La décision du Conseil de l’Assemblée de l’université Cheikh Anta Diop (Ucad) de fermer le campus social n’est pas du goût du leader de « Pastef ». Dans une diatribe publiée, ce vendredi, sur sa page Facebook, Ousmane Sonko se dit meurtri par les multiples violences que subissent les étudiants. Selon l’opposant du régime en place, cette situation est causée par un système incompétent, corrompu et injuste mis en place par Macky Sall et son gouvernement. « Je suis meurtri par les multiples violences que subissent nos jeunes sœurs et frères étudiants. La première violence, ce sont les conditions d’études et d’existence inhumaines dans les amphithéâtres et les campus, tellement bondés qu’il faut faire des coudes pour assister aux cours, se battre pour se loger (jusqu’à10 étudiants par chambre), ou suivre une longue queue pour se restaurer ; la deuxième violence c’est le retard apporté au paiement de leurs bourses d’études, pourtant vitale pour l’écrasante majorité d’entre eux, souvent issus de milieux assez modestes ; la troisième violence, ce sont les brimades disproportionnées, subies à chaque fois qu’ils veulent manifester contre ces traitements déshonorants infligés par leurs propres gouvernants, avec leur lot de blessés, d’arrestations et, quelques fois, de morts d’étudiants jamais élucidés », liste le présumé violeur de la masseuse Adji Sall.
De l’avis de Sonko, les quatrième et cinquième violences sont les plus insidieuses puisque d’ordre psychologique. « L’étudiant sénégalais est moralement torturé par l’absence d’horizon, toujours tenaillé par le doute, voire le scepticisme d’un présent difficile et d’un lendemain sans aucune perspective sérieuse de trouver un travail ; l’étudiant sénégalais est toujours sous le choc causé par le regard et le cliché que dresse de lui les seuls responsables de sa condition, c’est à dire les pouvoirs publics. Les étudiants s’entendent toujours traiter de voyous, de délinquants, de jeunes ratés et maintenant, de terroristes par le gouvernement et ses démembrements », dénonce le président de « Pastef ».
Pendant ce temps, fulmine le député, les enfants des pontes du pouvoir déroulent tranquillement leurs études dans les meilleures universités du monde au Canada, aux Etats-Unis, en France où ils vivent dans des palaces et valsent entre les avions pour des vacances à Dubaï, Paris ou la Californie. « Quand ils sont au Sénégal, leur vie se résume aux villas, boites de nuit et de jeux des quartiers chics de Mermoz, point E et Almadies où ils se déplacent en voitures de luxe coûtant des centaines de millions. Tout cela avec l’argent du contribuable détourné de ses destinations que sont l’éducation et la santé, entre autres », peste le parlementaire.
Saly SAGNE (Actusen.sn)