En détention depuis presque trois ans, Serigne Mbacké Madina Faye à enfin fait face, ce mardi, au juge de la chambre criminelle du tribunal de Dakar. Accusé de viol par la dame M. Touré, il risque 10 ans de réclusion criminelle.
Si le juge de la chambre criminelle de Dakar, en rendant son verdict, suit le réquisitoire du procureur, Serigne Mbacké Madina Faye va passer 10 ans dans la citadelle du silence. Accusé de viol par la dame M. Touré, il comparaissait ce mardi, à la barre de cette juridiction où son accusatrice, avec une mine dépitée, a raconté son calvaire. Debout à côté de l’homme qu’elle désigne comme étant son violeur, elle est revenue douloureusement sur le déroulement des faits qui se sont déroulés le 18 janvier 2020. Couturière de son état, la jeune dame a fait la connaissance du commerçant Serigne Mbacké Madina Faye.
En effet, à chaque fois qu’elle avait besoin de tissus, elle se rendait au magasin de celui-ci. Selon la M. Touré, la troisième fois qu’elle est venue dans la boutique du commerçant, il lui a proposé de lui remettre des tissus à crédit. C’est ainsi, dit-elle, qu’il lui a proposé de venir les récupérer dans son dépôt situé à Nord Foire. Une fois sur place raconte-t-elle, Serigne Mbacke Madina Faye lui a dit de le retrouver aux Parcelles Assainies.
«Une fois sur place, j’ai vu que c’est une maison. Il m’a demandé d’attendre dans une chambre. Je suis restée assise sur le lit. Au bout de quelques minutes, il s’est présenté à moi avec un caleçon rouge. C’est là que je lui ai dit que je vais rentrer puisque c’est pour les tissus que je suis venue. Il m’a plaqué sur le lit lorsque j’ai voulu partir. J’ai crié tout en me débattant. Mais, il m’a étranglé avant de me pénétrer», a-t-elle relaté.
«Il s’est présenté à moi avec un caleçon rouge. Il m’a plaqué sur le lit lorsque j’ai voulu partir. J’ai crié tout en me débattant. Mais, il m’a étranglé avant de me pénétrer»
Ce qu’a catégoriquement contesté Serigne Mbacké Madina Faye. Placé sous mandat de dépôt depuis février 2020, l’accusé, marié et père d’un enfant, soutient que la plaignante était sa petite amie. Selon lui, celle-ci est venue quatre fois chez lui. À l’en croire, M. Touré veut se venger de lui car elle s’est sentie offensée quand il lui a avoué qu’il est marié et qu’il était sur le point de baptiser son enfant. Des déclarations contraires à celles qu’il aurait tenues à l’enquête.
Selon le procès-verbal d’enquête préliminaire, il avait reconnu avoir entretenu des rapports sexuels non protégés avec la partie civile. À l’en croire, il n’avait pas le temps de mettre un préservatif. Face aux juges, il a juré n’avoir jamais tenu de tels propos devant les enquêteurs.
Entendue à titre de témoin, N. F. Touré, grande sœur de la plaignante renseigne qu’après les faits, des proches du bourreau de sa sœur ont tenté une médiation. Mais dit-elle, sa famille a préféré laisser l’affaire entre les mains de la justice.
À la suite du représentant du ministère public qui a requis 10 ans de réclusion criminelle car estimant que les faits sont suffisamment établis, le conseil de la défense a sollicité l’acquittement. Selon la robe noire aucun élément ne permet d’entrer en voie de condamnation. L’affaire mise en délibéré, la décision sera rendue le 7 mars prochain.
Adja Khoudia THIAM (Actusen.sn)