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(Chronique de Alioune Fall) La gifle pour tous

Indiscipline, Incivilités et Incivisme, mots-clés d’un Sénégal qui se cherche, d’un peuple en quête de repère et d’une nation en manque d’idoles. Croyez-moi. J’en ai assez de toujours chanter la mauvaise note. Cela ne dénote ni de mon pessimiste, ni de mon incapacité à rester droit dans mes bottes puisque chaque goute d’encre est un combat. Il m’arrive, certes, de m’interroger sur l’utilité, aujourd’hui, de la dénonciation, sur le poids de la plume, de ce qu’elle pourrait peser devant le gigantesque broyeur d’efforts. Mais il me manque le courage ; le courage de l’abandon. Croyez-moi, il en faut pour déserter. Les soldats déserteurs n’en ont en réalité que pour leurs fesses. Ils doivent être courageux pour supporter le regard de ceux qui souffrent de leur désertion. Cette honte qui monte à la gorge quand tout ce à quoi on croit et tout ce pourquoi on s’est battu part en lambeaux. Devant un tel désastre, seul un grand courageux supportera le regard triste de ses enfants.

Bref, trêve de prophétisme, pragmatisme et accessibilité en place. Réveillons-nous, redressons-nous car si ça tarde on nous le fera savoir par un rappel doux, aussi doux qu’une gifle. Pas méchant puisqu’il n’agresse pas, dit « Majnoun » (le fou), mais assez retentissant pour afficher une honte mortel devant toutes ses personnes alertées par le bruit assourdissant de la claque. Si je me touche la joue en voyant l’agent FALL, réveiller le Jakarta-man, c’est peut-être en souvenir des claques du passé, de ma tendre en face qui avaient pour simple vocation d’ouvrir les yeux sur le chemin droit et sur les formules mathématiques à retenir. L’indignation attendra. Le plus terrible est que la personne qui inflige la peine est dans le désarroi puisqu’une peine de 10 jours d’arrêt de rigueur l’attendra en attendant la suite. Il n’y aura aucune suite, on le sait.

Ceux qui s’indignent en silence sont ceux qui sont broyés dans le silence sans aucun recours possible dans la circulation, dans les postes de police et partout. Ceux qui s’indignent sont ceux qui n’hésitent pas à se montrer arrogants et discourtois à l’accueil d’un usager venu chercher le plus petit document. Les autres d’en haut qui sanctionnent sont ceux qui se permettent une vie édénique sur terre et qui ne laisse que des miettes à un agent irrité par l’effet des rayons solaires exacerbés par le goudron.

Alors qui doit gifler qui ? Ce dont on est sûr c’est que tout le monde mérite cette claque.

La horde de marchands ambulants qui investissent l’autoroute à péage pour vous forcer à acheter les paquets de mouchoirs, des fruits et je ne sais quoi encore provenant de je ne sais où mérite une bien lourde main sur la joue.

Les vieilles dames, qui font la course pour traverser l’autoroute, croyant bizarrement, être plus rapide que les véhicules qui sont constamment en excès de vitesse devraient être giflées. Oui ça choque mais ça avertit aussi.

Les tabliers qui usurpent le statut d’ambulants longeant les trottoirs avec sur leur étal une valeur ne dépassant pas 10.000 francs et qui ne sera écoulée qu’après 15 jours de harcèlement méritent aussi des gifles, ne serait-ce que pour leur rappeler qu’ils ont laissés des hectares arables dans le Waalo pour venir se bousculer dans cette capitale qui offre plus de menaces pour eux que d’opportunités.

Ceux qui – comme moi dans le passé – pensent que le retard de leurs bourses suffisent comme raison pour barrer la voie publique….

Cet agent paternaliste jusqu’au bout des orteils méritent aussi une gifle plus lourde que 10 jours d’arrêt de rigueur. Son collègue qui n’éprouve aucun scrupule à «racketter» les automobilistes ne devrait, lui aussi, pas gifler à moins de tendre la joue aussitôt après.

Il en est de même pour cet agent de la circulation qui m’a jeté l’attestation à la figure constatant mon infraction au code de la route – que je conteste d’ailleurs- alors que je ne demandais pas plus qu’à expliquer qu’il s’était peut-être trompé. Si je n’ai senti la fraicheur d’une gifle sur mes joues c’est que j’ai pris l’option de ne pas me complaire dans l’abus d’un agent au mobile inavoué. Une histoire qui s’est terminée au commissariat après l’intervention d’un de ses supérieurs auprès de qui je suis allé me plaindre.

Cas vraiment isolé puisque les autres automobilistes écarquillaient les yeux pour m’indiquer que j’avais tort de ne pas me soumettre à ce diktat. Mais bon…normal puisque tout le monde n’est pas au fait de ses droits. Bref… Ma contestation a sonné comme une gifle à ses oreilles, sans violence et assez pacifique pour qu’il comprenne que je méritai d’être respecté autant que lui. Gifle comme rappel.

Si la gifle est un rappel, un redressement et une exigence d’un comportement civique et civilisé. Et si tout un chacun mérite cette claque alors qui pour l’administrer? L’idole, le repère, la référence qui sera le bourreau gagnerait à se faire irréprochable. Et comme il n’y en a que très peu et on ne les voit que très rarement, en attendant qu’ils réapparaissent, tachons de ne pas être violent et de traiter les individus avec dignité.

Alioune Fall Af

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