bases historiques du MFDC ont été neutralisées et reprises par l’Armée», a déclaré, ce mardi, le Colonel Souleymane Kandé, commandant de la zone militaire numéro 5 de Ziguinchor. Il s’agit des bases de Bamoune-Bilass, Boussoloum, Badiong et Sikoune.

L’officier des armées sénégalaises s’exprimait en marge d’une visite sur le terrain des opérations en compagnie de journalistes.

Le commandement de la zone militaire numéro 5 a déclenché le 25 janvier dernier une opération d’envergure visant à déloger des bandes armées des zones qu’elles occupent. Il s’agit à travers ces opérations militaires de créer les conditions favorables à un retour de populations déplacées dans leurs villages abandonnées depuis une trentaine d’années.

Un important détachement de l’Armée composé du troisième bataillon des commandos de Thiès, du troisième bataillon d’infanterie de Kaolack, d’un détachement du Génie militaire de Bargny, du cinquième bataillon d’infanterie de Ziguinchor et d’un bataillon de parachutistes opère dans la zone depuis plus de 10 jours.

Sur la route nationale numéro 6 qui mène à Kolda via le Balantacounda, à hauteur du village d’Agnack Petit, une piste latérite traverse les villages de Niabina, Mawa et Camaracounda.

C’est le début d’un calvaire pour tout passager qui s’aventure un peu plus en profondeur.

Le détachement du Génie militaire a balisé un sentier pour ouvrir une voie d’accès qui traverse la zone de tampon avant l’arrivée dans les bases des combattants du MFDC. La poussière, les cliquetis d’arbres, et les entrelacs des branches d’arbres imposent une vitesse minimale aux conducteurs et aux candidats à l’aventure.

Samick et Niadhiou, deux villages victimes de récentes exactions des bandes armées constituent les seuls signes d’une présence humaine dans la zone. Au milieu d’une forêt luxuriante et dense aparaissent des débris d’habitations de fortune.

Des pans de pallissades jaunies par le temps, des matelas usés, des morceaux d’habits délavés, des bidons vides, quelques pierres, des grenades, des rangées de munitions, de vielles mallettes, des trous, des bunkers forment le décor de ce qui est devenu depuis 10 jours l’ancienne mythique base rebelle de Badiong.

«Ici, c’est la base historique du MFDC. C’est l’une des premières bases. Des chefs combattants comme César Atoute Badiate et Salif Sadio ont transité par ici avant de filer vers le Front Nord. C’est un sanctuaire. C’était le centre de commandement. C’est ici le site qui abritait tout l’armement de la rébellion. Cette base est prise par l’Armée», a expliqué le Colonel Souleymane Kandé.

Il a invité les populations déplacées à ’’retourner rapidement au bercail parce que les conditions sécuritaires’’ sont désormais réunies.

«Le processus est irréversible. L’Etat va bientôt procéder à la mise en place des ouvrages socioéconomiques de base comme les écoles, les postes de santé, les forages. Les ONG de développement et les projets publics comme le PUMA, le PUDC et autres vont aussi intervenir rapidement», a-t-il ajouté.

Le Colonel Souleymane Kandé a, dans la foulée, annoncé la création de postes militaires sur le long de la ligne frontalière avec la Guinée Bissau à la faveur de la réactualisation récente des accords militaires entre les deux pays.

Il a d’ailleurs salué le ’’grand concours’’ de l’Armée bissau-guinéenne dans les récentes opérations de sécurisation de la zone.

Aps

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