Le ministre de l’Education nationale a présidé, ce aux Sphères ministérielles de Diamniadio, la cérémonie de remise symbolique de tablettes destinées aux élèves. Lors de cette rencontre, Cheikh Oumar Anne a beaucoup insisté sur une utilisation avisée et responsable de Internet. « Le numérique a un double volet (l’éducation au numérique et l’éducation par le numérique). Il y a là nécessité d’arriver à une utilisation avisée et responsable de Internet », a déclaré le ministre.
Voici, l’intégralité de son discours parvenu à »Actusen »
« – Madame la Directrice de Cabinet
– Messieurs les représentants des partenaires au développement ;
– Mesdames les représentants des associations de parents d’élèves et d’étudiants ;
– Mesdames et messieurs les Directeurs et chefs de service ;
– Mesdames et messieurs les responsables de programmes et projets ;
– Messieurs les Inspecteurs d’Académie ;
– Mesdames et Messieurs, chers invités, à vos rangs et titres respectifs ;
– Chers élèves,
Je vous remercie d’avoir bien voulu répondre à notre invitation à cette importante cérémonie de remise symbolique des tablettes dans le cadre de la transition entre le Projet d’Amélioration de la Qualité et de l’Equité dans l’Education de Base/ Financement additionnel (PAQEEB/FA) et le Projet d’Amélioration des Performances du Système éducatif (PAPSE). L’avènement du PAPSE marque la continuité et la cohérence dans les efforts d’investissements structurants du Gouvernement en faveur du secteur de l’Education et de la Formation.
Il sied de rappeler que la planification et la réforme des systèmes éducatifs sont souvent marquées de continuités et de ruptures. La pandémie de COVID 19, durant les années 2020 et 2021, est une parfaite illustration de rupture de logiques classiques d’apprentissage bien établies. En effet, elle a servi de repères axiologiques pour « penser et repenser l’éducation et la formation » pour le Ministère de l’Éducation nationale qui a su transformer cette contrainte en opportunité. En effet des stratégies EdTech ont été développées, suivant des approches multimodales, afin d’apporter des réponses appropriées aux grands défis d’universalisation d’une éducation de qualité pour tous et d’apprentissage tout au long de la vie.
La présente cérémonie constitue, au-delà du symbole, un des moments forts de dialogue de notre communauté éducative autour d’un tel enjeu de pensée qui adresse plusieurs questions dont : Quelles stratégies pour redynamiser la qualité des enseignements apprentissages à tous les niveaux par le numérique ? Comment en arriver à une couverture numérique généralisée dans le secteur ? Quelles actions prioritaires à prendre à court terme ? Quelle organisation des interventions des partenaires à proposer pour éradiquer la fracture numérique dans le secteur ? La réponse à ces questions pourrait convoquer un dialogue technique et partenarial pour mieux converger vers un développement intégré de l’éducation numérique et des apprentissages à distance, conformément aux orientations institutionnelles déclinées dans le programme sectoriel.
La modernisation du secteur se fera par une intégration et une appropriation des Techniques d’Information et de Communication (TIC) à travers une dotation suffisante en infrastructures numériques et une formation solide de tous les acteurs du système éducatif ». Cette option va engendrer :
– l’élargissement de l’accès à l’éducation par la démocratisation du savoir consécutive à la mise à disposition de documentations et de diverses ressources liées aux savoirs ;
– l’amélioration de la qualité des apprentissages et des rendements scolaires à travers le développement de nouvelles activités d’enseignements apprentissages favorisant l’autonomie, la participation des apprenants, l’acquisition et le partage du savoir ;
– et l’émergence de nouveaux paradigmes d’enseignement, de nouvelles opportunités de formation, de nouveaux outils (système de E-Learning, formation à distance, formation ouverte à distance, didacticiels, TBI, classes virtuelles etc.). Les élèves étant les principaux bénéficiaires du projet, leurs performances seront améliorées à l’issue de l’utilisation systématique des TIC dans les enseignements apprentissages.
Dans cette perspective, le ministère de l’Education nationale ne cesse d’affiner la réflexion stratégique et de renforcer ses instruments d’intervention d’où la création du Projet du Ministère pour le TéléEnseignement (PROMET) par arrêté numéro n° 009792 du 13 mai 2020 pour servir de cadre fédérateur des différents investissements structurants et d’opérationnalisation de la vision et des missions en matière de développement du numérique éducatif, conformément aux résultats suivants :
1°) les apprenants utilisent les plateformes éducatives numériques mises en place dans le cadre de l’initiative « Apprendre à la maison » ;
2°) les apprenants suivent les cours diffusés sur Canal Éducation et les télévisions partenaires ;
3°) les apprenants, particulièrement ceux des zones rurales, suivent les cours radiodiffusés ;
4°) les apprenants, notamment ceux des zones défavorisées, ont accès aux ressources pédagogiques et documentaires diffusées sur support papier ;
5°) les ressources numériques sont intégrées dans les enseignements apprentissage par les acteurs impliqués dans l’offre d’enseignement à distance ;
6°) les structures impliquées dans l’enseignement à distance sont autonomes dans la production de ressources numériques, audiovisuelles et de supports en papier. La Vision ainsi déclinée, à savoir : « Offrir à la communauté éducative des opportunités d’accès à des services numériques de formation et d’apprentissage de qualité, diversifiés, adaptés, inclusifs, équitables et sécurisés au Sénégal d’ici 2030 » se traduit par des axes stratégiques dont l’accès équitable aux opportunités de formation et d’apprentissage de qualité par le numérique.
Dans cette logique, la présente cérémonie de remise symbolique trouve tout son sens et justifie le plan de distribution que j’ai validé et qui obéit aux critères d’équité et d’inclusion et à une logique axée sur les résultats d’apprentissage. Il s’agit, à travers des Inspections d’Académie choisies, de mettre à la disposition de cohortes d’élèves à suivre, des tablettes avec des ressources embarquées, conformément à la volonté de l’État « d’orienter le système vers les Sciences, la Technologie, les Mathématiques et l’Entrepreneuriat ».
Une telle volonté doit être le résultat d’une œuvre collective orientée vers le futur.
En ce sens, j’adresse des remerciements appuyés : Aux PTF, pour leurs contributions notoires et multiformes au développement de notre système éducatif. En l’occurrence,
– l’UNICEF pour le cadrage
– l’UNESCO pour la mise à disposition de la plateforme ImaginEcole à travers le portail PROMET,
– la BM pour avoir gratifié nos apprenants de ces supports informatiques nécessaires à l’accès aux ressources numériques pédagogiques.
Cette phase pilote de dotation gagnerait à être conjuguée aux efforts des ménages, des partenaires locaux et des collectivités territoriales à travers un dialogue de gestion autour de plans de développement du numérique éducatif (aménagement d’espaces dédiés, équipement, facilitation de la connectivité, prise en charge d’assistants communautaires, etc.).
L’enseignant, quant à lui, reste et demeure le facilitateur-médiateur dans une nouvelle logique de socioconstructivisme. Pour ce faire, « un dispositif fonctionnel de renforcement des capacités des professeurs devra être mis en place. Des modules de formation appropriés et une dotation conséquente en outils informatiques de qualité et en quantité suffisante devront accompagner ce dispositif », conformément à l’esprit du PAQUET/EF.
Les élèves, pour la plupart, sont de cette génération de natifs digitaux, ce qui les prédispose aux compétences numériques de base. Dans cette dynamique, les parents et les enseignants devraient exploiter à bon escient ces ressources. Avant de terminer, un point d’attention à noter : le numérique a un double
volet (l’éducation au numérique et l’éducation par le numérique). Il y a là nécessité d’arriver à une utilisation avisée et responsable de Internet. Tout compte fait, l’amélioration des performances scolaires et la résilience du système éducatif ne seront pas détachables de notre capacité d’adaptation aux mutations scientifiques et technologiques qui connectent de plus en plus le monde.
Aussi, nos valeurs sociales de référence seront largement tributaires du renouvellement du cadre culturel d’où l’impératif de mieux préparer nos enfants « Penser global pour agir local ».
J’ose espérer que cette cérémonie symbolique sera un déclic pour un dialogue de gestion permanent autour de ces préalables, pour contribuer à hisser notre système éducatif aux normes et standards de qualité.
Je vous remercie de votre attention. »